La Cinématographie Française (1950)

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LACÎNÉMATOGRAPHiE FRANÇAÎSE QUI PAYE 15 rXXXZZZZZZZZZZXZZZZZZXZZXZZXZZ: TTTTIIiriIIII XXXXXTXXXXIXVllTf 0 jgg> LA PUBLICITÉ U BONNE PUBLICITE DOIT NON SEULEMENT FRIPPEÜ LE PUBLIC PARISIEN DES EXCLUSIVITES, MAIS ATTIRER AUSSI LA FOULE DE PROVINCE nous déclare M. Chevallier, Conseil en Publicité. Notre ami, M. Chevallier, est un des techniciens les plus expérimentés de la Publicité cinéma. Depuis vingt-cinq ans dans le métier, diplômé de l’Ecole Technique de Publicité, il est, entre autres, l’auteur des lancements de La Veuve et l'Innocent, L’Escadron Blanc et L’Inconnue n° 13, qui ont vivement intéressé le public. Son opinion était donc indispensable à la poursuite de l’enquête que nous menons depuis plusieurs mois sur le rendement pécuniaire de la publicité bien conduite. — Que pensez-vous de la campagne menée par la Cinémato ? — Elle est indispensable. Après les années de guerre, la Libération, la pénurie de papier, les cinéastes avaient pris l’habitude de voir le public venir nombreux dans les salles sans que le besoin se fasse sentir de le solliciter. Cela n’a pas duré et le réveil, l’année dernière, a été pénible. Il faut donc lutter contre la concurrence et faire une publicité intense peut-être, mais surtout bien conduite. La bonne publicité paye toujours, surtout dans le spectacle. Prenez le cas d'un cirque qui arrive dans une ville. Personne ne connaît son programme. Des affiches sur les murs, une parade dans les rues. Le soir, le chapiteau est plein. — Lei problème du lancement des films n’est tout de même pas le même que celui qui se pose à un directeur de cirque ? — Le spectacle est le spectacle. Les données du problème ne varient pas. Encore faut-il les connaître. C’est pourquoi le publicitaire doit être du métier. Il lui faut avoir une grande connaissance du public, de Paris comme de la province, posséder une bonne intuition, savoir saisir l’opportunité, l’actualité. Tenez, pour La Veuve et l’Innocent, qui sortit à peu près en même temps que se produisait le hold-up de Deauville, j’ai fait le rapprochement humoristique qui s’imposait avec des affiches genre placard électoral et réclamant le châtiment des gangsters. Le lancement a débuté quinze jours avant la sortie. A Lille et à Toulouse, par exemple, les recettes du film ont été supérieures à celles de grands films à succès. — Quel est, d’après vous, le budget publicitaire idéal ? Mais quand un acteur a promis son concours et qu’il ne vient pas, le public de province sera long à lui pardonner ce geste discourtois. Dans le cas contraire, on est sûr que les recettes atteignent un niveau record. — Que pensez-vous de l’orientation actuelle de la Publicité cinéma ? — On doit faire de la publicité pour le public et non pour faire plaisir à la secrétaire de production ou au metteur en scène. Le public est vaste et les arguments visuels ou écrits doivent être à la portée de tous. Telle affiche qui frappe à Paris, peut ne pas réussir en province et celleci représente 72 % des recettes de la France. Je suis pour les belles affiches, imprimées en riches couleurs et sur du beau papier. Le dessin doit plaire et souvent servir de motif de façade aux directeurs de salles. C’est en partie l’argument que j’ai employé avec L’Escadron Blanc, qui était assez particulier à lancer, car les chameaux, les principaux personnages du film, manquaient de sex-appeal. L’affiche, grâce à ses belles couleurs et à sa qualité, en a eu pour eux et les directeurs en achetèrent beaucoup. Le film fut ainsi un bon succès. Le gala du Maricnan, présidé par le Gouverneur Général de l’Algérie a d'ailleurs beaucoup aidé à son lancement. « Une erreur, contre laquelle je tiens à m’élever en passant, c’est celle de certains distributeurs qui s’entêtent à vouloir faire des bénéfices sur la vente du matériel de publicité. Ils ne sont pas marchands de papier, mais vendeurs de films, et les affiches ne sont pas