La Cinématographie Française (1952)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX LA ciNÉMATOGRAPHÎE FRANÇAÎSE rHutmumTTimmmrm LE CINÉMA SONORE ET PARLANT A EU 25 ANS D’EXPLOITATION AU MOIS D’AOUT DERNIER Au début du mois de mai 1951, les quotidiens d’information annonçaient que les frères Warner désiraient vendre les actions de la société cinématographique américaine bien connue, Warner Bros. Ltd. Cette nouvelle ramène notre pensée à vingt-cinq ans en arrière, c’est-à-dire au moment où les frères Warner, seuls parmi les magnats du cinéma américain, s’intéressèrent au cinéma parlant. C’est, en effet, le 6 août 1926 que les frères Warner soumirent au public et à la critique quelques courtes bandes sonores et chantantes. Ce fut pratiquement la première présentation commerciale du cinéma sonore et parlant. Le public fut conquis, les critiques enthousiastes, mais les pontifes du Cinéma se montrèrent fort réservés. Quant au réel premier grand film parlant et chantant, Le Chanteur de Jazz ( The Jazz Singer ) avec Al. Jolson, il fut présenté le 6 octobre 1927, à New York (après le film Les Lumières de New York, présenté en juin). A vrai dire, les essais pour faire « parler » le film remontent à l’origine même du cinéma, puisque, dès 1897, Edison avec son Kinétoscope, puis Méliès, Léon Gaumont, Pathé, etc. firent de nombreuses expériences de synchronisation. En 1902 Léon Gaumont présentait (déjà), à la Société Française de Photographie, un portrait parlant (combinaison phono et film). Plus tard, il enregistrait simultanément paroles et images sur le « Chronophone » et, en décembre 1910, il présentait à l’Académie des Sciences, une image parlante du professeur d’Arsonval. Des films français parlants furent même présentés à New York, en juin 1913, et tout le monde a entendu parler des chansons filmées de Lordier, présentées avec succès en public après la guerre 1914-1918. Cependant, les recherches techniques continuaient en Amérique et en Allemagne et, en 1920, un ingénieur américain, de la Compagnie des Téléphones Bell (H. G. Harrisson), inventait un enregistrement électrique du son, qu’un ingénieur de la Western-Electric (N. Levison), perfectionnait en 1924. Mais, pour appliquer le procédé aux établissements d’exploitation, il aurait fallu modifier profondément la présentation des salles, ainsi que les appareils ; aussi, la majorité des exploitants d’Amérique s’opposèrent à cette nouveauté, qui fut néanmoins présentée en public à New York à diverses reprises par l’inventeur Levison lui-même. C’est en 1925 que Samuel Warner vit inci Uns scène de UNE ENFANT DANS LA TOURMENTE interprétée par Blanchette Brunoy et la petite Zizi. (Cliché Films Muller.) demment à New York une démonstration de cette invention (faite par Levison) et qu’il alerta aussitôt son frère Harry pour lui signaler cette nouveauté. (Pendant ce temps, en Allemagne, la Société Tri-Ergon, de Berlin, qui poursuivait le même but, avait réussi à enregistrer un discours de Streseman). En 1925, toujours en Amérique, la Compagnie des Téléphones mit au point un procédé de synchronisation qu’elle appela « le Vitaphone » et proposa le brevet à Adolph Zukor. Celui-ci refusa et refusèrent également tous les capitalistes du cinéma, à qui cette invention fut offerte. Samuel Warner et ses frères, quasi ruinés par le trust des salles, étaient à la veille de la faillite. L’idée nouvelle leur plut et ils décidèrent de jouer le tout pour le tout. Avec leurs derniers capitaux, ils louent donc le théâtre de Manhattan, engagent l’orchestre philharmonique de New York et quelques vedettes du Metropolitan Opéra, puis réalisent plusieurs courtes bandes sonores et chantantes, ainsi que l’accompagnement musical du film Don Juan, qui venait d’être terminé en muet. Le 6 août 1926, grande séance publique de présentation. La foule se presse aux représentations sonores et chantantes et accueille le spectacle nouveau avec succès ; la critique est élogieuse également. Mais les magnats du cinéma se réservent et se groupent (Paramount, First National, etc.), pour faire front à l’inVention nouvelle qui semble trop plaire aux spectateurs. Heureusement, les frères Warner (qui bientôt ne seront plus que trois, car Samuel, fatigué par le labeur et les difficultés, meurt le 5 octobre 1927), ont une idée géniale. Ils engagent Al. Jolson, le réputé chanteur, et réalisent le vrai premier grand film chantant : Le Chanteur de Jazz, et le présentent à New York le 6 