La Cinématographie Française (1952)

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xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx LAciNÉMATOGRAPHiE FRANÇAÎSE xmiiiiiiiiiuiiiiixxxxxxxxxx Un « plus de quarante ans » de cinéma M. Gabriel KviCHETj de Narbonne Actuellement possesseur dans la ville de Narbonne de quatre salles de Cinéma ou Cinéma-Théâtre, — en association avec ses enfants, — M. Gabriel Rachet est un véritable vétéran du cinéma et compte, ce mois-ci quarante et une années d'exploitation cinématographique. C’est en effet en 1911, après avoir quitté Marseille où son frère exploitait déjà le cinéma Kursaal, depuis plusieurs années, que M. Gabriel Rachet vint faire ses débuts à Béziers comme exploitant. Il n’existait alors à Béziers qu’une petite salle, le Pathé (cette salle, après de nombreuses transformations, s’appelle maintenant le Star) et, en plus du Théâtre Municipal, une autre salle, les Variétés, construite en 1907, mais s’adonnant exclusivement aux spectacles de music-hall et de théâtre (actuellement cinéma) . Dans une partie des Grands Magasins Parisiens (disparus depuis) , M. Rachet crée une salle spacieuse, moderne et confortable, qu’il appelle le Kursaal. (Cette salle existe toujours au même emplacement, après avoir subi des améliorations diverses.) L’inauguration du Kursaal eut lieu le 24 février 1911, avec le programme suivant : Pompier malgré lui, Agrippine, Démétrios, avec Albert Lambert fils ; Gaby est mort (film comique). Dès le début, ce fut un véritable triomphe et, enthousiastes, les Biterrois se pressaient régulièrement au Kursaal pour voir les films français, italiens, américains, etc. Les programmes changeaient alors deux fois par semaine, le mercredi et le samedi (le mardi et le vendredi à partir de 1912), et les spectacles avaient lieu simplement en soirée, avec accompagnement d’un orchestre-bruiteur. L’électricité n’était pas encore installée dans la ville de Béziers (l’installation date de 1917) et c’était un groupe électrogène qui fournissait alors l’éclairage nécessaire à la projection. A l’époque, c’était la série des « Léonce », de Léonce Perret, des comiques avec Suzanne Grandais (qui devait mourir tragiquement quelques années plus tard), des « Rigadin », des films de Max Linder qui. après avoir débuté, en 1905, à 20 francs du cachet, signa, en 1912, un contrat de trois ans à 150.000 francs par an avec Pathé, des baigneuses de Mack Sennett, etc. Dès le début de l’exploitation, M. Rachet distribuait aux journaux locaux des placards et des textes de publicité, dont plusieurs ne seraient nullement désavoués aujourd’hui. Jugeons-en plutôt par la lecture d’un entrefilet paru en 1912, dans un journal hebdomadaire de Béziers : « Le Cinéma remplace le journal, le livre, « le théâtre, le voyage ; il n’existe plus de coin « obscur, plus de pays lointain : le monde est « grand comme un joyau qui tient au creux « de notre main et que nous examinons à notre « aise, comme avec une loupe et cette loupe, « c’est le Cinéma... » Plus encore, en 1913, M. Rachet faisait tourner dans Béziers un documentaire de court métrage, intitulé « Le Chef d’Orchestre bat la mesure », dont la copie est depuis longtemps disparue. En 1914, c’est la guerre ; les salles de cinéma ferment et M. G. Rachet. mobilisé, quitte Béziers dès les premiers jours du mois d’août. Peu après, son fils Marcel, bien qu’il soit à peine âgé de dix-sept ans, s’engage dans l’armée : il est blessé au combat et sa conduite glorieuse lui vaut la Croix de guerre et la Médaille militaire. En 1915, sous la direction de Mme Rachet. qui fait preuve de réelles qualités d’organisation et de décision, le Kursaal rouvre ses portes avec le concours de personnes dévouées et les séances connaissent un succès croissant. Les places coûtaient alors de 0 fr. 40 à 0 fr. 60 (heureux temps), avec demi-tarif pour les enfants et les militaires, et une marque de chocolat distribuait même des places à demi-tarif, en compensant la différence des prix. Les films à succès de l’époque sont : Fantômas et la série des « Bébés », du metteur en scène languedocien Louis Feuillade ; les premiers comiques de Chariot; les comédies de Mary Pickford; Pour sauver la Race, avec William Hart ; La Naissance d’une Nation, de Griffith ; Forfaiture, avec Sessue Hayakawa, etc. Aux Etats-Unis, Mary Pickford inaugure la série des cachets astronomiques et lutte avec Charlie Chaplin pour garder la première place. Toujours en Amérique, Zukor truste les vedettes et les garde en exclusivité pour une seule firme : la sienne (Paramount) . En 1917, Mme Rachet essaye de lancer les séances d’après-midi : les matinées. La mise en route de ces matinées se fait le vendredi, jour d’affluence à Béziers pour l’important marché des