La Cinématographie Française (1952)

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LA CINEMATOGRAPHIE FRANÇAISE 15 xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx ^5^ LES SALLES PARISIENNES D’EXCLUSIVITÉ Une enquête de Pierre Michaut et Pierre Robin à la loi d’aide, à l'utilisation éventuelle de la télévision sur grand écran, à la concurrence de celle-ci, enfin aux raisons auxquelles on peut attribuer la baisse des entrées. En fait, la « crise » du Cinéma français touche peu les quelques grandes salles d’exclusivité. En effet, l’ensemble des films disponibles sur le marché leur permet un choix qui leur assure de bons programmes, donc de bonnes recettes. Par contre, cette « crise » pose aux salles plus petites de graves problèmes pour le respect du quota à l’écran. Pour les salles de dimensions moyennes — à plus forte raison petites — cette question est presque insoluble dans l’état actuel des choses : leur public a pris l’habitude de les considérer comme « spécialisées » dans un certain genre de films et le plus souvent, de films étrangers en version originale. L’accueil que ce public réserve aux productions françaises que lui impose le directeur pour respecter ce quota, est parfois tumultueux et presque toujours peu lucratif. Cette obligation, à la vérité, joue contre tous les intérêts en cause. Un aménagement raisonnable du quota pour ces salles serait opportun, si même on ne doit pas penser à la libération complète de l’Exploitation. Les salles d’exclusivité parisiennes représentent actuellement un élément considérable, décisif même, dans l’exploitation d’un film : elles engagent sa destinée commerciale ultérieure. L’accueil reçu sur les Grands Boulevards ou sur les Champs-Elysées a une signification immédiate. Aucun directeur de salles de province ne s’y trompe. Il sait que tel film qui a connu un grand succès en exclusivité dans une salle donnée, a toutes les chances de réussir ou non auprès de sa clientèle. C’est pourquoi chaque semaine, nous nous efforçons de publier les renseignements les plus précis i sur le rendement des films en exclusivité à Paris. Nous avons voulu aujourd’hui, par une vaste enquête menée auprès des directeurs de salles parisiennes d’exclusivité, fixer dans l’esprit de chacun le rapport qu’on peut établir entre ces salles et celles de vision ultérieure. Nous croyons apporter ainsi un nouvel élément à la programmation. Nous avons, en effet, posé des questions relatives : aux genres des films ayant connu les plus grands succès, aux attractions dans les salles, aux diffi, ! cultés rencontrées pour le respect du quota, à l’aménagement des salles grâce CIRCUIT GAUMONT La Société Nouvelle des Etablissements Gaumont possède l’un des plus importants circuits J de salles existant en France. Parmi celles-ci, six l>! salles sont classées salles de première exclur sivité : Le Gaumont-Palace (la plus grande . salle d’Europe), 5.170 places avec promenoir, équipée de fauteuils Gallay, type spécial, et de quatre projecteurs Radio-Cinéma avec son Gaumont ; la distance de projection du Gaumont-Palace est de 70 mètres. Conditionnement d’air Sulzer, avec pulvérisation d’eau froide. Le Colisee : salle de 734 places, située sur les Champs-Elysées, en vis-à-vis du MarignanPathe. Elle est équipée de trois bases de projection (Century, lanternes Peerless Magnarc) et de lecteurs sonores Westrex. Conditionnement d’air Carrier ; réfrigération par circulation de l’eau d’un puits foré à cet effet à 47 mètres de profondeur. Le Madeleine : luxueuse salle, située près de la Madeleine, équipée de 782 fauteuils Gallay et de trois bases de projection sonore semblables à celles du Colisée. L’Aubert-Palace : salle de 676 places (Gallay), située sur les boulevards, à proximité du carrefour Richelieu-Drouot. Trois bases de projecteurs Cinéméccanica ; conditionnement d’air Carrier avec pulvérisation d’eau. Le Gaumont-Theatre, équipé de 420 fauteuils Gallay et de deux appareils de projection Gaumont SEG 31 (lecteurs Philips, lanternes Fersing) avec son Gaumont L.I.E. est juxtaposé au Rex. Le Palais-Rochechouart, salle de 1.667 fauteuils Gallay est parfaitement située sur le boulevard Rochechouart. Sa cabine comprend trois projecteurs Ernemann V avec équipement sonore Westrex ; conditionnement d’air Sulzer en trois groupes. Le Colisee (Champs-Elysées) et le GaumontPalace (place Clichy) sont associés dans une combinaison de programmation qui les unit au Berlitz. Cette association ne supporte que des films importants susceptibles de satisfaire toutes les clientèle. Dans le cas d’une programmation de films étrangers, le Colisee projette ces films en V.O. C’est ce