La Cinématographie Française (1952)

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LA CINEMATOGRAPHIE FRANÇAISE 21 I d’où meilleure qualité pour projection télévision sur grand écran. Il traite ensuite du projecteur télévision « Eidophor », inventé par le professeur Fischer, de l'Institut Polytechnique de Zurich. Après son décès, le professeur Baumann en a poursuivi la mise au point. L'Eidophor, permettant de disposer d’un maximum de lumière et de projeter depuis la cabine des salies de cinéma, utilise un dispositif électronique qui module la lumière d'un arc à charbons, assurant l’éclairement total de l’écran. Cet appareil est actuellement utilisé aux U. S. A. par la Columbia Broadcasting System. Enfin, les laboratoires américains de la Bell System mettent au point un procédé améliorant notablement les appareils de prise de vues télévision. Il conclut en soulignant la diminution du prix de revient-minute des productions pour la télévision par l’utilisation d’un plan intermédiaire, procédé évitant l’installation dans les salles d'un matériel coûteux et délicat. LA PRODUCTION DES FILMS POUR LA TELEVISION M. Fred Orain président de la C.S.T.. étudie les nouvelles techniques pour la production^ en « tournage accéléré » de films pour la télévision, dont l’amortissement exige un prix de revient réduit. Le petit cinéma à domicile c’est la télévisiop dans sa forme actuelle, usant des mêmes supports et matières, et d’une similitude de technique, de diffusion, de production. Il ne faut pas, pour satisfaire le public, aviliser ce nouveau mode d’expression. Seul le triomphe de la qualité sera l’élément du succès de la télévision, surtout en Europe. Ce nouveau Minotaure, dont les exigences dépassent celles du cinéma et qui lasse plus vite que la radio, a déjà dépassé le stade où on pouvait l’alimenter avec n’importe quoi. Il lui faut maintenant des œuvres de qualité. A condition de se plier aux exigences de la télévision, les producteurs de films sont tout désignés pour les réalisations. Seules leur échapperont les émissions télévisées en direct. En revanche, tout ce qui ne s’im provise pas exige métier, technique, connaissances et moyens matériels importants, formant la marchandise d’échange qui doit rester l'apanage des Producteurs de films adaptés à la télévision. Il insiste sur le danger de la production en série, d’où ne peut sortir qu'ersatz ou « camelote ». Il faut lutter contre cette for Imule d’où naîtrait une télévision qui ne serait plus que de la radio illustrée ou du cinéma au rabais. Il souligne le danger d’un « planning » trop poussé, prévoyant des programmes de vingt à quarante semaines, à raison de huit heures par jour, sur des films types « roman-feuilleton », tant par leur affubulation, leurs vedettes, leurs types, leur ambiance, leur cadre, leurs décors. Passant dans le domaine de la réalisation, l’orateur explique qu'aux U. S. A. le travail se rapproche de celui du cinéma, utilisant le même personnel, sauf chef-opérateur et équipe différente « second unit » pour les extérieurs, afin de ne pas retarder le plan de travail. Il faut en moyenne trois jours pour parachever un film de 25 minutes de projection, en utilisant deux plateaux, dont les décors très simplifiés, sont en éléments standards à trois côtés, d’une dimension de 5 mètres sur 5 et d'une hauteur de 3 m. 50, généralement perpendiculaires. La lumière ambiante est obtenue par panneaux de lampes survoltées, les effets étant obtenus par des éclairages de face. Il n’est plus procédé à des bouts d’essai, et le développement se fait à gamma constant, utilisant le son synchrone sur plusieurs caméras en magnétique avec réenregistrement sur 16 mm. Le prix de revient moyen est de 10.000 dollars. Le procédé généralement utilisé aux U. S. A. est le « Multican Process », avec trois caméras sous des angles différents avec repérage de la mise en route. On peut parvenir, si nécessaire, à réaliser 30 minutes de programme par jour, avec des scènes d’une durée moyenne de 7 à 8 minutes. Le travail de préparation doit être très poussé, et le montage se fait à partir du négatif-son par