La Cinématographie Française (1952)

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1 LA ciNÉMATOGRAPHfE FRANCAÎSE en Finance ne parleraient pas l'anglais, d’une manière compréhensible, — par des artistes américains à New York. Le public américain tolère, dans une distribution, un artiste parlant avec un accent étranger, mais se refuserait à accepter dix artistes faisant de même dans un film. La production deviendrait alors invendable ou inacceptable, au cas où le contrat de distribution serait déjà signé, car les « sponsors » se réservent le droit de refuser les films ne leur donnant pas pleinement satisfaction à tous les points de vues. La mise en scène des films de télévision, destinés au marché américain, doit être rapide, sans longueur et de style purement cinémaaméricain ; les dialogues ne doivent pas traîner. Les opérateurs doivent faire attention à leurs cadrages et se servir, si possible, dans leur viseur d’un cache de télévision leur permettant de voir les limites du champ qui sont plus petites qu’au cinéma, autrement, ils couperont les têtes des personnages. Les éclairages n’ont pas non plus la même valeur ni la même intensité, il convient de ne pas autant éclairer qu’au cinéma, sinon, à la projection télévisée les images perdront leurs détails et la photographie sa qualité, les images auront l’air d'être brûlées. La télévision exige des producteurs faisant preuve d’une compétence extrême et les dilettantes et amateurs ne peuvent songer à y faire carrière. Tout doit être minutieusement prévu à l’avance, avec la plus grande précision. Chaque dollar, chaque minute comptent et quelques heures gâchées ou perdues suffisent pour faire disparaître les bénéfices de l’affaire ou même pour lui faire perdre de l’argent. A Hollywood, nous tournons à la cadence d’une scène répétée, photographiée et terminée toutes les dix minutes. Nous n’avons aucun frais de décors, — sinon ceux bien minimes de retapage, — car les plateaux en sont encombrés et nous tournons dans ce que nous trouvons, un ensemblier intelligent transforme en quelques instants une pharmacie chinoise en terrasse de café parisien ou le salon d’une maison en pont de paquebot. Les éclairages achèvent la transformation, l’illusion crée le reste. Il serait impossible de dépenser de 200.000 à 300.000 francs par décor avec un budget aussi restreint que ne l’est celui d’un film de télévision. En première vente, un producteur circonspect peut faire, sur une série de 13 films, un bénéfice d’une vingtaine de milliers de dollars, — 7 millions de francs, — ce qui n’est évidemment pas grand chose pour un aussi gros travail, surtout s’il doit partager avec un producteur associé. Il ne faut pas non plus trop compter sur les profits à venir de combinaison, « d’accrochage de trois bandes » pour la sortie, sous forme de long métrage, dans les cinémas, car si telle chose pouvait se produire, les auteurs, vedettes et metteurs en scène, ayant jusqu’à présent touché pour leur travail un salaire minimum, devraient alors recevoir celui correspondant à ceux qu’ils touchent lorsqu’ils tournent des films de cinéma, c’est-à-dire au moins dix fois plus, ainsi que leurs syndicats en ont décidé. Certains producteurs, possédant les capitaux suffisants pour tourner une série, mais n’ayant pas encore trouvé de « sponsor », pensent qu’il leur sera plus facile de vendre directement la série terminée ou qu’au besoin, ils pourront la colporter d’Etat en Etat et de ville en ville, en la louant ici et là à des entreprises locales, récupérant ainsi, petit à petit, les capitaux investis dans l’affaire. Mais c’est un peu jouer avec la chance et le hasard. Le metteur en scène de télévision, même travaillant à une vitesse excessive à plus de satisfaction que le réalisateur de spectacles directs (live shows). Afin de photographier un drame télévisé directement, Fernandel s’est installé en maître... boulanger à Mlmet, où il tourne les extérieurs de son nouveau film, LE BOULANGER DE VALORGUE, sous la direction d’Henri Vemeuil. Ci-dessus, le facteur (Ardisson), pour un moment colleur d’affiches, « opère » sous le regard désaprobateur (et pour cause!!) de son ami Félicien... La Révolution gronde à Valorgue t — Production FrancoItalienne : Jacques Bar-Cité Films-Fidès, Paris (France) ; Peg ProduzioneFilms, Rome (Italie). IJ il est nécessaire de faire répéter les dialogues et les mouvements d’aj pareil pendant plusieurs jours, mais cela ne veut pas dire que d( erreurs ne se produiront pas et que les acteurs n'auront pas de « trot de mémoire ». Comme le metteur en scène donne ses instructions au différents opérateurs en poussant des boutons lumineux (lumière verl la caméra numéro un s'arrête, lumière rouge la caméra numéro deu " commence à opérer), la moindre hésitation, le plus léger retard peu vent avoir des conséquences funestes. L’exemple classique est celu d’un « assassiné » qui, sachant que l’on devait commencer à photc graphier dans l’étroit