La Cinématographie Française (1952)

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XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX3 LA CÎNEM ATOCRAPHÎE FRANCAÎSE xiiimiiuiimimimim» FANFAN LA TULIPE ★ PARIS Première exclusivité COLISEE, GAUMONT-PALACE BERLITZ 125 MILLIONS Er. Deuxieme exclusivité LA ROYALE, ROYAL-HAUSSMANN, GAITE-ROCHECHOUART, CINE-ETOILE 18 MILLIONS fr. MARSEILLE REX-FR AN Ç AIS (2 sem.) NO AILLES (7 sem.) 17.517.230 £r. TOULOUSE VARIETES (4 sem.) GALLIA (2 sem.) 9.840. 1QQ fr. BORDEAUX APOLLO (3 sem.) 6.308.900 fr. LILLE CAPITOLE (16 j.) 6.042.180 fr. TOULON ROYAL (3 sem,.) KURSAAL (1 sem.) 4.913.300 fr. NANTES OLYMPIA (2 sem.) STUDIO (1 sem.) 3.635.734 fr. MONTPELLIER ODEON (4 sem.) 3,38.9.420 fr. CLERMONT-FERRAND A.B.C. (2 sem.) 2.473.350 fr. LE TELECINEMA EST MAJEUR E télécinéma est majeur puisqu’en effet le 14 avril dernier a consacré ses vingt et un ans d’existence. Cet art nouveau — à la fois industrie et spectacle — est encore peu connu du public français, bien que nos techniciens et ingénieurs soient à la tête des derniers progrès qui y sont réalisés ; la France est, en effet, le seul pays à faire des émissions sur 819 lignes. Cela tient sans doute au manque de crédit dont disposent les services spécialisés pour pouvoir composer des programmes complets et construire un réseau suffisamment dense de stations émettrices. On sait, qu’à l’heure actuelle, les images ne peuvent guère être transmises lisiblement en T.V. à plus de 150 km. environ, soit par le moyen de câbles co-axiaux, soit par le moyen du câble hertzien (sur le réseau Paris-Lille) qui est, en réalité, un train d’ondes électro-magnétiques se propageant comme la lumière. Présentement, la France possède un seul poste émetteur, celui de la Tour Eiffel (sur 441 et 819 lignes), un poste récepteur-retransmetteur à Lille et une station en construction à Lyon. Par contre, dans les pays de langue anglaise, en Grande-Bretagne et surtout en Amérique, la T.V. et notamment le Télécinéma, ont depuis 1946 pris un développement qui va sans cesse en augmentant. En 195', les Etats-Unis comptaient 14 millions de récepteurs T.V.. 170 stations émettrices réparties sur tout le territoire et plus de cent salles équipées pour le Télécinéma, alors qu’en 1947 il y avait seulement six stations T.V., 30.000 récepteurs et aucune salle n’était équipée. L’extension de la T.V. et du Télécinéma se fait donc à pas de géant depuis quelques années, après avoir connu des périodes diverses. I.es expériences de Télévision sont, en fait, antérieures au Cinéma et remontent à 1875, après la découverte des propriétés photoélectriques du sélénium. Mais, jusqu’à la fin du XIXe siècle, personne ne se doutait de l’existence de l’électron et les chercheurs piétinaient. M. Edouard Belin découvrit bien la téléphotographie en 1907 (Belinogramme, etc.), mais c’est après la guerre 1914-1918, avec la découverte de la lampe Triode par Fleming et de Forest (puis, plus tard avec la découverte des tubes électroniques) que les expériences permirent un développement rapide et, en 1923, M. David Samof, président de la Radio Corporation of America, déclarait que les contours de la T.V. se précisaient à l’horizon. Toutefois, le premier poste expérimental américain n'était construit à New York qu’en 1928 par R.C.A. En Angleterre, les laboratoires Baird émettaient déjà en 1929 des images sonorisées qui étaient ‘■aptées à Paris à la Butte Montmartre, sur le premier récepteur-émetteur (avec lampe néon) construit par l’ingénieur Barthélémy, de la Compagnie des Compteurs de Montrouge. P' us tard. M. H. de France effectuait au Havre une transmission sur 38 lignes et, le 14 avril 1931, le pionnier de la télévision en France, M. Barthélémy, organisait à l’Ecole Supérieure d’Electricité de Paris la première démonstration publique de télévision. C’était, en femme, la naissance du Télécinéma. Néanmoins, comme pour le film sonore et parlant, les avis étaient partagés et certaines personnalités ne croyaient pas à cette nouvelle invention. Même M. Edouard Bçlin était pessimiste sur l’avenir du Télécinéma. Les principaux interprètes du film de Jean Renoir, LE FLEUVE, qui continue sa brillante carrière. L’année suivante, M. Barthélémy aménageait, sur l’ordre de M. Mandel, ministre des P.T.T., un studio permanent de