La Cinématographie Française (1952)

rrxgxxxxxxtxxxxxxYXixxxxxxx^xx LA CINEMATOGRAPHIE FRANÇAISE APPEL AUX EXPLOITANTS DE CINEMAS DE FRANCE Chers cu-iègues. J’ai lu dans la « cinemato », du 2 février courant, l’article en première page titré : « Les trois solutions pour parer à la Crise du Cinéma », émanant probablement d’un producteur. Cet article reflète en effet le peint de vue des producteurs et des distributeurs et, naturellement, ne par.e de i’Exp.oitation qu en quatre lignes. Et pourtant, une des causes profondes du déficit de la production et de la crise du Cinéma en générai est la crise de l'Exploitation. Les spectateurs s’éloignent de nos sa*ies parce que nous ne pouvons leur offrir le cadre dans .equel iis souhaiterai. nt se trouver. Une preuve ? Une salle modernisée double, dans la p.upart des cas, ses recettes. Qu on nous laisse donc « gagner de l’argent », nous referons nos salles, nous îerons de la publicité, nous augmenterons par conséquent très sensiblement les résultats de 1 industrie en general, des producteurs en particulier. L'article de la « Cinémato » m’a poussé à agir. J'ai demandé à être entendu par la Commission parlementaire d’enquête, pour expliquer, en mon nom propre, ma situation, qui doit être la vôtre. J’ai appris, au cours de l’audnion qui me fut accordée, avec stupeur, de ia bouche même de ivi. de Léotard, charge tout spécialement de l’enquête sur l’Exp.oitation « que nos cinémas n’étaient pas en si mauvaise posture que ce.a ». Il a été très étonne et vivement intéressé par les chiffres que je lui ai présentes, prouvant l'équilibre précaire et artificiel de notre commerce. Il a étudié avec intérêt le budget-type que je lui ai présenté pour une sade faisant une recette brute hebdomadaire de 150.000 francs. U ma paru utile de faire ressortir les salaires énormes que nous aurions à supporter s'il fallait appliquer les barèmes syndicaux, si nous devions mettre chacun à sa place et ne plus tout taire par nous-mêmes. Résultats d’exp.oitation (9 séances) d’une saJe réalisant (recettes brutes) 150.000 A déduire : loi d’Aide 12.695 Taxes à déduire (tarif 2) Frais à payer : Taxes locale et transaction, qui ne peut être déduite du bordereau : 1,00 et 1,50 % = 2,50.. 3.433 Auteurs : 1,50 % 1.767 Redevance passage disques, 0,11 % 129 Films : 40 %, 45 %, 50 % : moy. 45 % 49.943 137.305 19.651 117.654 Actualités Centre National : cotisation, 0,24 sur 137.305 Salaires (tarif syndical) : 35.112 — 10 % Directeur — — — 3.529 329 = 7.346 i Opérateur Aide-Opér. Contrôleur : Caissière : 4,3 678— 10% X9 = 5.5001 493— 10% X 9 = 3.995 f 300— 10%X9 = 2.925/23.996 361— 10%X9 = 2.430 1 Balayage et nettoyage : 2 heures X 9 X 100 = 1.800 / Charges sociales : 5 % + 8 + 16 + 1 + 9,75, soit 31 % sur 23.996 + mirtirn. garanti aux ouvreuses : 8.775, 3 X (300—10) X 9 10.159 Entretien salle Entretien cabine Transport films : 2 sacs aller X 650 + 2 sacs retour X 300 Publicité : 5 affiches et 6 photos. Electricité Poste et téléphone 9 X L000 Chauffage 3 70.000 Assurances 800 800 1.900 1.400 3.500 513 3.000 1.346 A la fin de la semaine, il reste donc en caisse une somme de 395 francs ; encore faut-il préciser que dans ce cas le directeur est : 1° propriétaire, donc n'a pas de loyer ; 2° la chance d'être au tarif 2. Pas question, bien entendu, d’amortir son fonds : 7.000.000 : 15 ans, soit 466.666 francs par an, — ni de rentabiliser les capitaux : 7.000.000 (fonds) + 6.000.000 (immeuble et terrain) soit 13.000.000 à 6 % l’an, 780.000 francs.. Il faut d’abord vivre ! — Nécessité par conséquent de réduire les frais généraux au maximum ; de grignoter sur les salaires en réduisant le personnel à l’extrême limite ; — de rogner sur le chauffage, sur l’entretien de la sa.le et de la cabine, sur le balayage, l'électricité, la publicité, etc. ; de manger la loi d’aide pour parer au plus pressé au lieu de s’en servir pour d importants travaux de modernisation et d’aménagements. En effet, sur les 12.695 francs versés chaque s maine, il est possible de récupérer 330.000 francs à la fin de l’année, ce qui ne permet que d’exécuter les travaux les plus urgents. CONCLUSION Ma conclusion va révolutionner les conceptions actuelles. Pourquoi pas ? — Il nous faut : 1° Une taxa unique et progressive ; 2" La suppression des patentes ; 3° La taxe additionnelle uniquement pour les salles, en totalité. Le fait de moderniser nos salles augmentera nos recettes et les producteurs y trouveront avantage ; 4» Des films livrés avec leur publicité et nets des droits d'auteur ; 5° La suppression du timbre quittance ; 6° L'aménagement des tarifs d’électricité ; 7° La suppression de la police et des pompiers dans nos sailes. Mes chers Collègues, je vous adresse un vibrant appel pour que vous vous décidiez à vous défendre, car personne ne le fera pour nous ! Où frapper ? MM. Lecanuet et de Léotard, Assemblée Nationale, Commission d’enquête de l’Industrie cinématographique, branche Exploitation. Je suis convaincu qu’ils vous entendront. Mais le temps presse, le rapport de la Commission doit être