décor voisin au moment où il rendait l’âme L ayant attendu les cinq secondes nécessaires, se relevait pour s’épous seter, le poignard sortant encore de la poitrine, alors que le réali sateur, tendu par l’action, avait oublié de pousser le bouton de com mande de changement d’appareil, — on peut s’imaginer l’hilarité de spectateurs ! En une autre occasion, le jeune premier, revolver au poing, devai ouvrir la porte d’une chambre d’hôtel pour se trouver face à fac avec un dangereux criminel, mais à la suite d’une erreur, lorsqu’i ouvrit ce fut pour montrer un opérateur de télévision, juché sur so. appareil, qui devait prendre un premier plan du criminel dans 1 corridor et qui n’avait pas eu le temps de reculer en dehors du chamj Dans un autre spectacle télévisé directement, alors que la camér, [ devait panoramiquer sur une fenêtre et montrer que la pluie tom ' bait, le mouvement fut exécuté trop rapidement et l’on eut le temp de voir un accessoiriste, un tuyau d’arrosage à la main reculant tou ' en aspergeant le décor. Une autre fois, un annoncier publicitaire vantait les délices d’ui pudding-instantané qu’il savourait avec gourmandise, puis croyant v ainsi qu’il était prévu, qu’il n’était pas photographié à cette second' exacte, crachait le pudding dans une boîte avec un air de profom ; dégoût. Dans un autre « spectacle vivant », le héros devait entrer en scèm j portant une adorable jeune fille dans ses bras, mais la caméra com ( mença à enregistrer quelques secondes trop tôt et le public vit deu: i ' accessoiristes plaçant l’ingénue dans les bras du jeune premier. En télévision directe, certains acteurs, pêchant ppur leur texte, improvisent et donnent à part les « ah... » et les « eh... » des réplique souvent inattendues et faute d’un texte correct leurs partenaires s’em brouillent, rendant la scène incompréhensible, ils ont beau essayer di } meubler et d’arranger les choses, ils n'en bafouillent pas moins et per : dent le fil. Le réalisateur qui ne peut, et pour cause, ouvrir la bouche 1 s’arrache les cheveux. Dernièrement, « Westinghouse Studio One » présentait un « livil show » sur Ponce-Pilate. Une scène nous montrait le gouverneur d< la Judée en train d’haranguer des Romains, lorsqu'un électricien, cher 1 chant à rejoindre un autre plateau, prit place devant la foule aveu son marteau et ses tenailles pendus à sa ceinture et il se mit à con i templer Ponce-Pilate, la bouche ouverte, ne sachant plus où il si I trouvait. En télévision filmée et non pas directement transmise, le réalisateu peut reprendre la scène ou au besoin couper sur un autre plan, i il doit cependant faire attention à ne pas utiliser trop de pellicule | car pour un film de 900 mètres, il ne lui est donné que 3.000 mètre. H de pellicule négative. Grâce à l’ingéniosité des auteurs et des techniciens, la télévision offri quelques programmes sortant de l’ordinaire dont ceux dirigés par Franl Wisbar assisté par Maurice Vaccarino, un Français qui collabore à 1; T.V. depuis ses débuts. Il convient également de citer les films produit; par Don Sharpe ; la série « Dragnet », le Four Star Theatre, le Lu : Video, le Henri Ford Theatre, le Robert Montgomery Show, le Kraj 1 Theatre et le Schlitz Playhouse. La Télévision a, elle aussi, son Académie des Arts et des Sciences I mais les statuettes ne sont pas des « Oscars », elles répondent au non d’« Emmy ». Pour la quatrième fois, un grand dîner eut lieu à l’Hôte Ambassador, cette année, pour la remise des « Emmys ». Richard (Red) Skelton remporta deux victoires : meilleur artist' comique et meilleur programme comique. Le spectacle intitulé Your Show of Shows et ses deux étoiles, li j comique Sid Caesar et sa partenaire la chanteuse Imogene Coca, furen 1 également récompensés et obtinrent les premiers prix du « Nationa ; Broadcasting Co. ». Une « Emmy » fut ensuite présentée au « Columbia Broadcastin; System » pour le spectacle dramatique hebdomadaire intitulé Westinghoust Studio One, la qualité de ce programme est variable et je n’ai pas parti : culièrement aimé le drame adapté d’un roman de Georges Simenon, pré senté le 1er septembre et qui méritait beaucoup mieux. Le Sénateur Estes Kefauver vint ensuite pour l’excellence de s: contribution aux actualités de la télévision pour les « telecastes » di Crime Commission hearings. La Société « American Téléphoné et Tele graph » qui termina la construction du câble direct Atlantique-Pacifique et l’ingénieur Jack Burrell (KNBH) qui perfectionna une caméra mobili permettant d’opérer à une distance de 350 mètres du camion enregistreu: sans câbles ni fils conducteurs, se virent également décerner de; < Emmys ». La Télévision fait une telle concurrence au Cinéma que, durant ceth dernière année, trois mille théâtres — surtout ceux de quartier — on été obligés de fermer leurs portes. Cette nouvelle industrie ne sera pas éphémère, soyons-en persuadés Robert FLOREY. (Copyright by Robert Florey and La Cinématographie Française.: