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0fjfc LACiNtMATOGRAPHÎE FRANCAÎSE
CRITIQUES DES FILMS
$ ~ 25 Octobre 1952 — ^3
PLUME AU VENT (G.)
Opérette (97 min.)
Origine : Française.
Prod. : Célia Films-Cocinor 1952. Réal. : Louis Cuny.
Auteurs : Pièce de théâtre de J • N'Ohain et C. Pingault ; adapt. de R. Wheeler, G. Decomble et L. Cuny ; dial, de M. Duran. Chef-Opérateur : Michel Kelber. Musique : Claude Pingault.
Dir. de Prod. : Hélène Cuny. Montage : P. Galland.
Chefs-Opérat. du son : Perrin et Briard.
Interprètes : Georges Guétary, Carmen Sévilla, Jean Gaven, N. Francis, J. Pierreux, L. Azaxès, R. Marco.
Présentation corporative (Paris) : 17 octobre 1952.
CARACTERE. — Très appréciée sur scène, à Paris, l’opérette de Jean Nohain et Claude Pingault connaîtra grâce au cinéma une plus large audience. Des chansons multiples agrémentent l’intrigue et mettent en valeur le chanteur de charme bien connu Georges Guétary et la très jolie vedette espagnole Carmen Sévilbu SCENARIO. — Claude (G. Guétary) passe ses vacances avec ses deux amis, François (J. Gaven) et Jeun-Pierre (L. Azarès) . Ce dernier ayant hérité de la motié d’une pharmacie, Claude va à Paris se rendre compte de l’importance du legs. Il y retrouve une amie d’enfance, Héléna (C. Sévilla) qui, sans le savoir, est fiancée par sa mère à François. Ayant déjoué les plans du pharmacien qui veut lui faire épouser sa fille Anne-Marie (N. Francis) pour remonter ses affaires, Claude se mariera avec Héléna. Le pharmacien retrouve la prospérité et Anne-Marie épouse François.
REALISATION. — L’histoire est contée sur un rythme plaisant qui permet les diverses interventions musicales. Quelques trouvailles comme l’aimantation imprévue des couverts, apportent une note divertissante. La photographie est, dans l’ensemble, fort satisfaisante, mais peu d’images laissent paraître que le film a été tourné en majeure partie en Espagne.
INTERPRETATION. — Georges Guétary est très à son aise dans son rôle de chanteur d’opérette. Carmen Sévilla possède toutes les qualités de la beauté espagnole, dans ses traits comme dans sa voix. Jacqueline Pierreux s’accommode fort bien de sa nouvelle teinte de cheveux qui lui sied à ravir. Jean Gaven, Nicole François, Luis Azarès possèdent l’enthousiasme de la jeunesse. — C. B.
HOTEL DES INVALIDES
600 m.
Prod. : Forces et Voix de France
Paul Legros.
Réal. : Georges Franju.
Ccmm. : Partiellement G. Franju et le
Guide des Invalides.
Opérateur : Fradétal.
Musique : Maurice Jarre.
Dans la Maison de retraite fondée par Louis XIV pour les soldats mutilés, les gloires et les misères de la Guerre sont étroitement mêlées. Aux hautes rangées triomphantes des drapeaux pris à l’ennemi garnissant la Chapelle, répondent les pensionnés invalides que renouvellent les deux guerres mondiales et les campagnes coloniales, et dont on rencontre par moments les silhouettes solitaires.
La présentation des collections d’armures, la messe des soldats à la chapelle, la rencontre d’un groupe de promeneurs dont la marche, longtemps ensuite, est scandée par le pas inégal d’un mutilé, la revue des cavaliers de l’Empereur en uniformes que le film anime en un dramatique et prestigieux cortège, le salut au mausolée du maréchal Foch, la sortie en rangs des enfants de troupe chantants... sont des moments d’émotion bouleversants et de prenante grandeur. Franju a su, par des moyens purement cinématographiques, audelà de l’apparence des objets, audelà du silence d’un demi-abandon, révéler „ (de façon véritablement « surréelle ») l’âme profonde des êtres et des choses. Prise d’images, ou plutôt mise en scène magistrale ; excellent accompagnement musical ; commentaire sobre et saisissant : ce film a tous les mérites ! — P. M.
