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LACiNÉMATQGRAPHÎE FRANÇAISE
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R E G I O N ALE
NANCY
Le marasme de Tannée dernière continue à sévir pendant la saison
Notre exploitation souffre sans nul doute d’un/e dépression due au manque d'argent. Avec ce prétexte — valable dans une proportion de 50 % — on ne cherche pas à lutter contre la crise. Le théâtre, lui, fait un gros effort ; à Nancy, par exemple, il a gagné des spectateurs, alors que le cinéma en a, cette fois, perdu aux fêtes de fin d’année. Par ailleurs, les bals et i restaurants ont fait de très grosses recettes, preuve que l’argent ne manque pas partout.
L’exploitation cinématographique se trouve dans un cercle vicieux : D’une part, lès direc
deux semaines consécutives au tandem MajesticPathé — et un mois plus tôt le gros succès de Manon à I’Empire, serviraient d’exemple sans appel si des films de cette valeur commerciale couraient les maisons de distribution. Comme cela appartient au domaine de l’utopie, c’est à des programmes d’une qualité moins rare qu’il convient de se fier. Pendant le trimestre estival 1948, le .Majestic compta 94.920 entrées, grâce, surtout, à Clochemerle, Shéhérazade, L'Exilé, une reprise des Inconnus dans la Maison, et... Les Esclaves du Désir. Or, en 1949.
SALLES
FILMS
ENTREES
RECETTES (1)
PATHE
La Boîte à Musique
6.600
533.110
Mystère Barton
Non soumis
Un Million Clefs en Mains
Non soumis
Le Coeur sur la Main
12.361
985.550
Au Grand Balcon (avec Majestic)
7.842
795.055
EMPIRE
Portrait d'un Assassin
8.731
690.040
Au delà des Grilles
9.511
746.010
Taïkoun
8.336
649.795
Valse Brillante
6.747
529.240
La Passagère
10.254
811.225
THIERS
Vient de Paraître
7.236
658.330
L’Atlantide
11.473
1.035.410
Paradis des Pilotes perdus
8.517
762.360
Mon Père et Nous
5.213
467.350
La Petite Chocolatière
11.051
1.000.800
EDEN
L'Entraîneuse (reprise), 4 jours seulement
Non s
oumis
En Route vers Zanzibar
5.484
421.000
Bandits de Grands Chemins
5.832
443.000
Occupe-toi d’Amélie (avec Majestic)
7.384
584.000
Californie, Terre promise (avec Olympia)
7.189
548.000
MAJESTIC
Amour et Cl;' (avec Olympia)
5.204
409.380
Mademoiselle de la Ferté (avec Olympia)
3.674
296.380
Monsieur Verdoux (reprise)
3.312
263.930
Occupe-toi d’Amélie (avec Eden)
6.711
548.380
(2) Au Grand Balcon (avec Pathé)
5.388
540.440
OLYMPIA
Amour et C'" (avec Majestic)
2.242
171.660
Mademoiselle de la Ferté (avec Majestic)
1.737
137.230
La Proie
2.776
215.135
M. Belvédère au Collège
2.876
225.590
Californie, Terre promise (avec Eden)
2.511
596.565
(1) Le Fonds d'Aide est compris dans toutes les recettes.
(2) Ce film a été
présenté en grand gala au « Majestic ».
teurs n’osent élargir leur champ d’action publicitaire en face de l’instabilité de leur graphique ; de l’autre, les films, plus que jamais, devraient recevoir de grands lancements, que leur manque de qualité ne justifie pas toujours. Ainsi les bons films payent pour les mauvais, puisqu’il est rare de voir le budget jet le genre publicitaire différer, quelle que soit la médiocrité ou l’importance d’une production.
Il y a eu des exceptions.