vins, mais les spectateurs boudent. Cependant, après de nombreuses hésitations, la clientèle prend l’habitude de ces séances d’aprèsmidi, qui finissent par avoir lieu régulièrement les jeudi, vendredi, samedi et dimanche. Fin 1918, après l’Armistice1 et la Victoire de nos armes, M. Rachet, démobilisé, reprend son activité au Kursaal. Il transforme complètement la salle et présente, en 1919 et 1920, tous les gros succès du moment : les « chansons filmées », de Lordier ; les « Western », de Tom Mix ; les films de Douglas ; les bandes de Fatty, Harold Lloyd ; Une Vie de Chien, de Chariot ; Judex, les Deux Gamines, de Louis Feuillade, etc., etc. En 1921, M. G. Rachet cède ses intérêts du Kursaal, quitte Béziers et va s’installer à Narbonne, où il se trouve toujours. Dans cette ville, il achète le Familia, salle construite en planches (il n’y avait pas encore de Commissions de Sécurité !) , où les fauteuils d’orchestre étaient constitués par des transatlantiques en toile. Démolie entièrement, cette salle est remplacée par un établissement en béton armé, vaste (1.200 places), confortable, pourvu des perfectionnements modernes (du moment) et agrémenté d’une grande scène pour les représentations théâtrales. M. Rachet baptise cette salle le Kursaal, comme son précédent établissement de Béziers et comme le cinéma exploité à Marseille, depuis plus de dix ans, par son frère Louis. Toujours à Narbonne. M. Rachet achète, en 1923, le cinéma-théâtre Alcazar, où il reçoit en attractions sur scène, pendant plusieurs années, toutes les célébrités de l’époque : Maurice Chevalier, Fernandel (comique troupier alors à ses débuts) et tant d’autres artistes maintenant célèbres ou oubliés. Détruite en 1929, cette salle fut reconstruite seulement en 1934 et équipée pour le cinéma parlant avec du matériel Western-Electric, elle contient 1.000 places. Pendant cette période creuse de I’Alcazar, M. Rachet exploite, en location, à Narbonne, la salle Odeon, maintenant disparue. En 1937, il achète un nouvel établissement, les Variétés, salle vétuste et inconfortable. Entièrement remise à neuf, cette salle prend le nom de Cameo, et présente les films à succès du moment (800 places) . — 1940. — Une petite salle de 500 places, fort confortable, est aménagée par M. Rachet dans les vastes dépendances de I’Alcazar. C’est le Club, dont l’inauguration est faite avec grand succès. Ainsi donc, en quarante années de cinéma, Chamoi tel que nous le verrons dans LE CRIME DU BOUIF. M. G. Rachet a exploité six établissements, dont cinq ont été construits ou reconstruits par ses soins. Il a été admirablement secondé dans sa tâche, en permanence, par Mme Rachet qui, par son intelligence et son tact, a su s’attirer la sympathie de la nombreuse clientèle ; par son fils Marcel, décédé au début de 1948, et, depuis cette date, par sa fille Mireille, chargée plus spécialement de la programmation et de la partie artistique, qu’elle assure avec un goût très sûr et une réelle compétence. Actuellement, M. G. Rachet, dont l’activité est inlassable et la ténacité inébranlable, administre toujours ses quatre salles narbonnaises (le Kursaal, 1’ Alcazar, le Cameo et le Club), et il compte bien fêter ses noces d’or du cinéma en continuant à moderniser ses différentes salles et à leur donner de plus en plus de succès, louable récompense de nombreuses années de travail et de dévouement à la cause du Cinéma. — G. Dejob. INTENSE EXPORTATION ANGLAISE de matériel de cinéma Le marché intérieur anglais d’équipements cinématographiques de toutes sortes se trouvera sérieusement restreint en 1952 et 1953 fait observer l’Association of Kinematograph Manufacturers, qui a adressé une protestation au Ministre intéressé, la proportion importante prévue de ces fabrications destinées à l’exportation s’élève à environ 70 % ce qui constitue une menace pour le marché intérieur, la production se trouvant restreinte à cause du manque de certaines matières premières, notamment l’acier Voici certains quotas d’exportation fixés par le Ministre des approvisionnements : Reproducteurs de son et équipements de projection 16 mm. et 35 mm. : 66 % ; équipement de studios : 70 % ; films : 70 % ; projecteurs : 60 % ; appareils de tirage : 60 % ; écrans : 60 %. LA PRODUCTION CINÉMATOGRAPHIQUE MONDIALE Les sept nations qui viennent en tête de la production de films sont, pour 1950. d’après l’annuaire des statistiques des Nations Unies : EtatsUnis, 395 films contre 361 en 1949 ; Inde, 241 films contre 289 : Japon, 115 films (pour six mois seulement) contre 256 ; Royaume-Uni, 125 films contre 132 ; France, 106 films contre 104 ; Allemagne, 78 films contre 63. On remarquera aue l’Inde conserve le second rang de la production mondiale qu’elle détient depuis plusieurs années.