T.V. pour émissions régulières à 60 lignes (180 lignes en 1933) au pied de la Tour Eiffel. L’utilisation du tube cathodique permit ensuite à MM. de France et Cohen d’émettre sur 240 lignes. C’était le début de la T.V. électronique. Et, en 1937, la Cle Thomson-Houston fit même des démonstrations publiques à l’Exposition Internationale de Paris. Jusque-là, la mise au point des prises de vues en studio était très longue. Aussi les essais étaient faits avec une star de paille (baptisée « Miss Patience »), qui remplaçait les artistes pour leur éviter de subir la chaleur très forte du studio pendant plusieurs heures, durant le réglage du liconoscope. Maintenant, le réglage est rapide et direct. En 1939 : véritable développement de la télévision. Londres donne des émissions dans la banlieue deux fois par jours, avec transmissions à partir d’« Alexandra Palace ». New York offre, en avril, sous la présidence de M. David Samof, la première émission publique de spectacle télévisé, à l’occasion de la Grande Exposition Internationale. En France, Lille construit une station de T.V. avec récepteur installé à Roubaix. A Paris, le 31 mars 1939, a lieu au Théâtre Marigny la présentation au grand public d'images transmises par T.V. et projetées sur écran de grandes dimensions, l es images étaient celles d’une scène de « Knock », jouée par le regretté Louis Jouvet. La séance était présidée par M. Jules Julien, ministre des P.T.T., et comprenait en outre deux conférences : l’une par M. Perrin, de l’Académie des Sciences, l’autre par M. Marcel Prévost, de l’Académie Française. Scmmeil pendant la tourmente 1939-1944 ; puis, à partir de 1946 départ réel de l’exploitation commerciale de la T.V. sur une grande échelle. Signalons que, à la Libération, le premier spectacle télévisé en France fut « La Robe de Plumes », avec Dany Robin et P. Barré. En Amérique, la T.V. et le Télécinéma ont révolutionné les habitudes et causent bien des soucis aux exploitants de cinéma. Les Services officiels prévoient 28 millions de postes récepteurs particuliers pour 1955 et 4.300 salles publiques équipées pour le Télécinéma. Les Anglais et les Hollandais sent également très optimistes sur le développement de la T.V. et du Télécinéma. Peur la France, les prévisions sont plus difficiles, car les budgets consacrés à la T.V. sont réduits pour le moment (bien qu’ils atteignent 2 milliards) et les 15.000 récepteurs déclarés ne produisent que 45 millions de taxes (aux U.S.A., il n’y a pas de taxe T.V. ou Radio : les ressources proviennent de la publicité). Les projets français indiquent l’installation prochaine de huit centres principaux : Paris-Tour Eiffel et Lille (postes existant déjà). Lyon (en construction), Marseille, Toulouse. Bordeaux, Strasbourg, Nice et 35 postes secondaires. Tant que ces prévisions ne seront pas entrées dans le domaine pratique et ne permettront pas des réceptions régulières dans toute la France, tant que le poste de la Tour Eiffel sera, en somme, le seul à effectuer des émissions, le danger pour le cinéma commercial actuel demeure lointain, d’autant que, par surcroît, le prix d’un récepteur T.V. atteint 100.000 francs environ ; mais ce danger existe néanmoins. Déjà, en 1950, le Télécinéma a utilisé en France 282 films de long métrage et 272 films de court métrage diffusés par projection directe des images dans la caméra spéciale T.V. sur 441 lignes et 819 lignes. Nous sommes évidemment encore loin en France du stade américain qui permet aux possesseurs de postes T.V. (de « Video », comme on dit outreAtlantique) de recevoir sur leur écran, à domicile, un film do leur choix pris sur unie liste spéciale moyennant la somme de 1 dollar (350 fr.) payable sur leur relevé téléphonique, ou d’assister gratuitement aux spectacles télévisés des matches de boxe ou de base-bail et aux séances publicitaires de théâtre et de music-hall organisées par de nombreux annonceurs. Cependant le miroir magique des contes de fées de notre enfance n’est plus un mythe et les exploitants seraient, à mon avis, bien inspirés en suivant très attentivement les progrès de cette nouvelle invention pour saisir le moment propice de présenter des spectacles variés, copieux et attractifs au maximum, en attendant de transformer leurs salles avec des appareils récepteurs de Télécinéma. — G. DEJOB.