LES CONQUERANTS SOLITAIRES (G.)
Drame équatorial (92 min.)
Origine : Française.
Prod. : Seine Production, 1949.
Réal. -Auteur : Claude Vermoral. Chef-Opérateur : Jean Bourgoin. Décors : Robert Giordani. Administration : Chaix, Pelleray, Chabrol.
Montage : Charles Bretoneiche. Chef-Opérateur du Son, : Vuillemin. Interprètes : Claire Mafféi, Alain Cuny, André Simon, P. Chatin, R. Ambergo, Mathias, G. Bray. Première représentation (Paris) : 8 octobre 1952.
CARACTERE. — Très belle et très artistique création, dans un style très littéraire, si l’on, peut se permettre cette image. Tous ceux qui se penchent sur les problèmes de l’esprit et s’intéressent aux études psychologiques, aimeront ce film. La brousse africaine sert de cadre grandiose à ce sujet, montrant la dure vie des blancs dans ces pays où ils s’enferment, dans une solitude volontaire, pour lutter contre une nature hostile et introduire, toujours plus avant, les bienfaits de la civilisation,
SCENARIO. — Après la mort de son père, Thérèse Berteau (C. Mafféï) se rend au Gabon pour liquider la forêt lui appartenant. Elle pense vendre ses biens à un prospecteur d’or voisin, Pascal Géraud (A. Cuny) . Très mal reçue par ce dernier, elle se met à l’ouvrage et dirige son exploitation. Thérèse et Pascal se heurtent fréquemment. Pascal, qui a fui les blancs, partage les nombreuses croyances des 7ioirs, se mêlant à leur vie et à leurs fêtes. Thérèse, de son côté, soigne et secourt ses gens. Thérèse et Pascal s’aiment sans vouloir se l’avouer. La jeune fille recueillera le dernier soupir de Pascal mourant, en revenant dans la brousse, après une tentative de départ.
REALISATION. — Les difficultés de la vie des blancs et l’œuvre immense qu’ils ont le pouvoir d’accomplir auprès de la population indigène est décrite avec beaucoup d'intérêt. Les mœurs et les conditions de vie des noirs sont étudiées et montrées avec soin. De belles vues de rivières et de brousse. L'ambiance est parfaitement rendue.
INTERPRETATION. — Alain Cuny, au jeu âpre et dépouillé, joue en grand artiste son personnage de colonial, dur et original. Son interprétation contraste avec celle de la frêle Claire Mafiféï, sensible et impulsive, qui se heurte à son impitoyable compagnon. — G. T.
LE MUR DU SON (G.)
(The Sound Barrier)
Film d’aviation (110 min.) (V.O.-D.)
Origine : Britannique.
Prod. : David Lean, 1951.
Réal. : David Lean.
Auteur : Scén. de Terence Rattigan. Chef-Opérateur : Jack Hildyard.
Dir. des prises de vues aériennes : Antony Squire.
Interprètes : Ralph Richardson, Ann Todd, Nigel Patrick, John Justin, D. Sheridan, J. Tomelty, D. Elliott. Première représentation (Paris) : 10 octobre 1952.
CARACTERE. — Sujet intéressant et instructif sur les avions à réaction et les difficultés techniques auxquelles se heurtèrent constructeurs et pilotes pour percer le mur sonique. Sujet placé sur le plan humain, exposant également le drame quotidien des femmes de pilote d'essai. Film sortant de l’ordinaire et qui ne peut laisser indifférent.