octobre 1927. Ce fut un succès complet, malgré les imperfections (inévitables) de ce premier film. La Western-Electric est conquise par le résultat et épaule financièrement la Société Warner Bros. En quelques semaines, les Frères Warner réussissent à convainvre cent quarante directeurs de salles pour exploiter le cinéma parlant. William Fox, d'abord rebelle à l’invention, est enthousiasmé lui aussi par le succès et, au lieu d’essayer d'exploiter le brevet Movieton qu’il avait acheté, il truste toutes les salles possibles et présente, dans ses établissement équipés par Western-Electric, les films réalisés par Warner Bros. La réussite est complète et, en 1928, plus de mille salles sont équipées pour le cinéma parlant (par Western-Electric) ; les bénéfices réalisés s'élèvent à 56 millions de dollars, soit près de deux milliards en monnaie actuelle. Le grand succès du cinéma parlant commence alors et, en 1929, les Frères Warner se trouvent à la tête d'un important consortium, réalisant un bénéfice annuel de près de trois cents millions. Depuis lors, le Cinéma parlant a conquis le monde entier. Nota. — Le premier film parlant d'actualités est vraisemblablement celui réalisé en 1927 par Fox Movietone pour la traversée de l’Atlantique par Lindbergh. La part des Frères Warner s’élève à 25 % des actions de la société et elle est estimée 27 millions de dollars, soit environ 10 milliards de francs. La raison invoquée par les Frères Warner pour la cession de leur part est l’obligation d’abandonner 435 salles du circuit, par suit? de l’application de la loi anti-trust. G. Dejob. FILMS ET THÉÂTRES AUX INDES Le Dr. S. S. Nehru, délégué de l’Inde à la Fédératicn Internationale des Producteurs de Films, a bien voulu, par les soins de M° Rapoport, avocat à la Cour, nous transmettre quelques observations sur l’industriel cinématographique dans son immense pays. Il est inouï qu’une industrie, qui égale en métrage celle de l'Amérique, avec 280 films de 7.000 à 8.000 mètres, 2.100 salles permanentes et 950 temporaires, 40 millions de mètres de pellicule, soit aussi inconnue à l’étranger. Ceci provient de la nature toute différente des conceptions du spectacle et des procédés d’exploitation. Il s agit pour nous de modifier la longueur des films, d’en améliorer la qualité, et enfin de rendre les cinémas plus conformes aux règles de la décence, de l’hygiène, et aux possibilités de dépense. La longueur habituelle des séances commande tout cet ensemble, car l’entassement des spectateurs pendant quatre ou cinq heures est néfaste, et à la santé et aux nécessités du travail de notre population. Il faut donc, par voie de règlements, décider qu’aucune représentation ne peut durer plus de deux heures et demie, augmenter l'impôt sur la pellicule, et en utiliser le revenu pour l’intérêt même de l’industrie cinématographique. En dernier lieu, s’il le faut, on doit rationner la pellicule vierge aux producteurs, à raison de 3.000 mètres par film, et si cela mène à une censure préalable, il faut l’accepter dans l’intérêt même de la profession. Les sujets de films sont déjà décousus. C’est bien la conséquence d’un métrage de 8.000 mètres. Mais pour plaire à un public libertin, on y intercale des scènes équivoques et des situations grivoises. De là, les interdictions officielles. Il faut reporter en entr’acte les chansons et les burlesques, divertissements exigés par le public, en forme d’anciens masques ou bergerie, ou comme au temps où Alfred Comagine présentait des tragédies shakespeariennes, en terminant par une nakal, ou farce pour le gros public. Reste le problème de la vedette, qui est aux Indes une personne aussi autoritaire et fantaisiste qu’elle est adulée, signant pour douze films à la fois, et faisant traîner la réalisation douze ou dix-huit mois ! Comment la qualité du film et la dépense du producteur y trouveraientelles leur compte ? Que ce soit sous forme d’étatisme, de nationalisme, ou d’entreprise régie, l’autorité publique va être obligée d’intervenir. Le Cinéma compte, maintenant, dans la vie publique et le bien-être, comme une industrie fondamentale. Elle est plus importante même que l’instruction publique ou la radio dans l’ordre d’urgence des réformes qui s’imposent au Gouvernement indien pour garantir au peuple une vie et un avenir meilleur. — Dr. S. S. Nehru. Robert Stack et Joy Page dans le film LA DAME ET LE TOREADOR. C’est une production RepublicPictures distribuée par les Films Fernand Rivers.