La Cinématographie Française (1949)

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MESURES PRÉCONISÉES PAR LE CONSEIL ÉCONOMIQUE POUR RÉSOUDR c) Mise au point d’une classification générale de toutes les salles cinématographiques existant en France en vue d’établir un mode d’imposition uniforme par catégorie. Sus.* le quota à l’écran 4» Observation stricte de l’obligation de passer dans chaque salle au moins cinq films français par trimestre, dans l’ensemble de la France et de l’Afrique du Nord. Sur le financement 5» Organisation rationnelle du crédit, en raison de l’insuffisance actuelle du financement de la production, la loi d’aide temporaire à l’industrie cinématographique du 23 septembre 1948 n’apportant qu’une compensation aux charges nouvelles accumulées : a) Le plafcnd des avances du Crédit National devrait être porté à 2 milliards au lieu d’un. b) Des études systématiques de rentabilité devront être poursuivies, avec prévision d’un contrôle sérieux et permanent et de l'emploi des capitaux. c) Création d’une société de caution mutuelle pour aider au financement de la production dans les cadres de la loi d’aide temporaire au cinéma. Un crédit global devra être attribué au producteur ou à un groupe de producteurs donnant toutes les garanties voulues pour un ensemble de films à réaliser dans l’année, en vue de permettre l’organisation et l’échelonnement suivi de leur production. 6» Constitution d’une banque de relais sous le contrôle du Crédit National, cet organisme ayant la possibilité d’introduire dans le financement des films, des méthodes plus souples et plus diversifiées que celles qui sont imposées par les règles classiques du crédit bancaire. Le rôle de cet organisme comporterait la connaissance des possibilités et besoins du marché des films, auquel il s’efforcerait d’adapter la production dans le financement de laquelle il serait appelé à concourir, après avis du Centre du Cinéma. H aurait un contrôle comptable et financier sur la production. Cette banque de compensation pourrait consentir des crédits sur films terminés ou des avances directes pour la production de films. Elle s’attacherait à imposer des méthodes saines de production et constituerait par son intervention financière un « amortisseur » de risques pour les banques, permettant une meilleure application des crédits bancaires. Cet organisme pourrait disposer d’un capital provenant d’une fraction des crédits mis à la disposition des producteurs sur le fonds d’aide temporaire, des crédits qui lui seraient consentis par les grandes banques et d’avantager les productions bénéficiaires. Cette « Banque » constituerait un élément régulateur du crédit du cinéma. Sus? le cinéma d’Outre-itier 7° Création d’une section spéciale du cinéma de la France d'Outre-mer, au sein du Centre National de la Cinématographie (aidé par les différents crédits disséminés dans les budgets des ministères intéressés). Cette section aura pour tâche essentielle l’éducation des populations d’Outre-mer et la diffusion d’informations sur leur situation sociale et matérielle, afin de permettre un échange de renseignements sur l’histoire, la vie et les besoins de ces populations. 8» Elaboration des mesures de large diffusion du film français à l’étranger, aucune organisation sérieuse n’existant pour le développement de la vente du film français à l’étranger. L’organisme nouvellement créé (Unifrance Films) est composé exclusivement de producteurs. Cet organisme recevant une subvention du fonds commun de la loi d’aide temporaire précitée devait grouper les représentants de toute la profession, afin de bénéficier d’une plus grande autorité pour établir une politique officielle de diffusion du film français à l’étranger. Une politique d’exportation d’ampleur suffisante suppose une étude préalable très poussée des marchés étrangers : importance de la concurrence, agences à créer, possibilités d’absorption des films nationaux et étrangers, préférences du public à atteindre, etc. L’expansion du film français à l’étranger doit devenir un élément appréciable de notre balance des comptes. Sur le Centre Mational de la Cinématographie 9° Réforme de l’action de l’organisme centralisateur, actuellement Centre National de la Cinématographie dans le sens suivant : a) Définition d’une politique française du cinéma. b) Organisation rationnelle de la profession en accord avec les organisations syndicales. La politique appliquée pourrait, en outre, s’attacher aux objectifs suivants : a) Concentration au sein de l’organisme centralisateur de tout ce qui concerne de cinéma dans le domaine administratif, en liaison avec les ministères intéressés. b) Son action doit s’étendre à tout ce qui peut faire rayonner le cinéma français. c) Il doit être l’agent coordinateur de l’ensemble des activités de l’industrie cinématographique. d) Il doit, en outre, s’attacher tout particulièrement à assainir la profession, rationaliser les méthodes de travail, contrôler directement le financement des films bénéficiant de l’aide temporaire, et les recettes de l’exploitation, la solvabilité des producteurs, apporter les mesures nécessaires pour combattre les pratiques irrégulières et notamment celles du « Blook booking », ou locations jumelées, ou celle des circuits de programmation de films : régulariser les besoins des techniciens et ouvriers de la production en ce qui concerne leur plein emploi, s’intéresser au centre de recherche et élaborer une large diffusion de films français dans la France d’Outre-mer et à l'étranger. Il doit être le véritable outil de travail de la profession. Sur le cinéma éducatif 10" Création d’une section spéciale du film éducatif au sein du Centre du Cinéma, pour organiser sa production et sa