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La Cinématographie Française (1952)

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RUBRIQUE TECHNIQUE MENSUELLE N° 1490 du 1er novembre 1952 OBSERVATIONS SUR UES DIVERS PROCÉDÉS DE COULEURS Il est communément admis que la synthèse | d’un sujet coloré peut se faire à l’aide d’une sélection trichrome photographique. L’idée en revient à Ducos du Hauron, dont certaines planches remarquables sont conservées à la Société Française de Photographie, 51, rue de Clichy. Il est certain que Charles Cros déposa un pli à l'Académie des Sciences, revendiquant la même idée ; mais il n’en fit aucune application. Si l’émulsion photographique est panchromatique, sensible au vert et au rouge ; si les filtres de sélection sont judicieusement choisis ; de même si les pigments colorés qui sont adoptés pour la reconstitution du sujet correspondent à certains critères dits de saturation, la reproduction colorée donnera satisfaction. Encore faut-il que les opérations photographiques soient conduites selon des règles déterminées. Ces conditions n’étant (par exemple dans l’imprimerie), que rarement remplies, il s’ensuit que la mise au point des trois planches tramées, correspondant aux couleurs, bleu, jaune, rouge, exige de nombreuses retouches conduites par des spécialistes et sont d’un prix de revient élëvé. Dans la plupart des cas, une impression de fondu en noir léger est nécessaire, ce qui fait que l’on a quatre planches tramées (quadrichromie). Il a été démontré que si les opérations, depuis la sélection, sont conduites scientifiquement, c’est-à-dire contrôlées suivant les lois de la sensitométrie, noir et blanc d’abord, couleurs ensuite, il est, pour de nombreuses applications, suffisant de travailler sur trois couleurs (Trichromie) . Ce qui est possible en imprimerie l’est encore plus en photo ou en cinématographie, où les méthodes de travail sont plus rationnelles. Il existe en photo et cinématographie d’excellents procédés trichromes. Il est connu, enfin, que des mélanges judicieux de deux couleurs seulement donnent encore une reproduction colorée, laquelle n’a certes pas la valeur d’une trichromie, mais est encore acceptable pour certains sujets. Deux couleurs donnant un blanc forment un blanc dit binaire (Bichromie) . Les procédés, qu’il soient trichromes ou bichromes, appartiennent à deux grandes classes. Ils peuvent être additifs ou soustractifs. Le procédé le plus classique, type de l’« additif », est la fameuse plaque Autochrome, de Louis Lumière (réseaux colorés) . Un procédé type « soustractif » est le Technicolor. Dans le procédé additif, la superposition à l’écran par projection des trois couleurs : bleu, jaune, rouge, donne un Blanc. On obtient un Noir si on les superpose sur film ou sur papier à l'aide de trois pigments (Synthèse soustractive). Deux images successives teintées, l’une en bleu-vert, l’autre en jaune-orange, lesquelles projetées entre 32 et 48 images à la seconde, fournissent une projection additive satisfaisante. Cette méthode, qui constitue le plus simple des procédés, fit la fortune de l’Anglais Urban, avec son film Le Durbar de Delhi. Deux images sélectionnées, l’une bleu-vert, l’autre jaune-orange, superposées de part et d’autre d’un support revêtu de deux couches d’émulsion, puis après développement, mordancées, ce qui rend l’argent réduit susceptible d’adsorber (fixer) des colorants appropriés, constituent une image colorée du type soustractif. Premiers essais de Hammburger, Technicolor, Cinécolor, Kalichrome, de Cuvier, etc. Les procédés bichromes additifs ont été à peu près abandonnés. Les procédés bichromes soustractifs connaissent encore une vogue certaine. Pour les réaliser, on trouve, en effet, dans le commerce des films négatifs superposables. Le premier n'est sensible qu’à une région du spectre ; le second est panchromatique, et a devant lui le support du premier teinté en rouge, qui fait office de filtre. Les deux images issues des deux négatifs sont alors couchées dos à dos sur un