La Cinématographie Française (1952)

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18 rxxxxxxxxixixixaixiiiiixxAXXxi % LA CINEMATOGRAPHIE FRANCAÎSE * :xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx»rrr LE VENDOME T .f. Vendôme (Société les RADIO-CINE, M. Marcel THIRRIOT; directeur commercial-programmateur : M. Claude BRUCKER) . Entièrement transformé, l’ancien Cine-Opera est devenu, l’année dernière, la charmante salle « bonbonnière » le Vendôme. Située avenue de l'Opéra, un peu en retrait des grandes « voies cinématographiques » (Champs-Elysées et Boulevards), cette salle se devait d’attirer le public par un cadre accueillant et une programmation de grande qualité. Avec ses 382 places, cette salle ne pouvait espérer obtenir de bons « commerciaux », lesquels sont traditionnellement accaparés par les vastes salles. Il fallait chercher ailleurs. MM. Thirriot et Brücker ont donc décidé de spécialiser leur salle dans la catégorie des films de « Festival ». Leur premier programme fut composé de Mademoiselle Julie, qui tint l’affiche 16 semaines au cours de l’été 1951. Puis ce furent Duel avec la Mort, Los Olvidados (14 semaines), Avec André Gide et Rashômon (13 semaines). Le seul énoncé de ces titres démontre que la programmation en films français n’est guère aisée. M. Brücker souhaiterait en passer plus souvent, mais la production française n’est pas assez riche en œuvres de cet ordre. La production mondiale offre, par contre, un choix plus vaste, mais bien que concentrée, la concurrence entre le Vendôme et trois ou quatre autres salles parisiennes, est très serrée. Il présentera bientôt Million dollars leg, le classique du burlesque américain ; Umberto D, de Vittorio de Sica et Le Médium, la révélation du dernier Festival de Cannes. Pour M. Brücker, la baisse des entrées est due au manque d’intérêt d’un grand nombre de films présentés en exclusivité, aux prix de place trop élevés par rapport à la valeur attractive des programmes et à l'enthousiasme du public pour les moyens de locomotions personnels qui incitent aux départs. La direction du Vendôme se plaint peu des effets de la crise, ce qui revient à dire qu’un bon film attire toujours le public. La loi d’Aide est naturellement fort appréciée par MM. Thirriot et Brücker. Grâce à elle, le Vendôme et le Radio-Cine-Opera (une autre de leurs salles située place de l’Opéra) ont pu être entièrement rénovés. LE PARAMOUNT Le Paramount : 1.903 places ; cabine WesternElectric, modèle le plus récent. La programmation du Paramount est indépendante pour ce qui concerne le film français. Comme films étrangers, il ne passe, bien entendu, que les productions Paramount, et toujours en doublé. Par un arrangement de programmation, les mêmes films (français et étrangers) passent également au Palais-Rochechouart et au Select (étrangers, doublés) et à I’Elysee-Cinema (étrangers en V.O.). Le Paramount a besoin, en moyenne, de 25 films par an, c’est dire qu’il n’a aucune peine à les trouver et à se conformer aux stipulations du quota. Les grands succès récents ont été Samson et Dalila, Boulevard du Crépuscule, Paris chante toujours, Allô, je t’aime. Cette grande salle choisit, ainsi, des films distrayants capables de plaire au public « tout venant » qui passe devant ses portes, en ce carrefour extrêmement passant de Paris. Nombreux sont les spectateurs qui entrent sans savoir ce qu’on donne, confiants dans la tradition de la salle. Il se trouve que les films qui ont réussi au Paramount réussissent également dans les deux autres salles suivantes : le Palais-Rochechouart et à I’Elysee-Cinema. Le Paramount soigne la composition des premières parties qui comportent souvent deux films, toujours très divers, selon la longueur du grand film. Le Paramount à dû renoncer à ses attractions, qui ont été fameuses ; le temps n’est plus où cette salle possédait son orchestre et sa troupe de girls. Alors, l’attraction du Paramount, par son importance et sa qualité, composait un spectacle. Les prix de revient sont prohibitifs, car il faut tenir compte du fait que le prix des places ne peut être haussé au delà d’un niveau qui est certainement atteint. Une bonne attraction se paye actuellement 35.000 francs par jour et 11 en faut deux. L’orchesre qui serait indispensable (20 musiciens) coûterait 400.000 francs par semaine. Dans l’ensemble, les frais de plateau s’élèveraient, tout compris, à au moins 800.000 francs par semaine, ce qui est, bien entendu, exclu. Rappelons que Samson et Dalila a produit 12 millions la première semaine et environ 50 millions dans ses six semaines