La Cinématographie Française (1952)

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18 t LACiNÉMATOGRAPHiE FRANÇAISE * rxxxxrrxTxxxxxxTxxxiiixxxixiT'i LE MARCHÉ SUISSE DOIT ÊTRE SOUTENU PAR UNE PROPAGANDE MOINS TIMIDE A Zurich s’est déroulé, récemment, une sorte de « rétrospective française » : un certain nombre de films, importants dans l’ensemble, sont repris, trois jours chacun, au Cinéma Etoile, le plus beau de Zurich, avec 400 places. On vit ainsi Le Silence est d’Or, Antoine et Antoinette, Un Carnet de Bal, La Fille du Puisatier, Manon, présentés sous le titre « Les Etoiles du Cinéma français au Cinéma des Etoiles ». La salle, située dans la vieille ville, et jusqu’ici assez mal programmée peut, par cet effort, raviver sa clientèle ; et, de toute façon, elle passe la saison faible avec de bons films. De la même manière, le Nord-Sud avait fait de même avec des « films artistiques » français. On pense qu’il s’agit, en effet, d’une initiative du directeur, plutôt que d’une manifestatoin de la propagande cinématographique française car, dans ce cas, le programme eut été sans doute plus développé, avec conférences, etc. Cependant, c’est M. Dinkelspuhler, représentant d’Unifrancefilm, qui a conseillé le choix des films ; une série de films britanniques, d’ailleurs, est déjà annoncée au même cinéma Etoile. Plus importante sera, sans doute, la Semaine italienne qui est en préparation ; elle se déroulera peut-être à Lausanne, comme l’année dernière, ou à Zurich. L’effort de la propagande cinématographique française est encore limité et timide. Nul doute que l’idée de la Semaine doit être reprise, avec tous les développements qu’elle doit comporter et que nous avons énumérés déjà, ici même, alors qu’il en fut question la première fois. La Semaine française du Film doit être accompagnée de visites de vedettes et de metteurs en scène et de présentations diverses : par exempt, de livres français sur le Cinéma. La Librairie française Wenger, très active, se prêterait sans doute à une telle manifestation annexe. Lors de la visite de Jean-Louis Barrault, elle composa une vitrine consacrée à son théâtre qui était une bonne réussite. La manifestation devait être étendue résolument vers les domaines des Beaux-Arts, où la position de la France est très forte et indiscutée ; le « biais » pour y atteindre pourrait être une série de séances consacrées aux « films d’art ». La présence, également, de quelques personnalités attractives est nécessaire : un Duvivier, un Jean Cocteau, qui reçut récemment, à Zurich même, les marques d’un vif succès personnel. La visite, également, d’un artiste réputé, sur une scène en vue de la ville, contribuerait à l’éclat de la manifestation : nous pensons au très beau succès remporté récemment par Yves Montant au Schauspielhaus. Il faudrait réaliser l’idée, que nous avons présentée déjà dans ces colonnes, d’une belle affiche pour le Cinéma français, qui serait diffusée dans toute la Suisse. Egalement une brochure d’ensemble à caractère officiel, sur le Cinéma français, devrait être établie, complétée chaque fois par des pages supplémentaires x'elatives aux films présentés. Il semble bien que l’installation d’une sorte de Bureau permanent du Cinéma français soit nécessaire à Zurich, métropole de la Suisse alémanique ; il pourrait être installé au siège du Consulat général ou à la Chambre de Commerce française. Une secrétaire ferait le travail courant ; le délégué d’Unifrancefilm pourrait borner sa présence à deux jours par semaine. La fourniture des clichés (flans) devrait être organisée en grand : la plupart des grands journaux suisses ont une clicherie et cèdent leurs clichés, ensuite, aux journaux secondaires provinciaux. Il serait préférab’e que le Délégué d’Unifrancefilm satisfasse ces besoins par des flans que lui-même demanderait à Paris. Car les journaux en question hésiteront toujours à écrire eux-mêmes à Paris, soit en allemand, soit en français approximatif, dont ils sont d’avance intimidés. D’autre part, si tous les films français importants sont achetés et diffusés en Suisse, par contre beaucoup de films moyens ne sortent pas de la Suisse française. L’Annuaire Suisse, qui publie les listes de films importés, met une croix devant les titres des films effectivement sous-titrés en allemand : à peine la moitié des films cités portent cette mention. Il faut présenter ces films à Zurich en séances réservées à la Presse et aux spécialistes. Il serait temps, également, nous signale-t-on, de publier une traduction des textes en allemand (comme en anglais, italien et espagnol) . Au moment où une salle se prépare à sortir un film français, il faut envoyer aux journalistes un dossier de textes (informations, échos, biographies, filmographies, etc.), qui constitue pour eux une « documentation » substantielle et susceptible, par sa présentation, d’être conservée. De ces envois, il ne faut pas écarter les grands illustrés suisses (Illustrierte Z. ou Sie und Er, etc.) . Il ne serait pas impossible d’instituer un pourcentage modeste, compris dans les contrats de distribution, pour financer ces activités. Un supporter de nos films : M. FUCHS de Genève M. N. Fuchs, qui dirige plusieurs salles de Genève et Lausanne, est l’un des plus importants directeurs de Suisse ; par sa position, il est un des plus gros clients pour le film français. Le théâtre Métropole (Lausanne), avec 1.600 places, est la plus grande saUe de Suisse; il a ouvert