La Cinématographie Française (1952)

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LA CÎNÉMATOGRAPHiE FRANÇAÎSE CRITIQUES DES FILMS 8 Novembre 1952 «^wwww! LIMELIGHT (G.) (Feux de la Rampe) Drame psychologique (140 min.) (V.O.-D.) Origine : Américaine. Prod. : Charles Chaplin, 1952. Réal. -Auteur : Charles Chaplin. Chef-Opérateur : Karl Strauss. Musique : Charles Chaplin. Dir. artistique : Eugene Loutrié. Dir. de Prod. : Lonnie d'Orsa. Montage : Joe Inge. Interprètes : Charles Chaplin, Claire Blocm, Sydney Chaplin, A. Eglevsky, M. Hayden, Wh. Dryden, N. Bruce, N. Lloyd. B. Keaton. Première représentation (Paris) : 31 octobre 1952. CARACTERE. — La sortie d’un film de Charles Chaplin est toujours un événement mondial. La venue en Europe de Chaplin, à l’occasion de la présentation de Limelight et des incidents politique entourant ce voyage, ont accentué encore l’intérêt du public pour ce film. Limelight n’est pas un « Chariot » ; le célèbre héros du muet qui fit rire aux larmes est absent de ce film. Mais l’esprit du « petit vagabond » et l’atmosphère psychologique de ses aventures se retrouvent cependant dans cette œuvre amèrement philosophique où l’on devine l’intention de Chaplin d’extérioriser son état d'âme actuel. Ce film est un drame, souvent très émouvant, et cette intense émotion nait tout autant des brefs regards douloureux du héros que de ses longs monologues. Mais le public qui attend « Chariot » ne sera pas complètement, déçu ; hormis quelques attitudes qui parsèment çà et là l’action, il retrouvera à la fin du film sa joie de jadis lorsque Chaplin et Buster Keaton, sur la scène d’un music-hall, improvisent un sketch très « Mack Sennett ». A signaler les débuts d’une jeune comédienne de grand talent : Claire Bloom. SCENARIO. — Calvero (C. Chaplin), artiste de1 music-hall vieillissant, jadis très célèbre, aujourd’hui oublié, sauve 1 du suicide une jeune ballerine, Terry (C. Bloom). Grâce aux efforts qu’il déploie pour lui redonner la confiance et le goût de vivre, une entente amicale s’établit entre eux et lorsque Calvero, découragé de constater qu’il ne fait plus rire le public, s’adonne à la boisson, Terry s’emploie à le corriger. Mais plus tard, reconnaissant l’équivoque de leur situation et se refusant, malgré son propre amour caché, à épouser Terry, comme elle le lui demande, Calvero disparaît la laissant libre de' sa destinée, sachant bien qu’il sera remplacé par le jeune compositeur Neville (S. Chaplin). Alors qu’il chantait dans les rues, Calvero est retrouvé par Terry. Celle-ci, qui est devenue une grande étoile de la danse, grâce aux soins et aux conseils de Calvero, obtient qu’un gala de bienfaisance soit donné au bénéfice de son bienfaiteur. Calvero lui-même paraît en scène dans son vieux tour de chant et reconquiert son public qui rit aux larmes comme jadis. Voulant couronner son succès, il improvise, avec un de ses vieux amis (B. Keaton) , un numéro irrésistible , qui lui permet de remporter le plus grand succès de sa carrière. Mais Calvero a trop compté sur la résistance de son cœur et après une dernier gag, il expire sur la scène qui vit son triomphe, terrassé par une embolie, tandis que sous les feux de la rampe (limelight), Terry danse merveilleusement. REALISATION. — Bien que d'un caractère très différent de celui aui fit la gloire de son auteur, ce film de Chaplin recèle l’esorit même de tous les « Chariot » : un homme malheureux qui oublie sa misère afin de créer le bonheur d’une jeune fille désespérée et qui se sacrifie pour sa protégée (cf. les premiers « Chariot », Le Cirque. Les Lumières de la Ville, Les Temps Modernes, etc.). Pourtant, ici, Chaplin, qui s’est incorporé plus intimement encore à son personnage que précédemment, a donné libre cours à sa sensibilité. Elle s'exprime avec plus de tragique que d’ordinaire et au début du film, le spectateur est dérouté par les longs dialogues exaltant une philosophie hautement humanitaire et la rigou reuse fixité de la caméra en accentue encore le caractère