Voici maintenant les films qui, pendant les ffrois premiers mois de la saison (octobre, novembre, décembre) ont dépassé un nombre de 10.000 spectateurs dans une seule salle et en une sertie semaine. Ce premier bilan est donné dans l’ordre en partant du plus gros chiffre d’entrées atteint : 1. Jeanne d’Arc, très en avance sur les suivants ; 2. Le Cœur sur la Main (Noël); 3. L’Atlantide ; 4. La Petite Chocolatière (Nouvel An) ; 5. Gigi ; 6. L’Escadrille des Aigles ; 7. Les Tuniques Ecarlates ; 8. La Passagère ; 9. Le Prince des Voleurs ; 10. L’Escadron Blanc.
Ceci dit, portons-nous aux deux trimestres des étés 1948-1949, correspondant aux treize semaines des mois de juin, juillet et août, marqués en 1949 par une succession d'importantes concurrences (Exposition commerciale. Congrès Eucharistique, fêtes nocturnes, etc.), favorisées par un temps exceptionnellement beau.
Cependant, à la lueur des chiffres on voit, sans discussion possible, que certaines productions résistent, avec les salles qui les passent, aux assauts extérieurs les plus sévères. En plein mois de juillet, le triomphe de Fahiola — par
aux dates correspondantes, le même établissement, malgré Fahiola, ne totalisa que 58.279 entrées. Voyons à présent le Pathé qui, envers la concurrence énoncée plus haut, améliora son nombre de spectateurs sur l’année précédente, à savoir 56.579, au trimestre 1948 indiqué, sur 63.178 en 1949. La différence n’est pas très sensible, mais elle est convaincante, car au cours de l’été 1948, la salle Pathé fut très touchée par la médiocrité de sa programmation. Toujours à la même période, I’Empire reçut en 1948. 91.842 clients, pour 90.169 l'année suivante, autant dire qu’il égalisa ses résultats par des prog'ïammes réunissant des atouts comparables.
Les grandes salles du centre, Empire, Pathé, Thiers, Eden et Majestic ont reçu pour septembre, octobre, novembre et décembre, 487.040 spectateurs : 122.192 spectateurs pour I'Empire; 102.385 pour le Pathé ; 100.580 pour le Thiers ; 86.532 pour I'Eden, et enfin 75.342 pour le Majestic.
A l'exercice correspondant de 1948, les mêmes établissements, excepté le Majestic dont les rendements de ces dates nous font défaut, n’ont enregistré que 114.775 entrées (Empire); 96.332 (Thiers); 80.041 (Eden); et 77.400 (Pathé). Cette statistique accuse donc pour notre exploitation d’exclusivité une augmentation générale de spectateurs qui, si elle n’est que légère, a l’avantage de prouver qu’il n’y a pas jusqu’ici de régression.
Nous croyons intéressant, et cela pour en terminer avec la danse des chiffres, de relever les entrées, toujours des cinq mêmes salles de première vision, pendant la dernière semaine
A l'occasion de la sortie à Toulouse du grand film ANNA KARENINE, le cinéma « Variétés » a réalisé cet immense panneau publicitaire très attractif qui décore la façade.
(Cliché Filmsonor.)
d'octobre — fin de mois, appuyons bien sur la date — qui totalisent 58.140 clients, soit la moitié de l'agglomération nancéienne, répétons-le, à l'actif des cinq salles seulement. Cette semainelà, 32.735 personnes sont allées voir Jeanne d’Arc, 10.132 se sont portées au Prince des Voleurs, 7.751 à la reprise de Manon, et enfin 7.522 au Caïd dans un seul établissement, puisque ce film était également donné en tandem.
Nous terminerons cet exposé sur la liberté du prix des places. Nous craignons, avec beaucoup de directeurs auxquels nous avons posé la question, que la foire aux prix, comme nous l'avons malheureusement connue avant-guerre, réapparaisse pour le mal de l'exploitation. Déjà le public n'aime pas beaucoup les différences de prix imposées pour certains films ; aussi croyons-nous urgent de mettre en garde les directeurs qui, maintenant libres d'agir à leur guise, pourraient commettre de funestes erreurs.
M.-J. Keller.