La Cinématographie Française (1952)

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LACl'NÉMATOGRAPHiE FRANÇAISE 43 TYtIXXXXXXXXXIXXXXXXXXXXXXXrXT % LES FILMS FRANÇAIS REGAGNENT DU TERRAIN LUXEMBOURG Dïpuis que, pour la dernière fois, nous avons rendu compte ici de la situation du cinéma au Grand-Duché de Luxembourg, bien des choses ont changé. En effet, les statistiques accusent une nette régression des films américains, et ce au profit surtout des films français et allemands. Il faut considérer que le Grand-Duché est un pays bi sinon trilingue, c’est-à-dire que la grande majorité des Luxembourgeois comprennent aussi bien le luxembourgeois, qui est bien une langue à part, que le français et l’allemand. Il est vrai que grand nombre d’adolescents ont des difficultés avec le français, vu que l’enseignement de cette langue était strictement interdit et sévèrement (puni sous l’occupant allemand. Après la Libération, on pouvait constater un certain engouement pour l’anglais, mais cette fièvre, bien explicable du reste, est passée et on est revenu à la situation d’avant guerre, c’est-à-dire à l’emploi du luxembourgeois dans la vie courante, du français comme langue officielle et de l’allemand comme langue utilisée presque exclusivement dans la presse. En même temps, les films français regagnent du terrain, venant, il est vrai, dans les statistiques derrière les films allemands, qui proviennent aussi bien de la République Fédérale que de la République Démocratique. Il n’y a guère de films français de quelque importance qui ne passent au GrandDuché, et ce en version originale sans sousI titres. Ils tiennent l’affiche de plus en plus longtemps dans la capitale, tandis que dans le reste du pays on projette surtout des films allemands. Certains films français, d’un genre plus spécial, ' demandant une connaissance approndie de la langue et de l’actualité, comme Orphée et La Vie commence demain, par exemple, ne sont projetés que dans une séance unique, mais alors devant une salle archi-comble. D’après les renseignements aue nous avons pu recueillir, le nombre des films français va augmenter encore au cours de la saison prochaine. Signalons, toutefois, que ces dernières semaines. L 'Auberge Rouge, Knock, Les Mains sales. Le Vrai Coupable, Je suis de la Revue, Paris est toujours Paris, Adhémar, La Maison Bonnadieu. Retour à la Vie, Passion, Nous irons à Monte-Carlo, Le Garçon Sauvage, Musique en Tête, Un Grand Patron, ont enregistré un grand succès, qui s’ajoute à celui remporté par Justice est faite. Jour de Fête (dont on annonce la reprise), Seul à Paris, etc. Il est hors de doute que le succès des films français serait beaucoup plus grand dans l'ensemble du pays si l’on pouvait disposer de copies soustitrées en allemand. Lors de la projection du film allemand. Die Suenderin ( La Pécheresse) , des groupements confessionnels avaient organisé des manifestations tendant à obtenir l’introduction du film. Malgré une intervention de l’évêché, cette interdiction ne fut pas prononcée. Comme la Constitution luxembourgeoise stipule que la censure Fernandel et Françoise Arnoul dans une scène du film LE FRUIT DEFENDU, que vient de terminer Henri Verneuil. C’est une production Gray Film. est abolie, les démarches tendant à la rétablir sont restées infructueuses, se brisant aussi bien à l’avis des membres de la Commission des Cinémas, qui peut se prononcer en faveur de la projection d’un film devant la jeunesse, qu’à l'opposition de la majorité de gauche du Parlement, de sorte que le Gouvernement n’a pas jugé opportun de présenter une nouvelle loi. Alors qu’au mois de janvier, les films français brillèrent par leur absence sur les écrans viennois, au cours des mois suivants, les productions d'outre-Quiévrain figuraient en bonne place, représentant environ 10 % des 30 à 40 nouveaux films qui sortent chaque mois. Parmi les films français les plus importants qui sont sortis ces derniers temps, citons Hans le Marin, La Danseuse de Marrakech, Aux Yeux du Souvenir, La Belle que Voilà, Maria Chapdelaine. Dieu a besoin des Hommes, Rue des SaiLssaies et enfin une reprise : Raspoutine. Du point de vue du lancement publicitaire, il nous faut souligner deux cas dans lesquels un effort véritable fut fourni afin de donner le plus grand retentissement possible à la sortie des films en question. Peu avant que Aux Yeux du Souvenir ne soit présenté en exclusivité, le « Weltpresse », grand quotidien de la place, organisa un concours, de concert avec la société distributrice « Sascha Film » et la Compagnie « Air France ». Il s’agissait d’identifier quelques photos du film, et le premier prix consistait en un vol aller-retour pour Paris, avec