faites pour amortir le film, mais pour faire venir le public. Là est la différence. Elle est importante ! D’ailleurs, on peut quelquefois, même si le budget est réduit, lancer un film soigneusement, pourvu qu’on ait une idée à exploiter. Lilo interprète du film d’Emile Couzinet, LE DON D’ADELE. (Cliché Burgus Film.) « Pour L’Inconnue n° 13, j’ai utilisé 100 panneaux et plusieurs milliers d’affiches 30 X 80 en affichage libre. Le succès de curiosité fut malgré tout considérable. Grâce à l’argument développé, qui consistait à aider à la recherche d’un enfant perdu dans les rues de Paris. « Toute la technique publicitaire est là : Rendre exploitables les idées originales grâce à des prix réduits. « Il faut toujours souhaiter que le budget de publicité soit le plus important possible et surtout qu’il soit judicieusement dépensé. L’effet sur le public est plus intense et les recettes tout de suite plus importantes, car les dépenses publicitaires sont un placement, un placement qui rapporte. Quant au publicitaire, il est comme le pianiste, il fait ce qu’il peut... Ne tirez donc pas dessus si le film ne marche pas malgré une bonne publicité. » Jacques Lamasse. UNIVERSAL UTILISE DES ARGUMENTS ORIGINAUX POUR LANCER LE FILM COMIQUE “ FRANCIS OU LE MULET QUI PARLE ” — Le budget idéal, pour moi, c’est celui que le Publicitaire peut contrôler dès le début de la production jusqu’à la fin des sorties dans les villes-clés. « Il faut souhaiter pour le budget publicitéproduction d’un film de qualité, couvrant la propagande dans les grands journaux et la préparation de la vente à l’étranger : 500.000 fr. à un million, pour la sortie en exclusivité de 1.500.000 à 2 millions et de 50.000 à 100.000 fr. au minimum par ville-clé de province. Avec cela, un bon publicitaire peut garantir un tiers de recettes en plus de celles qu’aurait dû normalement faire le' film. « Il est désirable, en outre, que l’équipe qui a collaboré au film ne l’abandonne pas à sa sortie. Je pense surtout aux vedettes, dont la présence est souvent nécessaire en province pour les galas de lancement. Je reconnais que ce genre de déplacement n’est pas toujours très agréable et que les artistes ont leurs occupations, des engagements et même le droit de se reposer. Le film Universal, Francis, a pour héros un mulet qui parle. Son scénario exploite des idées nouvelles et son succès est déjà tel aux EtatsUnis, qu'il s’annonce comme un des meilleurs rendements de la saison. La publicité de lancement en France de ce film devait donc, elle aussi adopter un style original. C’est ce qu’a très bien compris notre ami Raphaël Bernard, chef de publicité de la branche française d’Universal. Pour la première fois, une firme cinématographique utilise la carte parlante. Sur un fort carton découpé à l’image d’une tête de mulet, un disque en plastique a été fixé à hauteur de la gueule. Un curseur en fer, monté sur une boîte de résonance, fait office d'aiguille de phonographe et en faisant tourner le disque, avec la pointe d’un crayon, on entend le mulet inviter les exploitants à traiter son film. Cette publicité parfaitement originale ne doit pas manquer de retenir l’attention de tous les directeurs qui auront ainsi la possibilité de fixer immédiatement la curiosité sympathique de leurs clients éventuels. Un important matériel publicitaire est mis en outre à leur disposition. Tout d’abord, un mulet robot en grandeur naturelle, animé par un moteur électrique, une poupée parlante « Francis », créée par les jouets Faye. En plus de deux affiches litho 120 X 160 et 60 X 80, les directeurs peuvent utiliser pour leur publicité les vitrines des librairies, grâce au livre « Francis », édité par Hachette dans sa collection des chefs-d’œuvre de l’humour et diffuser dans le public une carte humoristique « T’as l’bonjour de Francis », imprimée au nom de leur salle. Nul doute, qu’avec un tel matériel publicitaire, les directeurs de salles puissent obtenir le maximum de ce film d'un nouveau genre. J. L.