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La Cinématographie Française (1952)

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34" Année. — 250 Francs N° 1464. — 19 AVRIL 1952 LA CINEMATOGRAPHIE française LE CINEMA FRANÇAIS Abonnement annuel : France et Union Française : 2.000 fr. — Pays étrangers : 3.500 fr. — U. S. A. t $ 12. Changement d'adresse : 50 fr. Chèques postaux : 706.90, Paris REDACTION. ADMINISTRATION : 29, rue Marsoulan, Paris (12®) R.C. Seine : 216.468 B. Téléphone : DIDEROT 85-35, 85-36, 85-37 Directeur : 1948 t Valéry Roger. Directeur général : Paul-Auguste Harlé. Directeur commercial : Antonin Eytard. Conseiller de Direction : M. Colin-Reval. Rédacteur en Chef : Laurent Ollivier. iiiiiritriniTiirmiiTiiTTTiiTiTTi REVUE HEBDOMADAIRE EXixxjixxxxxxxxlxXXXXxsxxxjL&jmxxXX^ EQUILIBRE et LIBERALISME Le Cinéma français, après une guerre, une occupation par l’ennemi et une difficile réadaptation, semble près de retrouver, en 1952, son équilibre naturel. Son rééquipement en théâtres, base première de tout rendement, s’est traduit par la modernisation, depuis trois ans, de 3.500 salles sur les 5.(500 auxquelles on n’avait pu toucher depuis 1939. A peu près tous îes cinémas des grandes villes sont maintenant en bon état d’exploitation. Le prix des places, longtemps maintenu trop bas, a reçu depuis deux ans sa liberté, et s’est adapté aux possibilités de dépense des clientèles locales. La fréquentation, après une pointe consécutive à la libération, reste supérieure à l’avant-guerre : 1938 : 240 millions de spectateurs, 1947 : 420 millions de spectateurs, 1951 : 370 millions de spectateurs, avec un accroissement caractéristique des recettes brutes totales : 1938 1947 1951 2 milliards de francs, 13 milliards de francs, 32 milliards de francs. Il reste encore beaucoup à faire pour attirer plus de spectateurs, mais le mouvement est bien engagé. La production de films en France tend à retrouver son chiffre antérieur : 1938 : 123 grands films, 1947 : 72 grands films, 1949 : 104 grands films, 1950 : 106 grands films, 1951 : 111 grands films. Ce coup d’œil succinct étant jeté sur le moment présent expliquera pourquoi nos dirigeants sont maintenant penchés sur le problème du développement. Il pose deux questions : Comment modifier le contrôle administratif pour rendre à l’exploitation ses initiatives, et à la production sa pleine originalité ? Comment s’entendre avec les autres pays, pour développer les échanges et concerter des productions internationales? Il faut reconnaître que l’une des difficultés sur ces deux plans est la coexistence depuis la Libération de trois éléments dirigeants : Le Centre National, organisme d’Etat ayant les plus grands pouvoirs, mais n’intervenant que le moins possible, la Confédération Nationale, groupant des branches patronales qui ont chacune leurs besoins propres, et des Syndicats représentant les travailleurs, qui veulent prendre part à l’orientation générale. L’effort le plus récent, et non encore traduit dans les lois, est celui de l’adaptation du Fonds d’Aide (solution de secours adoptée en 1948) à la situation nouvelle, nécessité qui s’impose et que constatent le Mi nistère de l’Industrie, la Confédération, et le Parlement, lequel est l’arbitre. Ce fonds d’aide s’appellera, ce qui est caractéristique, Fonds de Développement de l’industrie cinématographique. Basé sur le financement partiel par intervention de l’Etat, il répartira un prélèvement constitué probablement de 10 % sur les recettes des cinémas et d’une taxe assez élevée sur chaque film mis en distribution. Aux producteurs, elle sera versée en réinvestissement dans leurs films nouveaux, en proportion, comme précédemment, de leurs films exploités, mais avec un contrôle rigoureux de la qualité et de la régularité des dépenses. Les directeurs de cinémas, en part égale à celle des producteurs, pourront recevoir des remboursements de dépenses, mais pour des améliorations définies de leurs établissements, et la construction de salles neuves. Fait nouveau, des garanties de crédit bancaire iront aux laboratoires, aux studios et aux messageries de distribution physique, pour leurs aménagements techniques. Enfin, des prix spéciaux seront attribués aux meilleurs courts métrages. Ainsi résumé à l’extrême, notre lecteur étranger pourra se rendre compte de l’orientation actuelle des réglementations françaises. La deuxième question que nous posons ci-dessus ne peut avoir de réponse que dans des accords particuliers conclus avec les Etats intéressés. Elle reçoit cependant, de la Loi en préparation, une considération assez grande, puisque les primes à l’exportation des films seront probablement accentuées, avec un contrôle évidemment plus sévère, et que le quota, si souvent inapplicable, serait supprimé, et remplacé par un coefficient de subvention aux salles proportionnel au nombre de films nationaux qu’elles programmeront. Il convient de rappeler que la part de recettes des films étrangers en France est actuellement égale à celle des films d’origine française. Le libéralisme à l’égard des films de conception étrangère est traditionnel dans notre pays, et reste d’intention évidente dans l’esprit des gouvernants comme dans le goût des spectateurs. La France serait certainement à la tête de tout mouvement d’opinion tendant à la libre circulation mondiale des films. Nous pouvons espérer que les redressements en cours seront suivis d’une ouverture réelle des frontières à des marchandises dont l’intérêt culturel se précise particulièrement â notre époque. P. A. Harlé . Anne Vemon, interprète de GENEVIEVE DE BRABANT. (Cliché Synimex.) LA CRISE DU CINÉMA LES FAITS DE LA SEMAINE Deux faits particuUèrement importants pour l’industrie ont eu lieu cette semaine : Le dépôt sur le bureau de l’Assemblée Nationale d’une proposition de loi présentée par la Commission parlementaire d’enquête sur le cinéma, ainsi que nous l'avions prévu la semaine dernière ; la nomination de M. Lecanuet, député et membre de ladite Commission d’enquête, comme rapporteur de la proposition de loi de M. Lac;.ze, tendant à modifier les règles de contrôle des films. Cette proposition de loi prévoit la discrimination, par la censure des films, en trois catégories : A. films pour adultes seulement, B. films pour tous publics, C. films recommandés aux enfants. De plus, la précensure, c’est-à-dire l’avis de la Commission sur le découpage du film, deviendrait obligatoire. D’autre part, l’accès des salles de cinéma serait interdit aux enfants de moins de cinq ans et les directeurs ou préposés seraient punis conjointement et solidairement en cas de manquement aux prescriptions édictées. Enfin, dans le cas de films pour adultes seulement, l'accès de la salle serait permis aux enfants de moins de seize ans s’ils sont accompagnés « de leur éducateur ». Tout ceci, il faut le dire, relève d’une méconnaissance totale des lois commerciales, sinon de la plus haute fantaisie. Si l’Etat est si soucieux de la moralité de la jeunesse, qu’il se charge luimême du contrôle de l’âge des spectateurs. A chacun son métier... Beaucoup plus sérieux sont, fort h-ureusement, les textes établis par la Commission d’enquête, qui créent « un fonds de développement de l’industrie cinématographique ». La semaine dernière, nous avons donné les grandes lignes de ces textes. Précisons toutefois que des prix récompensant les producteurs de fi'ms éducatifs, documentaires et culturels de court métrage, seraient créés, ce qui ne permettrait plus un financement partiel de la production de nouveaux courts métrages.