séjour comme hôte des Productions « Gibé ». Dieu a besoin des Hommes arrivait par contre précédé des échos favorables qu’il avait suscité lors de sa projection au cours du Festival du Film Catholique organisé à Vienne en avril 1951. Tandis qu’un autre grand quotidien, le « Neue Wiener Tageszeitung » publiait le roman d’Henri Queffélec en feuilleton, la projection du film coïncida avec la parution de ce même roman aux éditions « Herold ». De plus, à chaque séance, un exemplaire du livre était tiré au sort parmi les spectateurs. Il se peut aue ces « efforts » semblent bien petits comparé à ce qu’on fait en France ou ailleurs pour le lancement d’un film, mais nour qui connaît les dimensions réduites du budget publicitaire des distributeurs autrichiens, et quand on sait aue les directeurs des cinémas eux-mêmes ne font pas le moindre effort pour attirer le public dans leur salle, force est de reconnaître que « tout ce qui était humainement possible » a été fait ! Cela revient à dire qu’il reste beaucoup à faire pour la diffusion du film français en Autriche. La question des films en version originale constitue encore un problème insoluble pour le moment : tous les films français mentionnés plus haut ont été projetés en version doublée. Tant que le doublage est réalisé proprement. on s’y résigne comme à un mal nécessaire. Mais que dire de la manière scandaleuse dont Maria Chapdelaine a été mutilé — ie parle du doublage — : à une fillette âgée de cinq ans, on a prêté la voix d’une femme mûre ; les instants les plus pathétiques du film en deviennent comiques, et comme rien n’est plus mortel que le ridicule, il ne faut pas s’étonner si le film fait de mauvaises recettes ! A la fin du mois de mai, Jean Cocteau a été de passage à Vienne pendant quelques jours, où il est venu présenter son Œdipe-Roi, l’opéraoratorio qu’il a composé en collaboration avec Strawinsky. En l’honneur de cet hôte illustre. * Cependant, il est probable que pour certains films, la limite de l’âge des adolescents à admettre pourra être fixée à vingt et un ans, la limite restant en général fixée à dix-sept ans. Vingt-cinq ans après la parution de la première revue spécialisée au Grand-Duché, « Le Film Luxembourgeois », le premier ciné-club du pays est créé sous le patronage de l’Association générale des Etudiants luxembourgeois (Assoss) . Il entrera en activité en septembre ou en octobre et organisera régulièrement des séances pour ses membres, en étroite collaboration avec la Cinémathèque de Belgique. Déjà on enregistre quelques centaines d’adhésions, de sorte que le succès de ce premier ciné-club luxembourgeois est garanti dès maintenant. Quant à la production luxembourgeoise, elle est pour le moment pour ainsi dire inexistante et se limite à quelques bandes tournées par les Ciné-Amateurs de Luxembourg, dont quelquesunes doivent être sonorisées et tirées en standard. — Evy Friedrich. le Kunstlerhaus, un des grands cinémas de première vision, avait organisé une semaine Cocteau, au cours de laquelle on reprojeta Orphée, La Belle et la Bête et L’Etemel Retour. A plusieurs reprises, M. Cocteau adressa quelques paroles d’introduction au public, en un charmant charabia de français et d’allemand. Il déclara d’ailleurs à un journaliste viennois, M. Klein, qu’il ne tournerait plus de films, parce que ce n’était pas le moyen d’expression qui lui convenait ! Pendant la saison d’été, qui a déjà commencé à se faire sentir (sur les recettes des cinémas) , on travaille ferme dans les studios autrichiens. De nombreux films sont en chantier : tandis que Hubert Marischka tourne le premier d’une série de films comiques, dont les héros se nomment « Knall » et « Fall », son frère Ernst Marischka réalise Saison à Salzbourg ; Franz Antel est en train de terminer son deuxième film cette année : Le Congé de Détente, et il en prépare déjà un troisième : On cherche une femme idéale ; enfin, E. W. Emo dirige les prises de vues de Honte sur Toi, Brigitte, qui sera, comme tous les films précités, une comédie burlesque : on aime rire en Autriche, à tel point que même le film, patronné par le Gouvernement fédéral autrichien, qui devra retracer mille ans d’histoire d’Autriche en cent minutes, prendra lui aussi des allures de farce, à en juger d’après le titre : Le 1er avril 2.000. Wolfgang Liebeneiner a accepté d’assurer la mise en scène de cette production, dont l’idée seule ressemble à un traquenard pour cinéastes ! Robert Van Laer. Moune de Rivel dans une scène de « Boitelle » la première partie du film d’André Michel, TROIS FEMMES, qui a été sélectionné pour le Festival de Cannes 1952. C’est une production Robert Dorfmann, de Silver Films, SUCCÈS EN FIN DE SAISON EN AUTRICHE