La Cinématographie Française (1950)

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LA ciNÉMATOGRAPHÎE FRANCAÎSE 5 cxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx: 'TïTmiixxiixxxxxxxxxxxxxxxxn IL NOUS FAUT CONQUÉRIR LE MARCHÉ New York (Bureau de La Cinématographie Française). — Alors qu’au cours de la saison 1947-1948, on avait l'impression très nette que les films français allaient prendre une place prépondérante sur le marché des films étrangers aux Etats-Unis, aujourd’hui le tableau semble être beaucoup plus noir. Notre bureau a fait une enquête sérieuse à ce sujet et il semble que tout le monde, sans exception, en rejette la responsabilité sur les producteurs français. Le premier reproche que l’on fait, c’est que la France a laissé sortir, depuis la fin de la guerre, trop de vieux et mauvais films qui ont nui, non seulement au prestige du pays, mais ont aussi découragé les spectateurs. Le second reproche, le plus grave, est que, depuis 1948, la France n’a pas produit de films pouvant plaire au public américain. Le cas de l’exploitation de films étrangers aux Etats-Unis peu paraître assez spécial aux producteurs français, mais il faut l’admettre et s’y adapter. Une très grosse publicité et propagande sur un film, faite avant sa sortie, ne servira absolument à rien si le film reçoit une critique défavorable. Le public américain lit les critiques avant de décider quel film il ira voir. Il a confiance dans le jugement de ses critiques qui savent être absolument indépendants et il choisit les films qui reçoivent des comptes rendus favorables. Donc, à moins qu’un exploitant soit absolument sûr d’avance que son film sera bien reçu par la presse (ce qui est presque impossible), c’est jeter son argent par les fenêtres que de faire une campagne publicitaire préventive (1). Il serait faux de croire que le public américain veut voir dans les films français les mêmes éléments que dans les films produits par Hollywood. Bien au contraire, il veut voir les films étrangers pour y découvrir quelque chose de nouveau, de typique et aussi loin que possible de ce qui se fait à Hollywood. Auteurs, réalisateurs, interprètes, ont un attrait secondaire. Malgré le fait que Maurice Chevalier soit très connu et très aimé ici, le succès du film n’est pas assuré par le seul fait que Chevalier en est la vedette. Nous venons d’en faire l’expérience avec Le Roi, qui n’a pas reçu une critique enthousiaste et par conséquent n’a pas fait les recettes escomptées. Par contre, si Le Roi avait reçu une bonne critique, le fait que Chevalier en était la vedette, aurait grandement aidé è en faire une réussite. Cependant, si demain on nous présente un film français, dont auteur, réalisateur et interprètes sont totalement inconnus et que le film reçoive de bons comptes rendus, le public ira le voir avec enthousiasme et en fera un succès énorme. Nous en avons eu l’expérience avec Rome, Ville ouverte, qui est le seul film étranger qui ait fait 1.000.000 de dollars. La question de savoir quels films il faut faire pour plaire au marché des Etats-Unis est très difficile à résoudre. On peut dire d’une façon générale qu’il n’est pas nécessaire de faire des films chers par le coût de leurs décors, on peut laisser ce soin à Hollywood. Il faut des films typiquement français de par leur sujet et leur couleur locale, des sujets originaux avec juste ce qu’il faut de dialogues pour que l'action ne se ralentisse jamais. D’après ce que nous avons cru comprendre, la principale raison pour laquelle le beau film de Christian-Jaque, D’Homme à Hommes, a été un fiasco ici, est que le film traînait trop pour (1) Ceci s’applique plug spécialement aux films de langue étrangère. DES U.S.A. le public d’ici et que le titre ne présentait aucun attrait. Il faudrait donc prévoir pour les films français venant aux Etats-Unis, une révision, faite par des gens compétents, et des coupures pour rendre les films plus compréhensibles au public américain. Il nous semble nécessaire pour conquérir