diffusion, tant sur le plan national qu’à l’étranger, avec l’appui financier du Ministère de l’Education Nationale. Sur les programmes 11» Prévision dans les programmes cinématographiques d’un excellent film de fond et d’une première partie présentant un réel intérêt pour le public. La durée du spectacle doit être approximativement de 2 h. 30 (la loi du 26 octobre 1940 prévoyait un métrage de projection de 3.800 mètres). Depuis la guerre, les maisons de distribution louent leurs films au programme complet. La première partie du programme, bien souvent, n’a guère de valeur ou n’apporte aucune .variante au genre du film de fond. L’exploitant, tout en respectant les métrages imposés, doit pouvoir choisir librement la première partie de son spectacle, j>our l’adapter au désir de sa clientèle, ou pour renforcer s’il le juge utile, la valeur de l’ensemble. Sur la modernisation des salles 12" La modernisation des salles commerciales (comme le prévoit le plan Monnet) et l’application du décret du 7 février 1941 (relatif à la sécurité), nécessitent une aide immédiate, qui doit être fournie par la loi d’aide temporaire du 23 septembre 1948. Afin d’augmenter l’aide à l’exploitation, il serait nécessaire qu’une modification soit apportée à la loi, qui ne permet actuellement de financer au maximum que 50 % des travaux, en fonction des recettes déclarées et de la taxe additionnelle. En outre, pour aider principalement la petite exploitation, il serait utile d’instituer le prêt sur garantie morale, après avis du Centre National du Cinéma et de la profession. Sur la création de nouvelles salles commerciales 13» En vue d’éviter une concurrence désordonnée des salles, établissement d’un plan tenant compte de la carte cinématographique où seront indiquées les villes et les localités où pourront être créées, après autorisation du Centre du Cinéma, des salles commerciales susceptibles d’être rentables. Sur le coût de la production 14» Réduction du coût de la production par une rationalisation des méthodes de travail, et diminu tion du temps de tournage des films par une meilleure utilisation des plateaux, une préparation très sérieuse des scènes à tourner, et un emploi plus judicieux de la main-d’œuvre. Solution à généraliser : les devis de production devraient être établis avec prévision des dépenses, par chapitre pré-déterminés, dont la composition serait étudiée avec soin afin de faciliter les contrôles d’exécution. Il y aura lieu d’établir un contrôle budgétaire réel, chapitre par chapitre, avec connaissance au jour le jour des dépenses réalisées ou engagées. Ce contrôle budgétaire doit permettre de rapprocher quotidiennement les dépenses par chapitre avec les prévisions et d'alerter les responsables avec justification immédiate des dépassements afférents à chaque chapitre. — Etablissement d’un prix de revient du film par chapitre budgétaire, et comparaison des mêmes éléments du prix de revient entre producteurs différents. — Obligation de posséder, pour les maisons productrices, un capital social et des garanties bancaires suffisantes pour couvrir les risques et les responsabilités qui doivent normalement leur incomber. Sur les décors 15» Construction de décors adaptables et interchangeables, pouvant servir à des besoins multiples. Une entente entre les producteurs pour la cons-truction de ces décors et l’éventualité d’une location donnerait certainement de bons résultats. Création éventuelle de terrains extérieurs avec bâtiments construits à demeure. Sur la distribution 16» Concentration des « moyens physiques » de la distribution (réception des copies, diffusion des films, etc.), la pléthore actuelle des distributeurs étant une cause d'aggravation des charges supportées par l’ensemble de la profession. Pour que les conditions de distribution de films soient à la fois efficaces et économiques, il est nécessaire que les maisons de distribution disposent d’un portefeuille de films correspondant à une organisation commerciale rationnelle. Sur la rémunération des producteurs 17» Les sommes prélevées par le producteur au titre de ses appointements au cours de la réalisation d’un film ne devraient représenter qu’un très faible pourcentage du montant du devis estimatif. Le montant de ces appointements déterminé en accord avec les bailleurs de fonds serait accepté lors de l’agrément du devis par le Centre National de la Cinématographie. La rémunération du producteur doit être essentiellement assurée par les bénéfices du film. Sus* la rémunération des vedettes et des techniciens 18» Rémunération des vedettes et des techniciens du cadre de production basée sur le standing de l’artiste ou du technicien. Pendant la période de tournage, une part serait versée aux vedettes et aux techniciens. La rémunération complémentaire ou salaire différé serait attribué, sous la forme d’une participation aux recettes revenant au producteur. Etablissement d’un contrat type officiel entre les intéressés, donnant toutes les garanties voulues aux signataires et autorisant le contrôle des recettes-producteur. Le paiement du salaire différé bénéficierait d’une priorité absolue. La trésorerie de la production serait facilitée et la qualité du film s’en ressentirait, chacun ayant intérêt à produire économiquement. Par cette méthode, les pourcentages consentis aux artistes et techniciens produiraient des sommes très importantes sur les films à succès, sans charger abusivement les productions déficitaires. Sur la concurrence étrangère 19» Limitation accentuée de la concurrence de la production étrangère sur le marché français. Les accords cinématographiques avec l’étranger devraient être réglés sur le mode des accords francoitaliens et contenir une clause de réciprocité d’exploitation.