La Cinématographie Française (1951)

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xxxxrxxixxxxxxxxxxïxxsxxxxxra LA ciNÉMATOGRAPHÎE FRANCAÎSE XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX3 « LA POLOGNE A ACHETE 65 FILMS FRANÇAIS DEPUIS LA LIBÉRATION », PRÉCISE SON REPRÉSENTANT A PARIS, M. KORNGOLD M. Jan Korngold est le représentant pour la France, l’Italie, la Grande-Bretagne, la Hollande, la Suisse, la Belgique, le ProcheOrient, etc., de la Régie Gouvernementale du Cinéma en Pologne, « Film Polski ». « Avant tout exposé sur le cinéma en général, il faut bien comprendre l’état d’esprit du peuple polonais d’aujourd’hui. Il a terriblement souffert de la guerre. Ses maisons, ses villes ont été détruites. Ses souffrances, tant physiques que morales, comptent parmi les plus vives supportées par le monde. Très vite, le peuple polonais s’est ressaisi et ses magnifiques efforts sont tels que, dans peu d’années, les traces de la guerre auront disparu. Des rues entières se reconstruisent en quelques mois. Tout le monde coopère à cette tâche immense qu’est l’équipement d’un pays dévasté. Ses soucis sont donc fort élevés : il hait la guerre, lutte de toutes ses forces contre elle, envisage un avenir de bonheur et de joie. « Cet état d’esprit du peuple polonais se reflète dans ses désirs et ses goûts en matières artistiques — donc aussi cinématographiques — . Les journaux polonais publient des critiques rédigées par les spectateurs des villes et même des villages. De ces opinions se dégage une ligne générale à laquelle nous nous référons pour nos achats de films. Le peuple polonais désire se distraire au cinéma, voir des films sains et intelligents, s’instruire sur toutes les questions qui l’intéressent, apprendre comment vivent et agissent les autres peuples. « Notre choix se porte donc sur des films se conformant à ces désirs. Il faut bien le dire, jusqu'à présent à part l’U.R.S.S. et les Démocraties Populaires, seule la France nous a offert un grand nombre de films intéressants. Ensuite l’Italie. « Nous projetons bien dans nos salles des films américains, danois, anglais, mexicains, argentins et autres, nous ne demandons, d’ailleurs, qu’à en diffuser, mais nous ne trouvons pas suffisamment d’œuvres optimistes et humaines reflétant le vrai visage des peuples de ces pays. « Aussitôt après la guerre, avant même qu’un traité de commerce ne soit conclu, un accord fut signé entre Film Polski et le C.N.C., ayant pour but d’officialiser l’exportation d’un certain nombre de films français vers la Pologne. « Le traité de commerce qui vint ensuite est, depuis quelque temps, en souffrance. En tout cas, depuis 1945 et jusqu’à fin 1949, nous avons importé quelque 65 films français de long métrage. « Je tiens à préciser que ces films ont bénéficié d’une exploitation très large, des « tourneurs » les présentent même dans des petits villages. « Le revue U.F.O.C.E.L. relatait récemment l’étonnement de la jeune vedette française Huguette Faget, qui, de passage dans une petite bourgade, assista à une triomphale projection du Ciel est à Vous, de Grémillon, en version originale sous-titrée, destinée à des ouvriers agricoles. « Malgré la suspension du traité de commerce, nous étudions la possibilité d’acquérir très prochainement une petite « tranche » de films français. » — Combien avez-vous payé dernièrement les films français ? « En moyenne un million de francs chaque film. » — Ce prix constitue-t-il un plafond ? « Nous pourrions aller au delà si les films correspondaient davantage à ce que nous recherchons : des œuvres exaltant le travail, le courage, le patriotisme et répondaient mieux, d'une manière générale, aux préoccupations du public polonais. » — Pourriez-vous traiter également des films pour V exploitation au pourcentage ? « Vu notre politique de diffusion, les prix très bas des places, ainsi que le fait que certaines catégories du public sont admises à assister gratuitement aux projections, cette formule ne nous convient pas et d’ailleurs ne conviendrait pas non plus aux producteurs étrangers. » — Est-il exact que la Pologne serait disposée, le cas échéant, à acheter certains films français à l’avance, sur la base du scénario ? « En effet, une pareille possibilité pourrait être envisagée si le scénario répondait de tous les points de vue à ce que nous demandons au cinéma et dont je vous ai parlé plus haut. » — Qu'elle est la situation des films polonais en France ? « Sortie du néant ou presque, la production cinématographique polonaise prend, chaque année, plus d’importance. A l’heure actuelle, cinq films de long métrage sont en cours de tournage ou de montage : Les Robinsons de Varsovie, Chopin, en couleurs, Moniuszko, film sur la vie d’un compositeur romantique polonais, et un film en deux époques, de Wanda Jakubowska ( Dernière Etape), sur le Général Walter, relatant la vie d’un des héros