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LA CINEMATOGRAPHIE FRANÇAISE
PLAISIRS DE PARIS (G.)
CRITIQUES DES FILMS
25 Octobre 1952 *
UMBERTO D (G.)
Drame psychologique (80 min.) (V.O.)
LA MAUDITE (G.)
(Margherita da Cortona) Drame historique (102 min.) (V.O.-D.)
Film de music-hall (90 min.)
Origine : Française.
Prod. : Spéva Films 1952.
Réal. : Ralph Baum.
Auteurs : Scén. orig. et adapt. de J .
Companeez, dial, de L. Martin. Chef-Opérateur : Robert Le Febvre. Musique : Fred Fred.
Dir. de la chorégraphie : A. Avila. Décors : Jean d’Eaubonne.
Dir. de Prod. : Henri Baum. Montage : Victoria Mercanton. Chef-Opér. du son : Petitjean. Interprètes : Roland Alexandre. Lucien Baroux, Jean Parédès, Max Elloy, Lilo, Geneviève Page. Présentation corporative (Paris) : 16 octobre 1952.
CARACTERE. — Pour la première fois sans doute, voici un spectacle français de music-hall pouvant rivaliser par le luxe, le rythme, le soin apporté au moindre détail et l’importance des moyens employés avec les meilleures productions étrangères. Cette réalisation, toujours agréable, est souvent amusante grâce aux excellents acteurs comiques que sont Lilo, Jean Parédès, Lucien Baroux qui entourent le charmant couple-vedette : Geneviève Page et Roland Alexandre.
SCENARIO. — Maroni (L. Baroux), directeur d’un music-hall, présente la vedette de son nouveau spectacle, Violette (G. Page), au cours d’un bal costumé. Celle-ci est déguisée en bouquetière et c’est comme telle qu’un jeune compositeur méconnu, Jean-Pierre (R. Alexandre), fait sa connaissance. Se faisant passer pour un imprésario américain, un ami (J. Parédès) de Jean-Pierre, réussit à imposer à Maroni l’opérette qu’a écrite le jeune musicien. Jean-Pierre découvre alors que Violette est déjà une vedette de la chanson. La supercherie de Violette la brouillera avec son amoureux jusqu’au jour où le succès de la revue réunit les deux jeunes gens.
REALISATION. — Figuration nombreuse et bien dirigée, décors variés, importants et luxueux, ballets parfaitement au point, tout concourt à faire de ce film, un spectacle attrayant et brillant. Maniée en souplesse, la caméra suit et met en valeur les évolutions des danseurs ou souligne avec esprit la drôlerie des chansons gaies. Les « clous » de cette productoin réussie peuvent aisément se comparer aux machineries les plus puissantes et les mieux étudiées.
INTERPRETATION. — Roland Alexandre joue avec entrain les jeunes premiers à la fois romantiques et modernes. Geneviève Page est une jolie et agréable comédienne. Parmi plusieurs acteurs comiques appréciés, Jean Parédès et Lilo sont indiscutablement les plus personnels et les plus drôles. — C. B.
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MADAGASCAR-LA RÉUNION
■î* De Majunga, J. -K. Raymond-Millet nous écrit qu’il poursuit, à travers maints obstacles, la réalisation de ses prises de vues pour le grand reportage qu'il prépare sur les établissements français de l'Océan Indien, où notre installation remonte aux temps d’Henri IV.
Le travail actuel porte sur trois films ; le premier, Nommé à Majunga, racontera l’histoire d’un jeune administrateur qui vient d’être affecté à Madagascar, ses étonnements, ses premiers émerveillements. Le second sera folklorique : Du Ciel Malgache, voyage anecdotique entre plusieurs petites villes, autrefois isolées de tout, et à présent desservies par des avions quotidiens réguliers. Pour le troisième, Raymond-Millet n’est pas encore sorti de « l’embarras du choix »! — P. M.
" LA ROUTE VERS LA LUNE "
•S» Les trois vedettes Bob Hope, Bing Crosby, Dorothy Lamour vont être très prochainement réunis dans une grande comédie que va réaliser Paramount, intitulée La Route vers la Lune, nouvel épisode de cette série à succès.
Origine : Italienne.
Prod. : Rizzoli-de Siea-Amato, 1951. Réal. : Vittorio de Sica.
Auteur : Seén. de C. Zavattini. Chef-Opérateur : G. R. Aldo.
Musique : Alessandro Cicognini. Décors : Virgilio Marchi.
Montage : Eraldo da Roma. Interprètes : Carlo Battisti, Maria Pia
Casilio, Lina Gennari et le chien
Flik.
Première représentation (Paris) : 10
octobre 1952.
Diplôme spécial pour la meilleure sélection au Festival de Cannes 1952.
