La Cinématographie Française (1950)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

8 rTTTTXXXXXXXXXXXXXXXllXXXgSXXXX LA CINEMATOGRAPHIE FRANÇAISE miux ixxxxrxxxxxxxxxxxxxxxxi: "JUSTICE EST FAITE" PREMIER GRAND PRIX DE LA XIe BIENNALE C'est avec un vif plaisir que nous annonçons, dans ce même numéro, le succès obtenu par les films français présentés à la Biennale de Venise 1950. On aura très certainement remarqué que deux des productions sélectionnées pour nous représenter portaient au générique le nom de Robert Dorfmann, de Silver-Films. En effet, Rendez-vous avec la Chance est une coproduction Simon Barstoff et Robert Dorfmann, et Justice est faite une production de ce dernier. Depuis quelques années, M. Robert Dorfmann s'est placé au tout premier rang des animateurs de l’industrie cinématographique française. C’est, en effet, comme distributeur, à la tête des « Films Corona », qu'il a commencé à faire la preuve de son dynamisme et il n’est, pour s'en convaincre, qu'à énumérer quelques-uns des films de son portefeuille : Manon, Les Amants de Vérone, Une si Jolie petite Plage, Pour une Nuit d’ Amour, Les Chouans, Un Revenant, Jéricho, etc., et plus récemment. Un Homme marche dans la Ville, Le Grand Rendez-vous, Le Roi Pandore, La Marie du Port, Miquette et sa Mère, Au Grand Balcon, Nous irons à Paris, etc., nous en passons et non des moindres. Non content de son énorme travail de distributeur, M. Robert Dorfmann fondait il y a quelque temps, une société de production, Silver-Films, qui allait lui ouvrir un nouveau champ d’activité. On en voit d’ores et déjà les résultats : le Grand Prix de la XIe Biennale de Venise attribué à Justice est faite. Ce qui nous paraît intéressant à souligner c’est la difficulté que présentait ce film : faire réfléchir le spectateur sur deux problèmes, l’un à l’ordre de l’actualité, l’euthanasie, l’autre perpétuellement valable : la Justice et, particulièrement, les jurés de Cour d’assises. Ne commettent-ils jamais d’erreur, jugent-ils sainement les cas qui leur sont proposés ? La réalisation d’André Cayatte, auteur avec Charles Spaak du scénario original, pouvait •aisément tomber dans les effets faciles, les décors de prétoire se prêtant admirablement aux effets de dialogue, aux mouvements de manches des avocats, aux coups de théâtre mélodramatiques chers aux auteurs de romans-feuilleton. Le réalisateur des Amants de Vérone, film dans lequel quelques fautes de goût ne cachaient pas toutefois le grand talent de son auteur, s’est méfié des reproches qu’on aurait pu lui faire et a, très adroitement, très intelligemment aussi, évité la facilité. Il a fait de Justice est faite un film « d’idées » qui a plu à Venise, qui plaira au public français. Mais laissons-le expliquer lui-même son œuvre : « Ce que j’ai voulu faire, c’est un film sur la justice, la notion de justice, le droit que s’arrogent les hommes de se juger les uns les autres. « Au nom de qui, au nom de quoi, comment ? « Telles sont les questions principales que pose le film et auxquelles je laisse au public le soin de répondre. Photo de travail de JUSTICE EST FAITE où l’on reconnaît le réalisateur du film, André Cayatte. (Cliché Silver Films-Corona.) « Dans Justice est faite, on ne verra pas la justice en lettres majuscules — une justice abstraite — mais la justice en chair et en os, incarnée par sept jurés (six hommes et une femme) choisis d’après une liste type. « Chacun d’eux a prêté serment « de n’écouter ni la haine ou la méchanceté, ni la crainte ou l’affection, de décider selon sa conscience et sa conviction, avec l’impartialité et la fermeté qui conviennent à un homme probe et libre ». De gauche à droite : André Cayatte, M. et Mme Dorfmann, Annette Poivre, Claude Nollier, Michel Auclair et Raymond Bussières, respectivement réalisateur, producteurs et interprètes de JUSTICE EST FAITE. (Cliché Silver Films-Corona.) « Aucun d'eux n'a trahi son serment, ou du moins le croit-il. « En vérité, ils ont tous réagi selon leur milieu, leur âge, leur fortune, leur état d’âme, leurs préoccupations et commis de la sorte autant d’erreurs judiciaires. « J’espère que le film attirera l’attention du public sur le fonctionnement actuel des Cours d'assises. « En choisissant un cas d'euthanasie, nous avons voulu, Charles Spaak et moi, poser un problème de culpabilité qui repose non sur « l’identité », mais sur les mobiles du « meurtrier ». Il ne s’agit pas d'un mystère policier, mais d’un cas de conscience. On connaît le coupable, il a avoué. Mais à quels mobiles a-t-il réellement obéi ? « C’est ce que les jurés doivent résoudre. Et chacun d’eux, en toute bonne foi, prête à l'accusé une attitude et des mobiles qui, dans les mêmes circonstances, eussent été les siens. En jugeant les autres, chacun de nous ne juge que soi-même. Telle est, s’il en faut une, la moralité de : Justice est faite ». Cette explication du réalisateur a fait comprendre, mieux que nous n'aurions pu le faire, le sujet du film, les difficultés qu'il présentait. Son succès n'en est que plus grand et le mérite du producteur plus important. M. et Mme R. Dorfmann. f'heureux producteur de JUSTICE EST FAITE, qui vient de remporter le Premier Grand Prix International à la Biennale de Venise 1950, arrivant à la Gare de Lyon, venant de Venise, accompagnés de M. et Mme Sampièri. Prises de vues au cours de la -alisation de JUSTICE EST FAITE aux Studios de Saint-Maurice à Paris. Rar ions que le chef-opérateur de cette production est Jean Bourgoin le décorateur Jacques Colombier. (Cliché Silver-Films-Coi ona.)