film positif à deux émulsions (une de chaque côté du support), l’une teintée en bleu-vert, l’autre en jaune orange. Observons en passant que la pratique montre qu’une projection additive bichrome est supérieure à la projection du même sujet par procédé soustractif. L’étude spectrale des colorants de teinture et de ceux de mordançage fournit en partie l’explication. On se trouve placé en face du problème de la « saturation », phénomène d’importance capitale, qui joue plus ou moins suivant les colorants. Un colorant est plus ou moins saturé, lorsqu’il réfléchit une plus ou moins grande quantité de blanc. A cette enseigne, les procédés, dits « par copulants », qui jouissent d’une grande vogue, sont handicapés parce que les colorants formés dans leurs triples couches sont peu saturés. Le fait d’avoir un négatif à couleurs complémentaires du positif accroît encore la difficulté. La désaturation, plus ou moins grande des couleurs donnant lieu à une dégradation de la couleur. Il n’y a pas lieu d’ailleurs d'attacher une trop grande importance à la chose, car dans la photo ou cinématographie, avec projection en salle obscure, entrent en jeu des phénomènes physio et psychologiques qui masquent en partie la réalité de la désaturation. Celle-ci est moins grande d’ailleurs, si l’on adopte les procédés copulants inversibles où n’entrent en jeu que trois colorants plus saturés. La désaturation jouant sur un positif original issu d’un négatif, on se trouve en présence d’un redoutable problème lorsqu’il s'agit d’obtenir une réplique dite contretype. Le problème n’est pas insoluble. On peut, par exemple, d’un positif à reproduire faire une sélection trichrome, et superposer les trois images sur une pellicule à copulants, ou sur procédé trichrome genre Technicolor, Chimicolor, etc. Il a été proposé de travailler sur procédés copulants donnant un positif inversé qui serait, pour le contretype, travaillé de la même façon. En admettant que la perte de couleur par désaturation soit plus faible, il n’en resterait pas moins vrai que la perte de véracité de la reproduction subsisterait en partie et ne pourrait être réduite qu’avec l’emploi d’un film à caractéristiques sensitométriques (et à colorant) différentes de celui ayant servi lors de la prise originale. Ceci montre les difficultés à résoudre dans ce domaine. On peut aussi utiliser des masques compensateurs, destinés à atténuer le manque de saturation d’une, deux ou trois couleurs. La théorie des masques, si elle donne de bons résultats, est délicate à employer, difficile à appliquer et exige de bons techniciens. Le procédé Kodak à copulants : Ektachrome, Eastman-Color, utilise entre les couches copulantes, des couches colorées qui font office de masques correcteurs. Outre que le processus de ces masques est breveté, cela complique la fabrication. On cherche donc des colorants copulants plus sélectifs et moins sujets à la désaturation. Les procédés Technicolor, Chimicolor, etc., sent peu sujets à ce défaut, car la gamme des colorants sélectifs utilisables est beaucoup plus grande pour la reconstitution négative, et la sélection peut être plus efficace. Il y a lieu de noter qu’il existe différents types de procédés copulants, notamment pour ce qui touche aux corps capables de copuler, donc de donner des colorants, en présence des produits d’oxydation d’un révélateur à base de paraphénylènediamine. Ces corps peuvent être incorporés aux diverses couches ou faire partie du révélateur. Suivant les procédés, on trouve de légères différences entre les pouvoirs résolvants des pellicules des différentes marques, ainsi qu’en fait foi le tableau suivant : POUVOIR RESOLVANT D’une étude de J. Eggert et W. Grossmann (Zurich), parue résumée dans « Science et Industries photographiques », de septembre 1952, il résulte qu’après essais sur 14 pellicules couleurs copulantes de types différents, le pouvoir résolvant est très variable et s’étage entre 25 et 200 traits résolus au millimètre. Ce chiffre était atteint avec l’émulsion Eastman-Color positive.