dramatique. Mais peu à peu l’action prend corps et un simple regard suffit à bouleverser. La technique de Chaplin a toujours été très sobre et a toujours été mise au service des interprètes. On n’oubliera pas dans Limelight l'expression du visage de Calvero, mis en valeur par l’extinction progressive des lumières de la scène, lorsque, caché derrière un portant, il vient d’assister à la brillante audition de sa protégée devant un directeur de music-hall. Ici et là, on apprécie également un cadrage choisi qui crée admirablement l’atmosphère. Mais c’est surtout la scène finale qui provoque l’enthousiasme, lorsque se joue devant nous un sketch digne des meilleurs « Mack Sennett ». Le public, alors, retrouve Chariot et, malgré les grandes qualités de ce qui précède, c'est encore lui qui gagne la partie. A signaler l’excellent thème musical composé par Chaplin, qui soutient parfaitement l'action de cette œuvre minutieusement construite et réalisée. Mlle Melissa Hayden (du New York City Ballet, de Georges Balanchine, et André Eglevsky, tous deux connus et appréciés du public français, ont composé les danses qu'ils exécutent avec beaucoup de brio, de grâce et dans une technique parfaite. Melissa Hayden est substituée très adroitement à Claire Bloom. INTERPRETATION. — Jamais comme ici, il nous avait été donné d’apprécier à leur juste valeur, les qualités d’acteur dramatique de Charles Chaplin. Auteur de l’œuvre qu’il interprète, il en connaissait toutes les richesses et sa grande sensibilité l’a puissamment aidé à exprimer, presque imperceptiblement, les sentiments qui bouleversait Pâme de son héros, avant de bouleverser celle du public. Claire Bloom, qui fait à ses côtés de triomphants débuts, est elle aussi une comédienne d’une étonnante présence et d’une merveilleuse sensibilité. Elle restera sans doute l'une, — sinon la seule, — des plus émouvantes partenaires de Charles Chaplin. Sydney Chaplin interprète un rôle assez effacé, mais ses quelques apparifions suffisent à prouver son talent. — P. R. CRI D'ALARME (G.) Page d’histoire (90 min.) Origine . Américaine, 1950. Prod. : Edmund Reek-Moviétone. Commentaire français d’André Lang, dit par Roland Ménard, Bernard Marcay et Georges Hubert. Montage : Louis Tetunic. Première représentation (Paris) : 22 octobre 1952. CARACTERE. — Film de montage, uniquement constitué par des docum-nits d’archives et de journaux d’actualités. Tranche d’histoire mondiale s’étendant du traité da Versailles à l’agression nord-coréenne. Impressionnant tour d’horizon d’une époque fertile en événements tragiques. SCENARIO. — La prospérité et l’isolationisme américains, les conséquences de la. défaite allemande, la naissance du fascisme et de l’hitlérisme, les provocations du Führer, la traîtrise de Munich, le traité germano-soviétique . l’écrasement de la Pologne, Dunkerque, l’effondrement de la France. A ces événements succèdent l’action tenace de Churchill, l’invasion de la Russie, Pearl Harbour, les rencontres de Roosevelt avec Staline, les batailles du Pacifique, le débarquement. la libération de l’Europe et l’explosion de la bombe atomique. Les signatures des traités de paix, la fondation de l’O.N.U. précédent le début des hostilités en Corée, nouveau conflit, succédant à un combat de rdus de cinq ans. REALISATION. — Excellent montage des meilleures vues d’actualités existantes, accompagné d’un commentaire sobre et d’une grande clarté exposant les erreurs commises après le Traité de Versailles, le péril causé par les dictatures et les menaces pesant sur un avenir mal assuré. G. T. ILS SONT DANS LES VIGNES (A.) Comédie musicale (89 min.) Origine : Française. Prod. : Union Européenne Cque, 1951. Réal. : Robert Vernay. Auteurs : Pierre Seize, adapt. et dial, de P. Laroche. Chef-Opérateur : René Gaveau. Musique . Loulou Gasté. Dir. de Prod. : Jean Erard. Montage : Marthe Poncin. Chef-Opérateur du Son : Coutellier. Interprètes : Line Renaud, Lucien Baroux, Suzanne Dehelly, Albert