groupe qui a sorti à Paris Fanfan la Tulipe, Les Sept Péchés Capitaux et Le Petit Monde de Don Camillo. Le Madeleine a été plus particulièrement spécialisé dans les films de classe et de grande qualité technique et artistique. Les films français s’adaptent mieux à son exploitation car les V.O. rebutent une partie de la clientèle des Boulevards sur lesquels il se trouve et les versions doublées feraient fuir cette partie du public des Champs-Elysées qui apprécie le confort de cette salle. Les films de mouvement et les films comiques semblent plus appropriés à la clientèle de l’Aubert-Palace et du Gaumont-Theatre. La S.N.E.G. n’a guère de préoccupations pour le Quota car elle programme toujours plus de films français que de films étrangers. Par la puissance qu’elle représente avec ce bel ensemble de salles, la S.N.E.G. se voit assez facilement offrir des films français et étrangers de bonne qualité, par les producteurs et distributeurs désireux de réaliser rapidement de grosses recettes. La Direction de ces salles estime donc qu’il n’y a pas d’accaparement des meilleurs films par les Circuits au détriment des « Indépendants », mais une organisation appropriée favorise la rentabilité certaine et rapide des films. « Depuis les débuts du Cinéma, ce qu'on appelle aujourd’hui la Crise existe à l’état latent, nous a-t-on dit chez Gaumont. Pour l’Exploitation, il s’agit uniquement d’un problème de qualité. Dans nos salles d’exclusivité nos nombres d’entrées n’ont pas sensiblement variés depuis un an. Si la tendance générale est peutêtre encore à la baisse, nous sommes encore bien supérieurs au nombre d’entrées réalisées avant la guerre. » Pour lutter contre la Crise, il conviendrait en tous cas de ne négliger aucun élément publicitaire. La S.N.E.G. pense que la Publicité écrite est très efficace et complète parfaitement les CIRCUIT Le Marignan (1.670 places ; cabine : R.C.A.) est lié pour l’exploitation au Marivaux (1.000 places; cabine : Western Electric). Les récentes réussites pour cet ensemble ont été : Messaline, Le Garçon Sauvage (6 semaines). L’Amour, Madame qui, avec 6 semaines également, bat les records de ce tandem pour cette période de Tannée ; récemment Kon-Tiki et Groenland ont battu le record de la première semaine. Et le public des Boulevards, comme celui des Champs-Elysées répond aux mêmes film?. « pavés » et affiches. Malheureusement, il semble que beaucoup de producteurs ne s’attachent pas suffisamment à la Publicité préventive de leurs films et gaspillent bien souvent des sommes considérables au dèrnier moment, alors qu’ils auraient pu obtenir une campagne publicitaire beaucoup plus efficace. « Dans nos salles d’exclusivité, nous ne pratiquons les attractions qu’au Gaumont-Palace. Nous pensons que la clientèle serait déçue si nous les supprimions. Il est toutefois difficile de connaître le pourcentage de clientèle qui vient plus spécialement au Gaumont-Palace pour les attractions. Malgré une étude approfondie de cette question, notamment par la Méthode Gallup, les résultats de cette enquête ont été trop indécis pour pouvoir fournir des chiffres précis, mais la tendance générale était favorable aux attractions. » Le problème de la T.V. sur grand écran est encore bien complexe. C’est pourtant une question qui intéresse particulièrement la S.N.E.G. « Nous pensons, nous a-t-on dit, que si la T.V. prenait en France un essor comparable à celui qu’elle a pris aux Etats-Unis, nous serions amenés à inclure dans nos programmes des séquence télévisées telles que des actualités. Ce système ne sera toutefois pas applicable à toutes les salles dans un proche délai, étant donné le prix de revient de l’appareillage nécessaire. » L’opinion de la S.N.E.G. sur la Loi d’aide est que celle-ci est une légère détaxe qui apporte son concours à la réfection des salles, mais il est indiscutable que l’exploitation est encore trop taxée. Grâce à l’Aide en tous cas, la S.N.E.G. a pu faire transformer et moderniser un grand nombre de ses salles dont celles d’exclusivité. Le public s’en est montré très satisfait. La rénovation des salles, malgré les lourds sacrifices qu’elle entraîne, est une question vitale pour toute l’industrie. PATHË La « crise » du cinéma a peu de prise sur la programmation de ce tandem, qui peut choisir, évidemment, parmi l’ensemble des films disponibles. Ce choix est délicat, bien entendu ; le critérium est le film « attractif », plus que le film à problèmes ou celui qui invite à réfléchir. Un film « attractif », même d’allure générale modeste, peut obtenir de brillantes réussites. Pour ce tandem, le problème du quota ne se pose pas, il est aisément résolu.