marques de synchronisation permettant le repérage des diverses caméras utilisées. En cas de prise de vues directes utilisant le procédé Paramount, comme ce fut le cas de la session de l’O.N.U. à Paris, et en obtenant des détails très développés, il faut une minute de délai entre la prise d’image et la projection du film. Il cite pour conclure divers exemples de mise en œuvre : 1° pour les U.S.A. : Technique normale avec décors simplifiés et rhéostat pour chaque projecteur (Studios Fox à New York) ; méthode Hoffman-Fairbanks utilisant plusieurs caméras avec son magnétique ; tournage direct sur écran de télévision avec mixage des images en ultrahaute fréquence ; 2° pour la France : Système d’enregistrement particulier Polyfilm et Cou Henri Guisol et Catherine Erard dans LE TEMOIN DE MINUIT, une production Paris Monde Production, distribuée par l'Alliance générale de Distribution cinématographique. tant ; enregistrement direct d’images sur Kinoscope, système Debrie-Radio Industrie. Rappelons que M. Fred Orain a récemment réalisé en France pour la T.V. un film de 1.700 mètres, soit une heure de projection, avec acteurs, en un seul jour. LE CONTROLE DES INSTALLATIONS DE TELEVISION DANS LES CINEMAS M. Jean Vivié, secrétaire de la C.S.T., dans son exposé sur le contrôle des équipements de projection de T.V. souligne que la restitution des images de télévision sur les écrans des salles de cinéma pose les mêmes exigences de définition, de stabilité, de brillance, que la projection cinématographique ; les problèmes de définition et de contraste devront être tranchés par les laboratoires, de même que ceux de la distorsion de l’image et de l’éclairement de l’écran. Un ensemble de contrôles, de mises au point et de maintenances s'avère donc comme indispensable, et il passe en revue les solutions les plus récentes adoptées en ce qui concerne l’équipement électronique de réception et de projection de T.V. Il définit les caractéristiques de transfert de l’image sur film intermédiaire grâce à un appareillage électronique et optique : utilisation d’un générateur donnant sur le tube cathodique un quadrillage contrôlant la distorsion, d’un oscillateur contrôlant les dispositifs de formation des images de mire. Dans l’ensemble, la vérification des équipements est possible. Toutefois pour les installations à film intermédiaire, les contrôles doivent être complétés par ceux relatifs aux conditions du report photographique. Pour la brillance, le problème est le même que pour le cinéma, il en est de même pour le contrôle du contraste des images. Il définit ensuite les grandes lignes du projet d’équipement d’une camionnette :1e contrôle adaptée aux nouvelles exigences du spectacle télévisé dans les salles de cinéma. Une organisation est dès maintenant à prévoir dans les grands centres à cet effet, comme à celui de recruter et de former des techniciens. Dans cet ordre d’idées un problème urgent se pose, car des techniciens hautement qualifiés sont indispensables pour les réglages comme pour la maintenance des installations de T.V. sur grand écran dans les salles de cinéma. L’Ecole Technique du Cinéma a déjà ouvert une section pour les électro-techniciens, leur assurant dès maintenant des situations dans l’électricité industrielle et dans l’électronique. Pour les salles se destinant à la T.V. sur grand écran, les écrans directifs ne conviendront plus du fait de la modification des conditions de projection, même pour les salles étroites, les écrans réfléchissants eu perlés cesseront d’être utilisables, alors que les écrans à miroir-plan ainsi que les écrans normaux donneront toute satisfaction. LA PRODUCTION DEVANT LA TELEVISION M. Enrico Gianelli, secrétaire général de la F. I.A. P. F., parlant au nom des producteurs de films, souligne la collaboration inévitable qui doit, se réaliser pleinement sur un plan international et dans leur intérêt commun, entre le Cinéma et la T.V. Si le Cinéma reste étranger il subira, à n’en point douter, des préiudices fort graves, tandis qu’en collaborant franchement il ne peut qu’y gagner dans son développement. Avant tout, cette