ce marché et ce public américain, de faire des concessions et de se mettre à sa portée. Petit à petit, après l'avoir habitué à voir régulièrement du film français, on pourra essayer de l’éduquer à notre façon de voir. L'attitude prise par certains producteurs français, qui disent que les critiques américains sont tous des idiots et que le public américain ne comprend rien au vrai art, n’a rien de constructif. Il faut, au contraire, essayer de les comprendre et de les vaincre en essayant de leur donner ce qu’ils veulent. Cet effort nous semble être extrêmement nécessaire, car, en plus des dollars que des réussites commerciales peuvent apporter, il y va également du prestige et de la propagande culturelle et morale de la France. Le sujet est très important et ne peut pas être traité en un seul article ; nous allons voir et interviewer des personnalités que nous croyons compétentes en la matière et nous laisserons le soin à nos lecteurs d’en tirer les conclusions. — André Harley. *■ SUCCÈS MAGISTRAL DE SANDS ©F IWO JIMA Sands of Iwo Jima, la production Republic Pictures, que les Films Fernand Rivers distribueront prochainement en France, connaît actuellement un magistral succès aux U.S.A. Ce film, interprété par John Wayne, est, en effet, un des champions du box-office aux Etats-Unis Le public new-yorkais se presse à l'entrée du « Mayfair » pour assister à la projection de SANDS OF IWO JIMA. (Cliché Films F. Rivers.) pour les mois de janvier et février. Il a été projeté à Los Angeles, Baltimore, San Francisco, Chicago, Boston, Denver, Pittsburg, Philadelphie, etc., partout Sands of Iwo Jima a connu des recettes record. Présenté au Mayfair, de Néw York, à Broadway, il a pulvérisé les records de cette salle, l’une des plus importantes du continent américain. Les spectateurs attendaient des heures durant l’ouverture des portes de la salle et les guichets devaient être fermés avant le début des séances. L’engouement du public américain pour Sands of Iwo Jima est très certainement dû à la critique qui, à l'unanimité, salue ce film comme le plus intéressant des bandes sorties depuis la guerre. WILLIAM WYLER EST VENU PRÉSENTER “ L’HÉRITIÈRE ” A PARIS Le metteur en scène franco-américain, William Wyler, que l’on considère comme l’un des plus grands réalisateurs actuels, vient de passer MM. Henri Michaud. Directeur adjoint de Paramount pour l'Europe Continentale, et Henri Klarsfeld, Président-Directeur général de la Paramount Française, accueillant M. et Mme William Wyler à l'aérodrome du Bourget. De droite à gauche : MM. Henri Klarsfeld, William Wyler et Jean Cocteau, qui avait patronné l’avantpremière de L’Héritière, quelques jours auparavant, au Club « Objectif 49 », au Cocktail de Presse organisé à l’Hôtel George-V. quelques jours à Paris. Il y est venu pour assister à la première de L’Héritière. Ce « film aux cinq Oscars » vient de faire un très bon démarrage au Paramount (V.F.) et à I'Elysées-Cinéma (V.O.), avec l'appui d’un lancement d’une ampleur considérable. RÉOUVERTURE DU “STUDIO 28” C’est aujourd'hui samedi, 15 avril, qu’a lieu la réouverture du Studio 28. En effet, fermée depuis plusieurs mois par la Commission de sécurité, la salle de la rue de Tholozé, a subi d’importantes transformations et une complète modernisation, sous la direction de l’architecte bien connu, M. Scob, dont nous avons, à maintes reprises, signalé les réussites. Comme à l’ordinaire, il a largement fait appel à la Société Marocaine de Constructions Mécaniques et nous donnerons prochainement une étude complète de la salle. MM. Edgar et Georges Roulleau, directeurs du Studio 28, ont organisé, hier après-midi, une charmante réception à l’occasion de la réouvertude de leur salle. Ils Ont choisi l’excellent film italien, présenté au festival de Cannes, Perdu dans les Ténèbres, qui est interprété par Vittorio de Sica, Fiorella Betti, Enrico Glori, Sandor Ruffini et la charmante actrice française, Jacqueline Plessis, plus connue jusqu’à présent en Italie que chez nous.