La Cinématographie Française (1952)

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XXXXXXXXXXXXXXXXXXXZXXXXXXXXXX LA CÎNÉMATOCRAPHiE FRANCAÎSE nmiinTTTTiiiiiTTiiiTTiiTrl LA PRODUCTION ESPAGNOLE PREND SON ESSOR de notre envoyé spécial P. A. BUISINE La production cinématographique a réellement pris son essor en Espagne en 1940, en produisant de 35 à 40 films par an. Leur nombre a été de 22 en 1940, 45 en 1941, 40 en 1942, 53 en 1943, 36 en 1944, 37 en 1945, 37 en 1946, 33 en 1947, 43 en 1948, 42 en 1949, 46 en 1950, 42 en 1951. La pointe due aux an nées de guerre a donné de la quantité au détriment de la qualité. Aussi, depuis, c’est à une constante amélioration de la valeur artistique et technique que tendent les producteurs. L’apport de la couleur grâce au procédé espagnol « Cinefotocolor » a permis de réaliser déjà environ 12 films de long métrage et leur nombre paraît devoir augmenter cette année. L’équipement technique des studios est en constante voie d’amélioration et les plus importants possèdent matériel et plateaux pouvant répondre aux exigences les plus importantes. Parmi les principaux, citons à Madrid ceux de la Sevilla Films et de Chammartin et à Barcelone ceux de I’Orfea Films. Il existe d’autres studios bien agencés mais de moindre importance tels ceux de Ballesteros, c.e.a., Roptence, Augustus à Madrid, et Diagonal, Kinefon, Trilla-Pesca à Barcelone. Nous avons déjà eu ici l’occasion de donner une description des studios de la Sevilla Films de Madrid, où vient de se tourner Plume au Vent, production franco-espagnole dirigée par Louis Cuny, avec Georges Guétary ; voyons donc les studios Chammartin de Madrid où se font les intérieurs de Le Coffre et le Revenant, film franco-espagnol mis en scène par Henry Decoin. et des studios Orfea de Barce’one où René Le Hénaff surpervise Razzia, coproduction franco-espagnole. LES STUDIOS CHAMMARTIN Les studios Chammartin situés dans la proche banlieue madrilène, sont de construction récente et offrent un aspect agréable, moderne, d’une parfaite netteté. Ils comportent deux grands plateaux principaux, l’un de 35 m., l’autre de 30 m. de long sur 20 m. de large et 10 m. de haut. De vastes terrains les environnent et une grande piscine située en bordure des bâtiments administritifs complète les installations fixes. De plus, un grand studio séparé permet les doublages ainsi que les mixages et enregistrements sonores divers et sert aussi de salle de projection disposant de 6 appareils double bande. Une cabine de son R.C.A., fixe, permet toutes les manipulations sonores. Tout un matériel spécial permet la réalisation des transparences dans les meilleures conditions techniques. Six salles de montage dotées d’un équipement des plus modernes sont à la disposition des producteurs. Sur le plan matériel, j le nombre des projecteurs de toutes dimensions est suffisant pour fournir l’éclairage exigé pour trois ou quatre productions simultanément. Un camion de son appartient également aux studios. Afin de pallier à toute défaillance de courant, ils possèdent des groupes électrogènes fixes et mobiles. Chaque groupe (studios, doublage, montage, salle de projection) dispose de 'moteurs, alternateurs et transformateurs, séparés, permettant un fonctionnement indépendant de chaque unité selon les besoins. Les installations de maquillage, loges d’artistes sont très agréables, modernes d’installation comme de décoration, dotées de bains-douches et lavabos. Un bar et un restaurant gais et clairs complètent l’installation, sans oublier les services administratifs et techniques fort bien agencés. De grands magasins de décors voisinent avec les ateliers de menuiserie, de staff, de réparations mécaniques. M. Penacoba. directeur général, nous les a fait visiter en détail. LES STUDIOS ORFEA Les studios Orfea de Barcelone sont édifiés dans les anciens locaux du Palais de la Découverte de l’Exposition Internationale, situés sur la colline de Montjuich, dans un immense parc, dominant la ville et le port. C’est un ingénieur français, M. Lemoine, qui les créa et fut également à l'origine de ceux de la Sevilla Films avant son décès. Les actuels directeurs-propriétaires sont MM. Pujol et Aragonese, qui possèdent également les laboratoires Cineiotofilm et les brevets du procédé couleur Cinefotocolor. Une très belle architecture de style classique à colonnes et chapiteaux est dominée par une imposante coupole. Deux très grands plateaux dans chaque aile ont chacun 47 m. de long sur 25 m. de large et 12 m. de haut, avec piscine de 15 m. sur 10 m., profonde de 3 m., équipée pour prises de vues par hublot, et couverte par un parquet sur chariot mobile. L’équipement électrique, projecteurs et sunlights est très important et des plus récents, venant d’être presque Paquita Rico, la grande chanteuse et danseuse espagnole, dans une scène de DEBLA, LA VIERGE GITANE, aux côtés d’Alfredo Mayo et Lina Yegros. entièrement renouvelé. Il est suffisant pour la réalisation simultanée de trois ou quatre films. De plus, un moteur spécial pour les prises de vues en couleurs met six caméras à double bande à la disposition des réalisateurs, ainsi que tout ce qu'il faut pour l'éclairage supplémentaire nécessaire. Pour les prises de vues en blanc et noir, les