SCENARIO. — L’aviateur Tony (N. Patrick) ayant épousé Suzan (A. Todd), la fille du constructeur d’avions Ridgefield (R. Richardson), devient pilote d’essai de l’avion à réaction que met au point son beaupère. Il s’agit de réussir à percer
FAUST (G.)
Opéra filmé (85 min.) (V.O.-D.)
Origine : Italienne.
Prod. : Gregcr Rabinovitch 1951. Réal. : Carminé Gallone.
Auteurs : Goethe ; Scén. et adapt. L. Marchand.
Chef-Opérateur : V. Vitch, A. Gallea. Musique : Charles Gounod.
Musique additionnelle : A. Boito. Décors : R. Herlth, G. Medin.
Dir. de Prod. : F. de Martino. Montage : F. Lazzari, L. Tropea. Interprètes : Italo Tajo, Nelly Corradi, Ginc Mattera, Th. Dorny, G. Quéant, C. Barbetti et ;les voix de Marthe Luccioni, Georges Cabanel et Gino Mattera.
Première représentation (Cannes) : 20 août 1952.
Présentation corporative (Paris : 13 octobre 1952.
CARACTERE. — L’un des plus célèbres opéras, est présenté comme aucune autre scène lyrique au monde ne pourra jamais le faire : mise en scène fastueuse, artistes de premier pian, technique de qualités, décors imposants. L’ambiance de cette légende germanique a été conservée avec habileté et intelligence, afin de conserver la fiction des dialogues chantés. Les interprètes sont tous des vedettes internationales.
SCENARIO. — Prenant dans sa vieillesse conscience de l’inanité de sa vie de labeur, le Docteur Faust (Gino Mattera) va se tuer quand Méphistophélès (Italo Tajo) lui offre la jeunesse et tous les plaisirs d’ici-bas, en échange de son âme. Faust séduit Marguerite (Nelly Corradi), dont le frère Valentin (Gilles Queant) meurt des mains de Méphistophélès en voulant venger son honneur. Fuyant sa duègne, Dame Marthe (Thérèse Dorny), Marguerite noie accidentellement son enfant. Accusée de l’avoir tuée, elle est condamnée à être brûlée vive. Faust tente en vain de la sauver, mais elle a perdu la raison. Alors qu’à son supplice la foule la voue à la damnation, la miséricorde céleste descend sur elle. Faust meurt tandis que Méphistophélès s’enfuit aux Enfers.
REALISATION. — De nombreuses réminiscences du célèbre « Faust » de Murnau se retrouvent dans cette version, exclusivement lyrique, sans que pour autant Carminé Gallone perde de sa personnalité. La mise en scène est très soignée avec de nombreuses scènes de foules, d’importants et nombreux décors, des trucages bien faits. L'enregistrement sonore a été l’objet de soins particuliers.
INTERPRETATION. — Nelly Corradi est une Marguerite fort belle dont le jeu reste sobre. La voix de Marthe Luccioni est bien timbrée. Italo Tajo est un méphistophélès d’un diabolisme très poussé qui par la voix de Georges Cabanel a de beaux accents. Gino Mattera qui joue et chante lui-même son rôle, a de la prestance et une fort belle voix. Gilles Quéant est un Valentin martial et rude, Thérèse Dorny une truculente Dame Marthe et Cesare Barretti un Siebel timidement amoureux. — P.-A. B.
le mur du son. Tony trouve la mort dans une tentative et c’est son camarade Philip (J. Justin), qui réussit l’exploit. Susan braquée contre son père, qu’elle accuse de sacrifier inutilement des vies humaines, décide de s’éloigner de lui avec son bébé. Elle comprendra à la dernière minute que son père surmonte sa sensibilité pour poursuivre sa tâche de créateur.
REALISATION. — Excellente réalisation, d'un très beau sujet, qui pose le problème de la valeur humaine mise en parallèle avec les progrès de la science. Chaque caractère est mi
TROIS DAMES ET UN AS (G.)
(The Card)
Comédie humoristique (89 min.)
