La Cinématographie Française (1952)

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Année. 250 Francs N° 1488. — 18 OCTOBRE 1952 LA «CINEMATOGRAPHIE française LE CINEMA FRANÇAIS Abonnement annuel : France et Union Fran REDACTION, ADMINISTRATION : çaise : 2.000 fr. — Pays étrangers : 3.500 fr. — 29, rue Marso'ulan, Paris (12e) U. S. A. : $ 12. Changement d’adresse : 50 ir. ,R C Seine : 216 468 B Chèques postaux : 706.90, Paris Téléphoné . DIDEROT 85-35, 85-36, 85-3 < rTTTmTriirmnmillllllllllim] REVUE HEBDOMADAIRE A PROPOS DE L’EUROPE Directeur : 1948 t Valéry Roger. Directeur général : Paul-Auguste Harlé. Directeur commercial : Antonin Eytard. Conseiller de Direction : M. Colin-Reval. Rédacteur en Chef : Laurent Ollivier. L'IDEE « Europe » est dans l'air que nous respirons, bien davantage que dans tous les articles que nous Dourrons lire ! Mais si une telle organisation est logique dans l'ensemble, elle est encore très loin de la pratique dans les faits particuliers. La concurrence domine tout le système : entre deux salles, entre deux films, entre deux studios, entre deux personnalités. Elle opère de façon encore plus insaisissable entre deux pays. Pour prendre un exemple, entre l'industrie romaine et l'industrie parisienne, où l'industrie allemande, pourtant déjà sérieusement liées par leurs coproductions. Créer des oeuvres d'art, — des films, — est d'une coopération relativement aisée. Mais les vendre ! « Associer les industries européennes, comme les cordes associent les boxeurs sur le ring..., écrit Pierre Gaxotte, à propos du charbon et de l'acier. Et il ajoute que pour ces industries heureuses, il serait prudent d'attendre une crise, « car c'est quand il faudra partager le chômage et les déficits qu'on pourra éprouver les sentiments européens de chacun. » Nous sommes bien liés comme sur un ring, dans le Cinéma, mais nous n'avons pas à attendre la crise, car elle est là, pour l'exploitant européen isolé comme pour le producteur américain, et c'est bien devant un déficit endémique que nos industries cinématographiques vivent — si l'on peut dire — et que les gens prudents voudraient les voir s'unir véritablement. Se concéder des réciprocités réelles, échanger sans dissimulations ni pressions, des parts de marchés libres ! Quelle industrie cinématographique possède un contrôle de' ses recettes, tel qu'il puisse rendre exactement à un film étranger sa part d'exploitation sur le marché national ? Notre industrie française est sans doute, dans le cercle d'Europe, la seule qui puisse donner cette certitude dans une convention d'échange. Il ne nous paraît pas d'ailleurs que ce soit à son avantage. Nous devons prier nos futurs associés dans une Europe cinématographique — indispensable — de ne pas s'imaginer plus longtemps qu'une liberté réciproque peut aller sans une notion précise de l'apport et du rendement. L'étrange marchandise qu'un film, marchandise sans poids ni prix, surtout quand elle s'assortit dans son mouvement commercial de détaxes ou d'aides en monnaie sonnante ! Nous voyons bien que la liberté que nous souhaitons entre nous ne se conçoit pas sans un contrôle sérieux. Quel paradoxe ! En Cinéma, c'est la condition du libéralisme ! r * * * Sur un plan singulièrement élevé, et par une confrontation bien rare de la technique et du commerce, nous avons vu étudier à Turin, à propos de la jeune Télévision, la situation prochaine de notre vieux Cinéma. Le geste instinctif est de refuser nos films, tous nos films, sauf des bandesannonces, à cette impertinente intruse. Le pourrons-nous ? Il va de soi qu'on ne confiera pas aux petits écrans gratuits les grands films tout neufs. Mais empêchera-t-on des courts métrages, des films anciens, des films au stade final de l'exploitation d'y chercher encore un peu de recette ? Retournons le problème. N'avons-nous pas à trouver quelque chose pour nous dans l'aisance et la rapidité de, transmission de la télévision ? Lorsque les conditions techniques en seront simples — nous avons le souvenir des débuts du parlant — ne nous apportera-t-elle pas une variété, une attractivité sensationnelle ? La Télévision n'a pas encore surgi dans notre place, comme elle Ta fait en Amérique. Nous n'en sommes pas au corps à corps. Il ne faut pas attendre et voir. Nous avons en Europe une chance : L'arbitrage est entre les mains des gouvernements. Demandons-leur de déterminer deux secteurs, l'un familial et gratuit, l'autre commercial en grand écran, et payant. Le combat devient loyal. Ce n'est d'ailleurs plus un combat, car la Télévision et le Cinéma ont, en fait, besoin l'un de l'autre. P. A. HARLÉ rYYYYYxxxxxxxxxxxxxxxxxYxxxxrrxxxsa Viviane Romance, vedette de LES FEMMES SONT DES ANGES. (Cliché Sirius.) LES FAITS DE LA SEMAINE Nous avons pu espérer au début de cette semaine voir se régler le problème des films doublés étrangers et plus spécialement américains, mais à l’heure où nous mettons sous presse aucune solution définitive n’est encore intervenue. A différentes reprises, nous avons parlé du rapport de M. Lanet, de la Commission Parlementaire d'enquête. Ce rapport a été exposé devant la Commission de la Presse de l’Assemblée nationale. Il apparaît qu'aucun problème n’a, échappé aux enquêteurs. Voici un extrait des conclusions du rapport. : Dès maintenant, il s'avère indispensable d'entreprendre des réformes radicales dans le Cinéma français. Le problème se pose selon deux plans. D’abord, nous relevons les trois secteurs où l’enquête a révélé les difficultés les plus notoires et dans lesquels le législateur doit intervenu* énergiquement et immédiatement pour réformer : — La Loi d’Aide temporaire, le concours financier de l'Etat au Cinéma et le financement de la production ; — L’administration du Cinéma, c'est-à-dire le Centre National ; — Le secteur de l’exploitation des théâtres cinématographiques et le cinéma non commercial. Ensuite, il s’avère indispensable d’agir à terme plus long dans trois autres domaines : — La remontée des recettes de l’exploitant aux divers ayant-droits, dont la réorganisation et l'accélération auront des effets favorables à la fois sur la production, la distribution et l'exploitation, étant entendu que la correctionnalisation de la fraude des exploitants est mise de côté ; — La distribution des films français à l’étranger, notamment aux U.S.A., qui exige la création de sociétés nationales strictement gérées ; — Le régime légal des professionnels, qui doit être simplifié et allégé. L. O.