La Cinématographie Française (1949)

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97 LA îxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxx cinématographie FRANÇAISE L’ÉTUDE ACOUSTIQUE DU PALAIS par J. CORDONNIER Au début de l'année 1947, M. Maurice Gridaine, architecte chargé de l’étude du Palais des Festivals à Cannes, soumettait à la Commission Supérieure Technique du Cinéma un avantprojet de salle et une vue perspective qui parut séduisante à l’ensemble de la Commission. Ci-dessus : M. Gridaine, architecte du Palais, félicité par E. G. Robinson. (Photo Grono.) Le caractère osé de certaines lignes architecturales dont le tracé allait à l’encontre des règles généralement admises en acoustique, conduisit toutefois la plupart des techniciens à formuler certaines réserves qui pouvaient se résumer ainsi : Les proportions ne sont pas conformes à celles recommandées, ce qui provoque généralement dans la salles des vibrations propres mal réparties et entraîne le renforcement indésirable de certains sons. Les grands murs courbes sont susceptibles de produire des foyers ou concentrations sonores sur certains points au détriment d’autres. Le plafond donnera des échos aux premiers rangs d’orchestre, tandis que certaines places en fond de salle, atteintes seulement par le son direct, auront une audition affaiblie. Enfin, les « claustra » peuvent vibrer et leur comportement acoustique est difficile à prévoir. Il fut donc décidé de remanier le projet et une amicale collaboration s’établit entre l'architecte, les commissions techniques et l’entrepreneur spécialiste des études acoustiques : la Société Marocaine de Constructions Mécaniques. Les formes géométriques ont été modifiées : la largeur réellement excessive fut réduite de 30 à 27 mètres. Le plafond, trop bas, relevé d’un mètre et incliné davantage, ce qui permet son utilisation pour renforcer l’audition en fond de salle par rayons réfléchis, tout en réduisant considérablement les possibilités d’écho. Enfin, pour éviter toute possibilité de vibration indésirable, l’armature des « claustra » a été étudiée en vue de présenter une grande rigidité et la construction de détail très soignée. Les parties vides, suffisamment importantes par rapport aux parties pleines, évitent que les orifices correspondants ne puissent se comporter de façon plus particulière à certaines fréquences. En vue d'étudier de façon plus approfondie le comportement des murs courbes, des épures géométriques définissant le trajet des rayons sonores issus du haut-parleur, ont été tracées avec les nouvelles proportions. Il apparut tout d’abord sur la coupe longitudinale que le balcon limitait les parties courbes dangereuses à deux bandeaux de hauteur relativement réduite en fond de salle et au bandeau de balcon. Deux solutions se présentaient à l’esprit : éliminer les concentrations sonores en modifiant par redans la forme géométrique des murs de fond, qui pouvaient néanmoins, grâce au tissu de revêtement, conserver leur contour apparent courbe, ou réaliser une absorption suffisamment efficace de toutes fréquences. Bien que ceci soit extrêmement difficile à réaliser, l’architecte se rallia finalement à cette dernière solution, plus simple à mettre en œuvre. Restait alors la seconde partie de l'étude : compte tenu de l’absorption naturelle produite par des éléments tels que rideaux et tapis, quels matériaux absorbants choisir, où les mettre et en quelle quantité pour obtenir une bonne acoustique, quel que soit le nombre de spectateurs ? Celui-ci étant faible et le volume de la salle étant élevé, une absorption relativement importante était désirable. En outre, il était néces Le Hall du Palais et l'entrée du balcon. _ (Photo Grono.) saire d’éviter que le grand volume de la scène couplé à celui de la salle, réagisse sur ce dernier. Des fauteuils très absorbants ayant été choisis en raison de leur confort, il n’y avait pas lieu de craindre des variations importantes en fonction du nombre de spectateurs. La structure rigide finalement adoptée pour les « claustra » éliminait les possibilités de vibrations et les rendait pratiquement réfléchissantes sur les parties pleines et entièrement absorbantes dans les parties vides. Le son traversant celle-ci se trouvait, en effet, plusieurs fois diffracté et absorbé par le rideau de soie de verre plissé et distant de plusieurs centimètres du mur. Le parquet jugé nécessaire en cas d’utilisation de la salle pour l'exécution de concerts, a été réalisé suivant la méthode classique des lambourdes scellées au plâtre, mais en variant les écartements de celles-ci pour étaler la gamme d'absorption du parquet aux fréquences graves. Un tapis épais recouvrait ce parquet et remontait en soubassement. Les calculs ayant montré que l’absorption obtenue avec ces premiers éléments était déjà importante, il suffisait de compléter par le revêtement des surfaces dangereuses. A cet effet, des « Dalles Maroc » ont été utilisées sur une partie des murs de scène, sur le bandeau de balcon et en certains emplacements derrière les « claustra ». Enfin, le mur de fond a été traité en « Dalles Maroc » d'épaisseur de 40 mm., disposées irrégulièrement derrière un tissu de verre plissé, de manière à réaliser le plus possible une absorption homogène. Les études acoustiques, éveillant parfois un certain scepticisme, il est intéressant de noter que les résultats, tant à l’audition jugée excellente que lors des mesures, ont confirmé pleinement les hypothèses. C’est le nouvel équipement du Contrôle Technique du Cinéma (Laboratoires C.S.T.) qui a été mis en œuvre pour effectuer ces mesures (1): elles ont consisté essentiellement dans l’enregistrement des temps de réverbération aux diverses fréquen Façade du Palais des Festivals le jour de l’inauguration. (Photo Grono.) (1) On trouvera tous les détails sur cet équipement dans l'article inséré par ailleurs, concernant le contrôle technique des équipements du Palais des Festivals à Cannes. BELLES SALLES MODERNES