(V.-O. D.)
Origine : Britannique.
Prod. : J. Arthur Rank 1951.
Ral. : Ronald Neame.
Auteurs : Arnold Bennett ; adapt. de R. Neame et J. Bryan ; découpage et dial, de E. Ambler.
Chef-Opérateur : Oswald Morriss.
Musique : William Allwyn.
Décors : T. Hopewell.
Dir. de Prod. : John Bryan.
Interprètes : Alec Guiness, Glyrfis Johns, Valérie Hobson, P. Clark, Ed. Chapman, V. Tuleigh, G. Devine, G. Mac Laughlin, F. Petingell, J. Hickson, M. Horden, A. Legatt, P. Copley, D. Boyle, H. Goodwyn.
Premières représentations (MonteCarlo) : 5 septembre 1952 ; (Paris) : 17 octobre 1952.
CARACTERE. — Dans la note de cet incomparable humour anglais, de Noblesse oblige, Vacances sur Ordonnance, De l'Or en Barres et autres comédies du même genre, Alec Guiness, fait à nouveau ici une excellente création, confirmant son talent de comédien. Il reste un acteur spirituel et amusant. L’ensemble du film franchement gai, dans un style typiquement britannique.
SCENARIO. — Vers 1900, dès sa prime jeunesse, Edouard-Henry Machin (Alec Guiness), surnommé « Denry », emploie tous les moyens, si incorrects soient-ils, pour arriver à ses fins. Il obtient une bourse d’étude en « corrigeant » son certificat, puis devenu sauteruisseau chez un avocat, il parvient à l’emploi de caissier, se faisant ensuite élire l’homme le plus populaire de la ville. Il s’enrichit rapidement en pratiquant l’usure, mais son amie Ruth (Glynis Johns), lui dépense sa fortune. Rompant avec, pour se renflouer, il fonde une société d’achats à crédit se servant du nom de la Comtesse de Chelle (Valérie Hobson), à son insu, comme garantie. Maintenant un maître de la ville, Denry est sur le point d’épouser Nellie (Pétula Clark), d’être élu maire et nommé président du Club de Football, quand Ruth revient. Denry à nouveau aidera sa chance, réussissant encore à gagner sur tous les tableaux.
REALISATION. — Ronald Neame, avec un vif sens de l’humour, a mené spiritutellement sa narration, dans un style agréable où pas un instant l’esprit ne perd ses droits. Le rythme, avec un flegme bien britannique, déroule ses multiples épisodes aux innombrables rebondissements. Images bonnes et musique agréable.
INTERPRETATION. — Alec Guiness crée un type fort amusant, bien étudié, restant sympathique malgré ses incorrections d’arriviste, où l’humour le dispute à l’originalité. Glynis Johns est charmante, jouant elle aussi avec esprit et finesse. Pétula Clark, vediette numéro un de la télévision britannique, doit gagner la même situation à l’écran. Valérie" Hobson, actrice consommée, est bien dans la note mi-plaisante, mi-sérieuse de son pittoresque personnage. — P.-A. B. +
LES SUGGESTIONS INTÉRESSENT G. EASTMAN
* Depuis qu’en 1898 George Eastman décida de rémunérer les suggestions intéressantes pour ses produits, 135.000 suggestions se sont partagées la coquette somme de 1.532.000 dollars.
nutieusement étudié et décrit. Les images d’avions à réaction en plein vol sont très belles. Les périlleuses tentatives des aviateurs sont rendues d’une manière poignante.
INTERPRETATION. — Ralph Richardson, froid et hermétique, fait preuve d’une intelligence compréhensive dans son rôle de créateur, qui fut aviateur en son temps, mais a passé l’âge des aventures périlleuses. Ann Todd est une épouse et une mère profondément sincère et émouvante. Nigel Patrick a tout l’allant, la fougue et l’énergie des héros de l’air ; John Justin fait preuve des mêmes qualités avec moins de brillant.