CARACTERE. — Ce film traite de la situation pénible des petits retraités, peur lesquels l'augmentation constante de la vie crée des difficultés insurmontables. Sujet très humain, montrant, d’une part, la vie d’un isolé, n’ayant pour compagnon que son chien, et d’autre part, l’indifférence et l’égoïsme des gens heureux. Le vieillard touche par sa souffrance et s’apparente bien à des misères cachées que nous ne soupçonnons pas toujours près de nous.
SCENARIO. — Umberto, Domenieo Ferrari (C. Battisti), employé de ministère, retraité, ne peut subvenir à ses besoins avec sa pension. Lui et son inséparable chien sont menacés d’expulsion par une logeuse au cœur dur. Ne pouvant pas payer, Umberto tombe malade et prend quelque repos à l’hôpital. A s&n retour, il trouve sa chambre inhabitable. Il part, ayant décidé d’en finir avec la vie ; mais que faire de son chien. Après avoir proposé ce qui lui reste d’argent et de vêtements pour assurer la pension du toutou, après avoir voulu le donner à un enfant, après avoir songé à se précipiter sous un train en marche avec lui, Umberto reprendra courage grâce à son fidèle compagnon,
REALISATION. — Une grande compréhension du cœur humain préside à cette réalisation, dont le sujet est excellent. L’étude dans tous ses détails des réactions d’un être qui n'ose avouer sa misère, a un accent de vérité peignant. L’ensemble est traité par Vittorio de Sica avec une justesse absolue et un remarquable souci des nuances.
INTERPRETATION. — Carlo Battist-i émeut dans son rôle de vieillard solitaire que personne ne prend en pitié. Il est d'une absolue vérité, jouant avec une étonnante simplicité. Son chien, si bien dressé, mérite une place dans l’interprétation. Maria Pia Casilio, qui crée la figure d'une jeune bonne livrée à elle-même et victime de l’égoïsme masculin, interprète son rôle avec naturel. — G. T.
JOSEPH VON STERNBERG VA RÉALISER AU JAPON "ANATHAN ISLAND"
■I» Joseph von Sternberg vient d'arriver au Japon pour une coproduction anglo américano nippon© intitulée
Origine : Italienne.
Prod. : Secolo Films-Scalera, 1949. A.
Mamca.
Réal. : Mario Bonnard.
Auteur : Alberto Manca. Chef-Opérateur : Leonida Barboni. Musique : Guillio Bonnard.
Décors : Virgilio Marchi.
Interprètes : Maria Frau, Isa Pola,
Galeazzo Benti, Aldo Nicodemi, P.
Spadaro, M. Doro, M. Pisu. Premièrere représentation (Cannes) :
17 septembre 1952.
Présentation corporative (Paris) : 1er
octobre 1952.
CARACTERE. — Cette légende de la vie d’une femme donne naissance à une reconstitution historique, misa en scène avec ampleur, usant de beaux paysages, servie par de fort belles images. D’inspiration religieuse, mais conservant une ferme dramatique, cette production reste nettement dans le style du cinéma italien.
SCENARIO. — Marguerite de Cortone (Maria Frau), est aimée de Marco (Aldo Nicodemi), amant de sa belle-mère, Lucia (Isa Pola), qui est jalouse de sa jeunesse et de sa beauté. Arsenio Del Monte (Galeazzo Benti) s’éprend de Marguerite. Devant le refus de son père, Arsenio obtient du Pape V autorisation de célébrer leur union. Il est tué par le frère de son ancienne fiancée, morte de désespoir, alors qu’il vient chercher Marguerite. La colère de la foule oblige Marguerite à fuir. Cachée, elle est découverte, mais Marco la protège au péril de sa vie. Revenue à Cortone, où sévit la peste, Marguerite se dévoue inlassablement. Emu, le père d’Arsenio lui fournira les subsides pour fonder un hôpital. Son rêve réalisé, Marguerite, devenue religieuse, se retirera dans un couvent.
REALISATION. — Mario Bonnard a su graduer, avec une indéniable habileté, ses effets, enchaînant une suite de séquences mouvementées, émouvantes, dramatiques. Les mouvements de foule sont bien réglés. Les images sont particulièrement belles, mettant en valeur des extérieurs poétiques ou pittoresques et des décors imposants.
INTERPRETATION. — Maria Frau, jeune et fort belle, joue avec émotion un rôle aux nombreuses scènes poignantes. Sa plastique s'allie à une sûreté d’expression sobre et sincère. Isa Pola, en femme jalouse, peint avec une vigueur toute latine son personnage. Galeazzo Benti est un sympathique héros aux élans impétueux. Aldo Nicodemi joue avec une louable retenue. — P.-A. B.
Anathan Island, relatant l'histoire de trente soldats japonais qui ne crurent pas à la fin de la guerre. Ce film sera produit par Daiwa Films de Tokyo, d’après un scénario de Tatsuo Asano, assistant-réalisateur, Shu Tagushi, producteur, Yasuo Takimura, directeur de production.