déposé avant la fin du mois. Pierre Reynaud, Alhambra, Pathé et Tivoli à Montargis. Vox, à Châlons-sur-Marne. FETE DE L'AMICALE DES REPRÉSENTANTS Le mardi 18 mars 1952, à 20 h. 30, aura lieu au « Pavillon Dauphine » (Bois de Boulogne) la 13e fête de l’Amicale Mutuelle des Représentants des Maisons de location de films au bénéfice de sa caisse de secours. Dans un cadre magnifique, un repas succulent ;era suivi d’un bal avec le grand orchestre Camille Sauvage. Une ambiance d’amitié réunira, comme l'an dernier, la grande famille cinématographique. Signalons qu’à la suite de l’Assemblée générale du 7 janvier 1952, le bureau de l’Amicale a été ainsi constitué : Président : Letohic ; vice-présidents : Chavy, Kerboix ; président de la Commission des Fêtes : Chenard ; commissaire aux comptes : Best, Buret, Yon ; secrétaire général : Moussard ; secrétaire : Clergerie ; trésorier général : Guerrier ; trésorier : Perlier ; responsable à la Mutualité : Navas ; administrateurs : Clergerie, Chéron, Harvin. Le CINEAC-CANEBIÈRE de Marseille va se transformer 52 Charbons cabine : 2 positifs X 9 X 100 1.800 2 négatifs X 9 X 90 1.620 1.800 Frais vaccations police .... 465 4,3 Frais de déplacement et programmation 1.100 360.000 Impôts 5.730 52 117.259 117.259 ' + 395 Le « CINEAC-CANEBIERE » active salle marseillaise du circuit « CINEAC » va dans un très proche avenir fermer ses portes pour de très profondes transformations. Rappelons que cette salle durement touchée lors du bombardement de Marseille en 1944, avait rapidement repris son activité dans un cadre provisoire. L’immeuble qui l’abrite sur la Canebière devant être maintenant reconstruit. « CINEAC-CANEBIERE » va, sur le même emplacement, être également, durant ces travaux, entièrement remanié, et probablement agrandi A titre indicatif rappelons qu’au cours de 1951 cette salle a totalisé 620.574 entrées et réalisé une recette de 29.275.425 francs, avec un prix de place moyen de 50 francs. — P. -A, BUISINE. Anton Walbrook fait une création remarquable dans LA GUERRE DES VALSES. (Cliché Jeannic Films.) EIV RttEF... ♦ Le grand film de Max Ophüls, L? Plaisir, dont le sujet est inspiré des œuvres de Guy de Maupsssant, a été présenté en première mondiale le jeudi 14 février au « PALACE » de Fécamp. Le choix de Fécamp pour la première mondiale de ce film a été déterminé par les nombreuses attaches que Guy de Maupassant avait avec cette charmante petite ville normande. Le Plaisir, distribué par Columbia, effectuera ensuite une très importante sortie en première exclusivité à partir du 22 février, à Paris, aux cinémas « REX » et « NORMANDIE ». ♦ Pour ses toutes premières sorties dans le SudEst, le film de Robert Lamoureux, Chacun son Tour, vient d’établir une série de records dans de nombreuses villes. Ainsi, à Béziers, au « VOX », 1.020.460 francs en deux semaines (record salle) ; en Avignon, au « PALACE », 1.657.320 francs en une semaine (record salle) ; à Aix-en-Provence, au « CINEVOG », 810 000 frênes en une semaine (record salle); à Toulon, au « FEMINA ». 1 958 300 francs en une semaine (record salle) et poursuit sa carrière au « KURSAAL ». Rappelons le succès de Marseille avec 8 498.210 francs au « PATHE-PALACE », « CINEVOG », « PHOCEAC », avec trois semaines de continuation au « PHOCEAC » de Nice avec 4.117.860 francs au tandem « MONDIALRIALTO » et continuation au « MONDIAL », et enfin, à Cannes, au tandem « OLYMPIA »-« REX », avec 1.500 940 francs en une sema ne. ♦ L'A G.D.C. présentera, au « CAPITOLE », de Marseille, à 10 heures du matin, le 20 février, La Vérité sur B»bé Donge ; le 21, Le Gantelet vert ; 'e 22 Oncle Tisane. ♦ Pour couper court à divers bruits ccncernant la distribution du film Les Chemises Rouges, la Société Française P.G.F.F. (Production Grands Films Français), dont M. Bernadac est le gérant, coproductrice avec la société italienne P.G.F. (Produzione Grandi Films), tient à préciser que la distribution de ce film pour la France, l’Afrique du Nord et l'Union Française (sauf l’Indochine) a été concédée à la société Ciné-Sélection, 17, rue Marignan. Paris (8'). .• Près de deux millions d’Allemands, appartenant à la zone soviétique sont venus voir des films étrangers. selon un rapport du haut commissaire américain en Allemagne, transmis par M P.A.A. Des matinées spéciales, à prix réduits, ont lieu près de la zone de démarcation, dans dix-neuf salles. L’afflux des spectateurs a permis de faire deux séances par après-midi. Seuls les personnes présentant des cartes d’identité de la zone soviétique sont admises à ces séances. Les programmes sont composés principalement de films américains. ♦ Après sa sortie en prem ère mondiale, au tandem « RIVIERA »-« REGENT », à Cannes. Le Costaud des Batignolles vient de totaliser, pour sa première exclusivité sur Marseille : 5 107 545 francs et 24 841 entrées en une semaine au tandem « ODEON »-« MAJFSTIC » et continuation d'une semaine au « CAMERA ». puis au « RUHL ». Ses prochaines sorties sur Toulon, Av gncn, Montpellier et Perpignan, s’annoncent comme fort brillantes.