La Cinématographie Française (1952)

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LACÎNÉMATOCRAPHiE FRANCAÎSE îtixtttyytttt t t TTTmTTTTTrrT, Maurice Cam vient de terminer CNE FILLE DANS LE SOLEIL. Voici, de gauche à droite, dans une scène du film, Casa, J. Morel, R. Sarvil, Arnaudy, le clown Beby, Henri1 Genès et Josselin. 18 juillet 1952, considère que les dispositions incluses dans ce décret devraient pouvoir servir de base à des négociations constructives avec les industries cinématographiques étrangères et permettre à la fois d’assurer une alimentation normale du marché français et de développer la diffusion de nos productions sur les marchés étrangers. DE L’EXPLOITATION M. Adolphe Trichet, président de la Fédération des Cinémas français, s’est vivement élevé contre le décret car « une fois de plus, les Pouvoirs publics ont montré qu’ils ne tenaient aucun compte des problèmes de l’exploitation et une méconnaissance totale des nécessités commerciales ». DE LA PRODUCTION Par contre, les producteurs de films français se félicitent que « le Gouvernement ne cède pas aux premières injonctions et qu’il se décide à protéger efficacement le Cinéma français. Il semble que la situation de la production doive ainsi s’améliorer ». DU CARTEL SYNDICALISTE Les organisations syndicales ouvrières ont, elles aussi, des réactions différentes. Pour le Cartel Syndicaliste des Spectacles, ce décret « renforce la position du Ministère de l’Industrie et du Commerce et du Centre National. Il aurait été préférable que le Gouvernement réunisse les organisations sgndicales de la profession et détermine ainsi les lignes d’une politique générale du Cinéma, tant pour sa structure intérieure que pour ses relations avec l’étranger, qui ne soient pas aussi dèmaaoaiaues et aussi peu productives ». DU SYNDICAT DES TECHNICIENS Le Syndicat des Techniciens nous a fait parvenir le communiqué suivant : Le Bureau du Syndicat des Techniciens de la Production Cinématographique, réuni le 22 juillet 1952. enregistre avec une vive satisfaction la décision du Gouvernement de réduire de 186 à 138 le nombre des films étrangers doublés chaque année en français et d’introduire dans les échanges cinématographiques internationaux le principe de la réciprocité. Il constate que cette décision contraste heureusement avec les déclarations de certains ministres qui avaient refusé d’entamer les négociations avec les Américains, en demandant une amélioration des accords au profit du Cinéma français. EU' conséquence, le Bureau Syndical voit dans le décret du 18 juillet une victoire de la profession unie et soutenue par le public qui a su faire prévaloir le point de vue défendu constamment par la Fédération Nationale du Spectacle et, en dernier lieu, réaffirmé solennellement à Joinville le 15 novembre 1951. Il appelle la profession à considérer cette première victoire comme un encouragement à lutter pour obtenir la réalisation complète des objectifs fixés à Joinville et. en premier lieu, une amélioration de la Loi d’aide jointe à une détaxation substantielle ; l’union de toute la profession pour cette revendication étant rendue plus nécessaire que jamais par la position du Ministre de l’Industrie et du Commerce qui, contrairement aux promesses faites, a empêché * la discussion par le Parlement de la nouvelle Loi d’aide. DU SYNDICAT AUTONOME Beaucoup plus nuancée est l’opinion du Bureau du Syndicat Autonome du Cinéma Français : Le Bureau du Syndicat Autonome du Cinéma Français a examiné le décret, en date du 18 juillet, de contingentement des films étrangers en France. Cette décision unilatérale, il faut bien le souligner, si elle répond au vœu que nous avons formulé de voir une limitation rationnelle et ainsi une sérieuse réduction du nombre des films dont l’entrée sera admise en France, ne peut résoudre certains problèmes qui préoccupent le Cinéma français dans la crise actuelle. Tout d’abord, une décision unilatérale est loin de nous donner toute sécurité et toutes garanties. Quand, il y a plusieurs partenaires, que vaut la décision d’un seul, aussi aurions-nous préféré autre chose. D’autre part, la presse paraît avoir fait ressortir surtout la partie la plus spectaculaire du décret. Elle a négligé l’article 3 qui laisse la porte ouverte à bien des aménagements et à des accommodements. En définitive, le nombre de filins étrangers qui entreront en France peut être très variable, suivant la façon dont sera appliqué l’article 3. Maintenant que nous avons posé ce point d interrogation, auquel l’avenir seul fournira la réponse, voyons sérieusement et plus à fond la question. Cette mesure dictée dans l’impasse des conversations franco-américaines permet une propagande facile et l’utilisation à des fins politiques par des organisations n’ayant participé d aucune manière aux discussions en cours. Le problème des accords cinématographiques franco -américains demande plus et mieux pour etre résolu. Il nécessite, à notre avis, une étude approfondie et en toute bonne foi de la situation, des nécessités qui s’imposent actuellement, compte tenu des possibilités des industries américaine et française. Nous l’avons déjà proclamé, réduire le contingent des films américains à admettre en France est nécessaire, mais à elle seule elle est une solution faite surtout de facilité. Nous estimons que le problème de la distribution des films français aux Etats-Unis par un organisme qualifié avec un contrôle rigoureux des recettes, une production de films américains en France comme elle se fait en Italie, une coproduction de films franco-américains à l’aide du produit des recettes des films américains en France, l’équipement de nos laboratoires pour la couleur, constituent des solutions constructives capables de fournir à notre industrie toute entière du travail, des moyens financiers, des possibilités de