studios disposent de trois Superparvo. Il faut ajouter le matériel pour les transparences, les ateliers de mécanique, de menuiserie, de staff, des salles de montage et de projection d’une conception des plus modernes. Les salles de maquillage, loges de vedettes et d’artistes et pour la figuration, sont fort bien conçues avec bains-douches, lavabos. Une ingénieuse disposition permet de séparer les studios absolument en deux unités séparées, au cas où deux films différents se tournent en même temps. Chaque unité dispose de tout son équipement, matériel, loges, laboratoire, totalement séparés, bénéficiant d’une insonorisation totale, et d’accès séparés. Les terrains , se prolongeant dans l'immense et verdoyant Parc de Montjuich, sorte de Bois de Boulogne de Barcelone. De plus, les constructions du « Puebla Espanol », restes de l’Exposition Internationale, comportent, en dur, les aspects les plus typiques des villes espagnoles et ceinturé par un imposant château-fort, permettent les prises de vues les plus variées. C’est dans ces studios et aux alentours que la production hispano-américaine en Cinefotocolor, Babies in Bagdad, interprétée par Paulette Goddard, John Boles, Carmen Sevilla, Michel Duran et dirigée par Edgar Ulmer (assistant pour Les Quatre Diables, L’Aurore, Notre Pain Quotidien, Tabu ) vient d’y être achevée, après trois mois de tournage, pour le coût d’un million de dollars. DIX FILMS EN COURS Pour le moment, dix films sont en cours de réalisation en Espagne, dont une coproduction hispano-anglo-américaine, Il était une fois (Boccace), avec Joan Fontaine, Louis Jourdan, God frey Tearl, Binnio Barnes, mise en scène de Hugo Fregonese, images en Technicolor de Guy Green (tournage durant 12 à 14 semaines en extérieurs et décors réels à Barcelone, Tolède, Guadalaraja, Grenade) ; trois coproductions franco-espagnoles : Le Coffre et le Revenant, mise en scène de Henry Decoin, avec Pedro Armendariz, Alida Valli, Gérard Landry, Françoise Arnoul (en coproduction avec Lux Film) ; Plume au Vent, dirigé par Louis Cuny avec Georges Guétary, Carmen Sevilla, Jean Gaven, Nicole Francis; Razzia (Le Fugitif d’Anvers), supervisé par René Le Hénaff, avec Marc Cassot, Viviane Chantel, Manuel Monroy, Lali Monti, et six films espagnols, dont Sor Intrepida, avec Dominique Blanchar, réalisé par Rafael Gil ; El Cruzado de Oriento, avec Peter Damond et Alfonso Estele. Sous peu doit être commencée une importante coproduction hispano-américaine en Technicolor, La Grande Fantasia, dirigée par Szekely ; une coproduction franco-espagnole. Meurtres à Santa-Cora, mise en scène par Eugène Descaw, et une coproduction hispano-italienne de A.E. Talarewitz, Le Mystère de Naples, avec Paquita Rico. AIDE A LA PRODUCTION Sur le Dlan de l’aide à la production, toute la législation existante e t remise en question, créant une période de difficultés et d’inquiétude. L’Etat, envisageant une nouvelle orientation, a suspendu les avantages existant, n’accordant plus aucune aide pécuniaire ou attributions de permis d’importation aux producteurs. Des pourparlers sont en cours qui, ce que tous espèrent, aboutiront rapidement. Dans l’ancienne législation, la Direction Générale du Cinéma accordait aux producteurs espagnols des permis d’importer en quantité variable, allant jusqu’à cinq pour les films classés d’intérêt national. Ces permis étaient cessibles par leurs bénéficiaires à d’autres firmes espagnoles d’importation ou de distribution étrangères. Leurs prix atteignaient jusqu’à 1 million de pesetas. Cette formule permettait un financement partiel des films espagnols, sans au'il en coûta au Gouvernement. C’est ainsi que 56 licences furent accordées en 1951, 52 en 1950, 53 en 1949. Ces films importés doivent obligatoirement être doublés en espagnol. De plus, d’autres permis de doublage peuvent être accordés aux producteurs espagnols, ultérieurement, en proportion du nombre des films nationaux réalisés par chaque firme au cours de l’année. Ces permis sont également cessibles à des tiers ou utilisables par leur bénéficiaire. Aucune exportation de capitaux n’était autorisée eux firmes étrangères distributrices, une base de réciprocité étant exigée, soit films ou autres marchandises, suivant une formule de compensation. LA PROGRAMMATION En 1951, la production espagnole a été de 42 films de long métrage. Les importations étrangères ont été de 125 fi'ms américains, 40 films italiens. 20 films anglais, 10 films français, 5 films allemands et environ 20 d'autres pays, principalement mexicains et argentins. En 1948, les importations furent de 128 films, dont 60 américains, 50 hispano-américains, 18 européens. Il est fort probable que les nouveaux accords avec les U.S.A. vont augmenter le nombre de leurs films qui iraient, dit-on, jusqu’à 150 par an. Parmi les films en distribution, films espagnols non compris, l’on compte 246 américains, 20 mexicains, 14 italiens, 14 français, 13 argentins, 9 anglais, 7 suédois, 7 allemands, 2 suisses, 1 autrichien, qui se partagent les quelque 3.825 salles d’Espagne. Ces chiffres naturellement subissent de constantes modifications. Le coût total de la production espagnole en 1951 pour 42 films approche de 200 millions de pesetas. La pellicule utilisée est d’environ 20