à côté un studio de 200 places. Il vient de construire un permanent, le Rex, de 800 places ; le théâtre Alhambra, enfin, compte 1.400 places. Ce sont bien, dans ces deux villes, les salles-clé de la Suisse romande. Ses contrats avec ses collègues de la Suisse alémanique assurent un plein rendement aux films. La quasitotalité de ses programmes, nous dit-il, est française ; ses fournisseurs sont tous les principaux distributeurs en Suisse et Monopole Pathé vient certainement au premier rang. Il loue, ajoute-til, dans l’année, de 60 à 80 films, dont les 4/5”, voire les 7/8e, sont des films français. Il s’ennorgueillit d’avoir été le pionnier du film français en Suisse. L’un de ses récents grands succès fut Nous irons à Paris, qui fut « le plus grand succès depuis que le Cinéma existe » ; après la première sortie, le film tint encore six mois dans une saUe plus petite. D’une façon générale, M. Fuchs a l’impression que les grands films français sont un peu plus abondants que naguère. Il souhaite revoir des Enfants du Paradis des La Belle et la Bête, des Etemel Retour. Mais sa confiance est entière et son optimisme aussi : il est assuré que, dans le domaine spirituel et « latin », les possibilités et les promesses des scénaristes, des metteurs en scène et des producteurs français sont illimitées. Elles sont à égalité — sinon même surpassent — celles des autres pays, quand on veut s’en donner la peine. Il se réjouit d’avance de présenter Don Camillo à Lausanne prochainement ; il reprendra les Pagnol et compte également sur la nouvelle production Pagnol ; Justice est faite, ajoute-t-il, peut rassurer tous ceux qui se déclarent inquiets sur « l’avenir » de la production française. Ce qu’il connaît des plus importantes productions actuellement en cours — et l’on peut croire qu’il est tout particulièrement et minutieusement informé ! — le rassure entièrement. Cette qualité supérieure est le résultat, nous dit-il, de l’équilibre de travail de la trilogie Producteur-Scénariste-Metteur en scène. « Quand ce noyau réussit à se former, alors la production française est imbattable ! ». Ce n’est pas que M. Fuchs — comme tous ses collègues directeurs — soit sans soucis. Non pas ! Quand un de ces grands films français est annoncé, ils vivent sur des braises, en attendant le verdict de la Censure, ou plutôt des Censures. Car la Suisse est cantonale. La Censure tend, semble-t-il, à être plus sévère. Peutêtre, en effet, si certains scénarios donnent satisfaction aux écoles nouvelles, on peut penser aussi que toutes les tendances qu’ils développent ne doivent pas être diffusées dans le public. Or, la Censure en Suisse est omnipotente ; et le distributeur et le directeur qui achètent d’avance un Carné ou un Duvivier Yves Montand et Charles Vanel dans une scène du film, LE SALAIRE DE LA PEUR, que termine H. -G. Clouzot. peuvent, parfois, se sentir « sur les braises »! « Quand on veut s’en donner la peine », disait il y a un instant M. Fuchs, qu’est-ce que cela veut dire ? C’est, précise-t-il, la pré-! préparation du fi’m qui parfois est défectueuse, uperficielle ou même qui paraît simplement1 bâclée. Cette pré-préparation doit être poussée jusqu’au bout, aussi bien pour la préparation du scénario et le développement complet de l’idée, que dans le domaine de la technique. Par exemple, dans le domaine publicitaire, cette pré-préparation laisse souvent à désirer : les informations, photos, échos sont parfois insuffisants ; il faudrait également un bon film-annonce prêt assez longtemps à l’avance. Les affiches françaises lui paraissent également appeler des changements dans des habitudes devenues routines. Souvent ses collègues | et lui en ont refusé. Actuellement, les affiches italiennes dominent par la composition, par la couleur, par l’expression de la vie. — P. M. + SUCCÈS EXTRAORDINAIRE DES PRODUCTIONS FRANÇAISES EN ESPAGNE Les films français ont toujours, en Espagne, un succès extraordinaire. La critique la plus sévère fait, sans réserves, l’éloge de leurs vertus et le public, surtout celui des ciné-clubs, aime ses personnalité et prestige. En effet, les ciné-clubs espagnols ont présenté, pendant la dernière saison quelques films français d’extrême beauté : Orphée, de Jean Cocteau ; La Chartreuse de Parme, de Christian-Jaque, et un cycle Marcel Carné avec la plupart des œuvres du colossal réalisateur de Les Enfants du Para i dis. Egalement, Les Amants de Vérone a obtenu un succès considérable. La Première Foire Internationale du Cinéma, célébrée à Barcelone, a présenté Barbe-Bleue l avec un succès éclatant. Les autres titres ont mérité, sinon le même succès, une attention de sympathie ; L’Ecole buisisonnièrie, L’Amour... , i Madame, avec l’attrait de François Périer et Ar I letty, etc. On vient de présenter, en exclusivité, en fran I çais et en version doublée, le film de Ray Ventura, réalisé par Jean Boyer, Nous irons à Paris (Iremos a Paris). Le public s’est amusé beaucoup et considère Philippe Lemaire comme un fort sympathique futur jeune premier du cinéma français. La presse, en général, a loué le film de Decoin: Trois Télégrammes. Moi, dans ma section habituelle de critique, j’ai voulu remarquer spécialement la haute valeur de la musique de Joseph Kosma. Ma Pomme (en espagnol, Mi Menda), est, en plein été, un grand succès : la popularité de Maurice Chevalier, sans doute, reste intacte. Et il faut ajouter : Millionarios por un dia, d’André Hunebelle. — Alfonso Pinto.