et commandant des Brigades Internationales de la guerre d’Espagne. « Tous ces films, je l’espère, seront présentés en France. A l’heure actuelle, La Dernière Etape et La Vérité n’a pas de Frontière, poursuivent, en version doublée, leur brillante carrière. D’autres films, comme Cœurs d’Acier, Chansons interdites, D’Autres nous suivront et Le Défilé du Diable, effectuent une carrière modeste, parce que projetés en version originale. » « MM. LES PRODUCTEURS, FAITESNOUS DE BONS FILMS », DEMANDE M. ZOLTAN MOHOS « En examinant les difficultés de l’exportation des films français, il convient d’abord de ne pas oublier qu’il s’agit d’une mar'x. char.dise de luxe exportable seuleelle ^Hi^B ËÊ^^Ê aux acheteurs ou, dans les pays totalitaires, aux dirigeants du monopole d’Etat, déclare M. Mohos, qui est à la tête de l’intercontinental Film. Pour ces derniers pays, notamment ceux de l’Europe Orientale, c’est l’Etat seul qui peut imposer l’achat de films français et ce au moment de la conclusion des accords commerciaux (comme le font tous les pays pour les articles dont l’exportation les intéresse spécialement... en espérant, bien entendu, que ce soit le cas de la, France pour ises films). Dans le cadre des accords officiels, la vente peut ensuite être négociée par les gens de métier. Mais, si nos intérêts ne sont pas défendus dans les accords et si certains producteurs ne veulent pas se plier à une discipline indispensable, ces pays peuvent se permettre de choisir un ou deux films dans la production et de les payer le prix qui leur convient. Ainsi la Hongrie, qui a acheté 30 à 40 films dans les années d’avant-guerre, et autant en 1947, a importé, sauf erreur, un seul film français en 1950... tout en exportant un film hongrois en France ! « En ce qui concerne les pays qui n’opposent pas de difficultés de principe à l’importation des films français, il y en a qui, depuis toujours, les achetaient, les achètent encore, mais en nombre moindre, avec certaines réticences. Ainsi le Portugal. Celui de mes clients qui a acheté 6 films français en 1949, n’en a pris que 3 en 1950 ; un autre 4 en 1949 et 1 italien en 1950. (Le seul acheteur vénézuélien de films continentaux n’a également pas acheté de production purement française cette année, pour la première fois depuis la Libération). Il y a la concurrence italienne de plus en plus grande; celles des Anglais — M. Rank a même fait construire le plus grand cinéma de Lisbonne — celle renaissante des films allemands et autrichiens. Que faire ? « De la propagande, d’une part ; faire con naître les bons films, leurs scénaristes, leurs metteurs en scènes, leurs interprètes. Il a été justement question d’organiser un festival au Portugal. Je suis sûr que l’intérêt aurait fait un bond en faveur de nos films. « Mais, surtout, il faut faire des films de qualité. Pour cela, il est presque toujours nécessaire, mais pas toujours suffisant, de dépenser de l’argent ; mais il faut aussi choisir des sujets pouvant plaire en dehors de la France. Il y a des producteurs qui y songent avant d’entreprendre une production et ce sont toujours leurs films qui sont exportés. Il y en a malheureusement beaucoup d’autres qui se contentent d’être surpris que leurs films soient invendables. « Et enfin, il y a les marchés à conquérir, tels les pays de langue anglaise. On ne peut que se féliciter de l’attitude prise par le Centre National, demandant avant toute augmentation de films en France, une exploitation plus rationnelle de nos films en Grande-Bretagne. Aucune mesure de contrainte ne peut heureusement être envisagée dans ce pays tellement féru de liberté individuelle, mais nous sommes sûrs que si les distributeurs et les directeurs de salle anglais veulent faire un effort pour quelques films bien choisis, certains doublés, le public sera progressivement amené à aimer les films français. « J’ai eu le plaisir, dernièrement, de placer Souvenirs perdus en Grande-Bretagne, où il sera distribué par « Grand National Pictures », qui a des agences dans tout le pays ; ce film bénéficiera donc d’une exploitation en profondeur. (C’est la même maison d’ailleurs qui distribue Manon, que la censure générale a refusé et qui ne peut donc passer dans chaque ville que si le conseil municipal le permet ; ce film a, comme on le sait, un énorme succès,.) « L’exploitation en Grande-Bretagne ouvrira également le chemin des Dominions. Je représente un des trois ou quatre acheteurs pour l’Australie. C’est un marché limité par le fait qu’il n’y a qu'un seul cinéma à Melbourne et un à Sidney, jouant une douzaine de films européens par an, dont les films italiens, qui bénéficient de la présence d’une colonie italienne. Il faudra quelques grands succès et de la patience pour une lente conquête de ce marché. « Donc : Messieurs les Producteurs français, faites-nous de bons films et nous vous ferons de bonnes finances... »