collaboration devra être harmonieuse et rationnelle. Pourtant, la prudence est avant tout nécessaire pour éviter une crise. Le Cinéma n’a pas de barrières dans l’espace comme dans le temps et il peut tout recréer, tandis que la T.V. ne peut actuellement donner, par elle-même, que les faits d’actualité. Il est hors de doute que la T.V. est un Moloch qui dévore tout sans jamais rien créer. La T.V. se scinde nettement en deux : le petit écran pour le particulier qui reste une récréation limitée ou familiale ; le grand écran pour le public qui est un spectacle de masse. Avec les progrès rapides de la technique, il est certain que dans un proche avenir les grandes salles de première vision seront toutes équipées avec grand écran. Il sera alors possible de projeter simultanément, avec une seule copie, dans toutes les salles d’un même circuit. Il en résultera une rotation plus rapide des capitaux, d'où une rentabilité moins lente des capitaux engagés. Une production plus importante, d’un caractère artistique plus poussé en seront les premières conséquences. La T.V. est un moyen fondamental qui doit permettre une évolution simultanée et harmonieuse tant du cinéma que d’elle-même. L’orateur conclut en examinant les rapports CinémaT.V. aux U.S.A. où se font jour de grandes difficultés. L’intérêt initial s’est rapidement atténué. Le marché des postes récepteurs s’est ralenti au point qu’il faut construire de nouveaux postes émetteurs créant de nouveaux besoins permettant de réduire les stocks accumulés. Les fermetures de salles ne sont pas dues tant à la T.V. qu’à l'augmentation des « drive-in » qu’aux fluctuations de la population d’un point à un autre. Les grands films obtiennent depuis la T.V. un regain de succès qui ne cesse de s'affirmer. La T.V. sur grand écran transformera l’Exploitation sans lui nuire, ni compromettre son existence. Et il en sera de même pour la Production. Il cite les paroles de M. Aron lors du Festival de Cannes au Congrès de la F.I.A.P.F. : « Etant donné que la T.V.. malgré les obstacles et les erreurs, finira par s’imposer, les producteurs de films doivent devenir les pionniers de cette nouvelle industrie ». Les réunions récentes de Venise ont resserré la volonté de collaboration de la Fédération Internationale des Producteurs et de l'Union Européenne des Exploitants, qui aujourd’hui présentent une motion commune. Et il conclut en disant qu'il faut savoir regarder vers l’avenir. L'EXPLOITATION ET LA TELEVISION Les débats du Congrès prennent une nouvelle tournure lorsque les problèmes inhérents aux relations de la T.V. et de l’Exploitation sont abordés. M. A. Trichet, secrétaire général de l’U.I.E.C. et président de la F.N.C.F. dans son exposé, fait ressortir que les exploitants voient avec crainte le développement de la T.V. Pour les uns, c’est une sorte de déchéance, pour d’autres, de développement ; pour d’autres encore, de collaboration sur des bases nouvelles. Ce sont ces derniers qui voient le plus juste. La T.V. n’est pas en elle-même un spectacle, car ce n’est qu’un moyen qui prend ses éléments d’animation tant au théâtre qu’au cméma et à l’actualité. L’exploitation n’a pas trop à craindre la T.V. sur petit écran qui reste un spectacle à domicile, mais si la T.V. sur grand écran n’est pas réglementée cela ne peut apporter que la ruine aux salles existantes. Si, en ce cas, on ne prend pas garde, la T.V. détrônera l’Exploitation, laissant à la Production le soin de faire des films. Il ne faut pas trop compter sur les monopoles d’Etat qui, jusqu’à présent, ont retardé le développement en Europe de la T.V. Si on ne veut vouer au néant les milliards que représente l’Exploitation, il faut trouver sans tarder un moyen, faire des recherches pour éviter cela. L’écran familial doit être une branche exclusivement exploitée par la T.V. pour des conférences, des informations, de la propagande, pour des délassements par films récréatifs, de mode, d’attractions, pour des buts éducatifs ou pédagogiques. Le grand écran représentei des possibilités insoupçonnées pour l’exploitation, aussi doit-il appartenir au cinéma commercial. Il va révo