BOMBA DANS LE VOLCAN EN FEU (G.)
(The lost Volcamo) Aventures (76 min.)
(V.O.-D.)
Origine : Américaine.
Prod. : Walter Mirisch, 1950.
Réal. : Ford Beebe.
Auteurs : Scén. de F. Beebe, d'après une histoire de Roy Rockwood.
Chef-Operateur : Marcel Lepicard.
Musique : Ozzie Caswell.
Décors : Dave Milton.
Montage : Richard Heermance.
Interprètes : Johnny Sheffield, Donald Woods, Marjorie Lord, J. Ridgely, E. Verdugo, T. Ivo, D. Harvey, G. Rhodes, R. Lewis.
Présentation corporative (Paris) : 2 octobre 1952.
CARACTERE. — Ce film d’aventures a pour cadre la jungle équatoriale et pour interprète, comme toujours, Jchnny Sheffield. Un charmant enfant constitue l’élément particulier de cette suite des aventures de Bomba. L'éruption d’un volcan sous-marin, puis d’un volcan terrestre, constituent les scènes les plus intéresantes de ce film, fait pour la jeunesse.
SCENARIO. — Le jeune David, dont le père, Paul Gardon, capture vivant les grands fauves de la jungle, a fait la connaissance de Bomba (J. Sheffield), l’homme sauvage. David a appris par Bomba l’emplacement d’un volcan, au pied duquel se trouve un trésor que recherche l’explorateur Barton. Le petit garçon, enlevé par des aides de Barton, qui veulent s’emparer les premiers du trésor, sera sauvé par Bomba, après bien des aventures périlleuses.
REALISATION. — Travail intéressant dans une nature sauvage, que bien peu de spectateurs français connaissent. Certaines scènes de studios sont assez faibles. Très impressionnants enregistrements d’éruptions volcaniques, donnant lieu à de très belles photographies d’un effet saisissant.
INTERPRETATION.— Johnny Sheffield. héros de la série déjà longue des aventures de Bomba, est toujours l’athlète sympathique que l'on connaît. Création très sincère du jeune garçon qui est son partenaire. — G. T.
ALERTE AUX HORS LA LOI
(G.)
(Oklahoma Justice)
Western. (56 min.)
(V.O.)
Origine : Américaine.
Prod. : Monogram, 1951.
Réal. : Lewis Collins.
Auteur : Scén. de Joseph O’Donnell. Interprètes : Johnny Mack Brown. Jimmy Ellison, Phyllis Coates, B. Eilen, K. Duncan.
Première représentation (Paris) : 1er octobre 1952.
CARACTERE, — Western de type classique, illustré des artifices habituels du genre : chevauchées, saloon, bagarres à poings nus, coups de feu, le tout se déroulant dans les décors appropriés d'un petit village de l’Ouest américain du siècle dernier. Bonne tenue d’ensemble.
SCENARIO. — Afin de découvrir le chef d’une bande de hors la loi, qui détrousse les voyageurs, Johnny Mack Brown, policier fédéral, commet quelques exactions hautement répréhensibles. Entrant ainsi en concurrence avec la bande, il finit par être capturé par celle-ci, démasque son chef, « Ma Posey », veuve d’un rancher et après une évasion spectaculaire et quelques actions d’éclat, parvient à arrêter tous les éléments troubles de cette région.
REALISATION. — Conforme à la tradition et aux nécessités du genre. Les sites sont séduisants, les chevauchées fort animées, les bagarres violentes, le tout bien mis en valeur par une technique bien rôdée.
INTERPRETATION. — Acteurs inconnus, mais qui ont su s’adapter parfaitement à leurs rôles. La jeune fille traditionnelle, jolie naturellement, interprète un personnage assez effacé et n’épouse pas le héros, mais un autre personnage secondaire. — P. R.
LES CRITIQUES
DE NOTRE AVANT-DERNIER NUMÉRO (N° 1487, il octobre 1952)
PAGE 10 :
LA VIE D’EMILE ZOLA, 95’. Dist. : WARNER BROS.
LA POCHARDE, 92’. Dist. : WARNER BROS.
ON MURMURE DANS LA VILLE, 108’. Dist. : FOX. L’INCONNUE DES CINQ CITES, 86’. Dist. : SOFRADIS.
PAGE 12 :
TAMBOUR BATTANT, 90’. Dist. : WARNER BROS.
LE SECRET D’UNE MERE, 92’. Dist. : HERAUT FILM. MON CURE CHEZ LES RICHES, 98’. Dist. : C.C.F.C. FAUSSAIRES, 75’. Dist. : CINEFI.
LILY MARLENE, 83’. Dist. : C.C.F.C.