d’exclusivité. LE CAMÉO Pour M. Simon, directeur du Cameo (agréable salle de 638 places, située sur le boulevard des Italiens), le problème n° 1 est la programmation en matière de films français. M. Simon souhaite pouvoir passer plus souvent des films français. Quelques expériences lui ont permis de constater qu’un bon film français parvenait toujours à réaliser de meilleures recettes qu’un film étranger de qualité égale. Mais il ne peut que respecter le quota. En général donc, le Cameo projette des films américains d’aventures autres que les westerns (qui ne semblent plus attirer les spectateurs). Les « policiers » et films d’anticipation sont aussi bien accueillis par le public (récent succès du Jour où la Terre s’arrêta). Il est très difficile pour M. Simon de déterminer les causes exactes de la crise. « Peutêtre est-ce à cause de l’absence d’œuvres vraiment originales, tous les films américains se ressemblent, peut-être aussi parce que les prix de places sont trop élevés par rapport à la qualité des programmes d’exclusivité... » Loi d’Aide : excellente chose, qui a permis au Cameo de faire « peau neuve » l’été dernier. La cabine est équipée d’appareils BrocklissSimplex, à lanternes Perless Magnarc ; les fauteuils sont des Ciné-Sièges. L’OLYMPIA, LE FRANÇAIS La grande (1.866 places) et belle salle de I’Olympia située boulevard des Capucines, non loin de la Madeleine, souffre de son isolement, car la grande foule s’arrête généralement place de l’Opéra. Pourtant I’Olympia, par sa capacité et sa large façade, est une salle de passage. M. Pierre Vercel, auquel le groupe Haïk a confié l’administration de cette salle, l’avait jusqu’ici programmée en égalité avec I’Ermitage, sur les Champs-Elysées, et le Max Linder, situé sur le boulevard Poissonnière. Mais ces salles n’ont pas toujours eu la possibilité de présenter les films français qui leur convenaient. L’Olympia a donc éprouvé de grandes difficultés à respecter le quota. Il est possible qu’à la rentrée, I’Olympia adopte une formule nouvelle. De toute façon, M. Vercel souhaite que le quota soit aménagé afin que les Directeurs ne se voient pas obligés de programmer certains films français, aux qualités peu voyantes (les seuls disponibles après que les grands circuits aient fixé leur choix) , qui n’attirent pas le public et rendent difficile la bonne gestion de salles importantes comme I’Olympia, dont les frais généraux sont élevés. Autre salle du groupe Haïk, le Français, est admirablement situé boulevard des Italiens, à l’angle d’un carrefour où se trouvent déjà le Paramount, le Berlitz, le Helder, le Cameo, etc. Grande salle de 1.050 places, le Français rencontre assez peu de difficultés pour sa programmation. Cependant, le Français a révélé au public parisien un certain nombre de films remarquables, qui ont réalisé de très bonnes recettes. Certains de ces films passaient en égalité avec une salle des Champs-Elysées (Marbeuf, LordByron, Paris ou Avenue) , mais étaient aussi parfois projetés seuls sur Paris (comme La Course de Taureaux) . M. Vercel envisage d’ailleurs de se cantonner dans cette solution. Pour M. Vercel, la crise est due à l’engouement du public pour les moyens de locomotion (vélos, motos et autos), à bon marché, qui favorisent les départs en week-end et autre cause de la crise : la surpopulation. Le nombre des naissances ne cesse de s’accroître et les enfants en bas âge obligent les parents à demeurer chez eux pour les garder. Parfois, un parent ou une voisine complaisante leur permet de sortir, alors ils choisissent le film oui leur semble être le plus remarquable, celui dont on parle le plus et c’est à cette raison, pense M. Vercel. que l’on doit imputer l’enthousiasme du public pour Fanfan la Tulipe, Le Petit Monde de Don Camillo, l’Aventure du Kon-Tïki ou Nous sommes tous des Assassins. films accaparés par les grands circuits. Le Français et I’Olympia sont équipés d’appareils Brockliss-Simplex et de fauteuils Gallay. Jean Marais, Frank Villard, Daniel Gélin, vedettes de LA MAISON DU SILENCE, et Gina Lollobrigida, vedette des BELLES DE NUIT, dans la voiture qui, précédée de deux motards de la Préfecture, les a conduit directement de l’aérodrome d’Orly à la Kermesse aux Etoiles. CALIFORNIA , NEW YORK Le California, salle Cinéphone, du boulevard Montmartre, équipée par Brockliss-Simplex également, ne passe que très rarement des films en première exclusivité. Le New York, salle de 300 places, située sur le boulevard des Italiens, possède une cabine Klang Film. Elle présente des films de qualité en seconde exclusivité ou en reprise.