modernisation, en un mot, une prospérité certaine. Ce sont ces thèses que nous avons exposées aux négociateurs américains au cours d’une entrevue de près de deux heures, ce sont ces solutions ' constructives, excluant toute propagande démagogique, dont nous continuerons à poursuivre la réalisation. Déjà le Syndicat Autonome du Cinéma Français a pris contact avec les Services officiels et les Syndicats ouvriers du Cinéma des pays étrangers avec lesquels nous pouvons coopérer pour aboutir à autre chose qu’à des formules dépourvues de réalisme. Nous voulons que les films français trouvent aux Etats-Unis la place et la recette auxquelles ils ont droit, nous voulons que nos techniciens trouvent l’emploi de leur activité dans des productions et des coproductions aussi bien avec les Italiens, les Américains, les Allemands et les Espagnols. Nos techniciens ont besoin d’autre chose que de slogans pour vivre eux et leur famille. Nous rechercherons dans une collaboration franche et loyale avec tous, les moyens de donner une véritable prospérité au Cinéma français. DE M. J.-P. LANET RAPPORTEUR DE LA COMMISSION DU CINÉMA Enfin nous avons demandé à M. J.-P. Lanet, rapporteur général de la Commission parlementaire d’enquête sur le Cinéma, ce qu’il pensait du décret gouvernemental.' Très au fait des problèmes de notre industrie, M. Lanet ne nous a pas caché son scepticisme sur l’efficacité de ce décret et faisant un vaste tour d’horizon, il a bien voulu nous déclarer : La crise du Cinéma français dépasse largement le cadre de la seule aide financière. Certains producteurs ont demandé à la fin de l’été dernier une reconduction immédiate de la loi d’aide temporaire du 23 septembre 1948, voire l’allocation d’une avance de trésorerie de deux milliards de francs. Le refus de ces mesures urgentes pouvait, nous affirmait-on, provoquer la perte du Cinéma français. Tel fut le point de départ de la création de la Commission parlementaire d’enquête. Personne ne nous indiquait alors et ne nous a indiqué depuis comment il fallait envisager le ! remboursement de cette « avance ». D’ailleurs, 1 la crise dont on nous a parlé l’été dernier n’est : nullement celle que l’on a dite. Je vous demande de ne pas oublier l’impressionnante statis 1 tique ' quantitative de la production entreprise 11 depuis six mois par ceux-là mêmes qui se promettaient au chômage. (t Ceci dit, les deux questions — liées d’ail * leurs — qui paraissent vous intéresser plus spécialement aujourd’hui sont celles du co<ntin ,, gentement et des programmes. Je ne suis pas sûr que les mesures d’aggrava 11 tion du contingentement à l’importation aient les résultats espérés. J’ai déjà dit récemment •" et je peux, si vous le voulez bien, répéter pour t La Cinématographie Française, que je prends 1 date dès maintenant pour examiner, dans unavenir peut-être prochain, les conséquences du décret, du 18 juillet dernier. Je ne serais pas étonné que les Pouvoirs publics soient obli s ges d assouplir, de modifier ou même de rap r porter ce texte. S’il ne devait n’avoir été qu’un 1 moyen de pression diplomatique, alors je le jugerai à son efficacité. Je souhaite qu’il n’amène pas les Américains à refuser de solliciter les ' visas de doublage. Je ne songe pas sans appréhension à la décision que l’on prend d’organiser la délivrance de licences d’importation « hors contingent ». Encore une fois d’accord pour ce qui est des films primés à Cannes. Pour les licences supplémentaires attribuées aux pays ayant favorisé chez eux la distribution de films français, le principe en soi me parait bon. Dans mon rapport général, je signale les nombreux abus dans les transferts de devises fictivement baptisées recettes de films français à l’étranger. Aussi suis-je en droit de craindre aue le décret ne soit tourné sans égard à la diffusion des productions françaises à l’étranger. Ainsi j’ai de multiples raisons de croire que 'e décret risque de se retourner contre la volonté de ses auteurs et de favoriser quelques individus au détriment des intérêts généraux du Cinéma français. C’est pourquoi, dans le rapport général dont je viens de vous parler, je préconiserai : 1) Le blocage d’une partie des recettes des films étrangers, surtout américains, en France ; 2) La création d’une société nationale de distribution commerciale d°s films français à l’étranger, surtout aux U. S. A. Car je suis de ceux qui pensent aue les problèmes d’exportation et d’importation dp films français ne peuvent être traités unilatéralement. Et j’en viens à la composition des programmas. L’abandon de nos écrans par plusieurs millions de spectateurs depuis quatre ans est un des aspects de la crise du Cinéma qui m’a le plus frappé. Le phénomène a plusieurs causes. La brièveté des séances et le contenu des programmes constituent une de ces raisons. Pour ramener les spectateurs dans leurs salles, les exploitants ne peuvent pas ne pas examiner à nouveau leurs principes de programmation. Je suis partisan de la liberté ; aussi je me demande si le retour à la liberté des programmes ne mérite pas d’être examiné avec soin. Dans la première partie, les exploitants — auxquels serait rendue la liberté — pourraient projeter des films anciens, des westerns, des films B. ou plusieurs courts métraaes de qualité, sans oublier les dessins animés et les actualités. Cette liberté devrait, je crois, favoriser la production et l’amélioration de la qualité des courts métrages. Dans la deuxième partie, le grand film, figurant seul au bordereau hebdomadaire de recettes, resterait l’élément essentiel. C’est la durée des séances, la qualité des films et la variété des programmes qui doivent être améliorées, si on veut espérer ramener dans les salles un nombre plus important de spectateurs, car les spectateurs représentent les recettes réelles du Cinéma et, partant, sa prospérité. I Laurent Ollivier.