Préjean, M. Régamey, Ph. Olive, R. Cordy, P. Démangé, F. Gilbert, Ch. Lude, J. Daurand, J. Dunot, L. Bélières, P. Bonifas, R. Seller. Premières représentations (Cannes) : 6 février 1952 ; (Paris) : 31 octobre 1952. CARACTERE. — Amusante comédie musicale aux nombreux airs gais et vivants, d’une truculence et d’une verdeur toute bourguignonne, qui se déroule sur un rythme rapide. Le culte de la dive bouteille doit amener la conversion des anti-alcooliques. Le thème, dû à Pierre Seize, dialogué avec verve par Pierre Laroche, réalisé avec optimisme et bonne humeur par Robert Vernay. révèle Line Renaud chanteuse déjà très connue du grand public, en actrice pleine de sincérité et de simplicité. SCENARIO. — En 1935, à Valromey, en Bourgogne, le Commissaire de police, Desbordes (Lucien Baroux) , prend la tête de la Ligue AntiAlcoolique. Son frère, Pimpin Desbordes (Albert Préjean), le plus fier buveur de la région, organise avec ses amis la lutte contre ces projets. Pierre Morau (Maurice Régamey) . a conquis le cœur de Rose Filhol (Line Renaud), fille d’un cafetier. Son désespoir est immense quand elle apprend que Pierre est le représentant d’une marque de boisson étrangère. Grâce aux révélations de Arbaner (Raymond Cordy), le Congrès AntiAlcoolique sombrera dans le ridicule. Pendant que le vin coule à Valromey. Pierre se réconciliera avec Rose et les gardes mobiles arrêteront Desbordes et ses séides, à la grande joie de Pimpin et de tous les vignerons. REALISATION. — Robert Vernay a su avec adresse incorporer à son sujet toute une suite de chansons et de passages musicaux, donnant à son film un rythme du plus pétillant optimisme. Les images de Gaveau sont excellentes. Les décors réels, comme les extéreurs, sont bien choisis. La musique de Loulou Gasté, comme les lyrics d’André Hornez, seront vite populaires. INTERPRETATION. — Pour ses débuts à l’écran. Line Renaud prend un bon départ et trouvera auprès des spectateurs le succès qu’elle a obtenu auorès des auditeurs. Albert Préjean fait une création truculente. Lucien Baroux est fort amusant. Raymond Cordy a de la fantaisie. Maurice Régamey est un sympathique jeune Dremier, sentimental et tendre. Jean Daurand. André Brunot. Léon Bélières. Jean Dunot. Philippe Olive, font d’amusantes silhouettes de bourguignons francs buveurs. — P. -A. B. LES HOMMES DE FER (530 m.) Prod. : La France en Marche. Dist. : Cinédis. Réal. : R. Barjavel. Opérateur : Roger Fellous. Musique : Maurice Thiriet. Histoire de l’armure, d’après les collections considérables du Musée de l’Armée aux Invalides. Transformations successives, au fur et à meure du perfectionnement des armes ; armures de parade, de tournoi et de guerre. Présentation de pièces célèbres : François Ier, Henri II, Louis XIV jeune. Evocation adroite de certains traits de mœurs et usages de ces temps lointains. Film intelligent, intéressant et original. — p. M. ADIEU PARIS (G.) Comédie musicale (85 min.) Origine : Française. Prod. : Films Lutétia 1952. Réal. : Claude Heymann. Auteurs : Scén. urig. de Rob : adapt. de Cl. Heymann et Rob ; dial, de G. Hanoteau. Chef-Opérateur : Pierre Petit. Musique : Camille Sauvage. Décors : Laurenti. Dir. de Prod. : Sénamaud. Montage : Lamy. Chef-Opérat. du son : W. Sivel. Interprètes : Camille Sauvage et son orchestre, Françoise Arnoul, H. Vilbert, V. Marino, R. Cosima, J. Gél’ald, R. Clermont. Ph. Nicsud, M. Arnold, J. Prély, M. Woop. Présentation corporative (Paris) : 25 septembre 1952. Première représentation (Paris) : 24 octobre 1952. CARACTERE. — Ce film, souvent entraînant, respecte toutes les traditions de la comédie musicale, en particulier une intrigue sans prétention et une bonne humeur constante. Son grand intérêt est de présenter un orchestra bien connu de tous les auditeurs de radio, celui de Camille Sauvage avec tous ses musiciens et chanteurs et qui est entouré ici de comédiens appréciés comme Françoise Arnoul, Henri Vilbert et Jim Gérald. SCENARIO. — Un jeune chef d’orchestre, Camille Lamy (C. Sauvage). veut faire croire à son père J (H. Vilbert), industriel marseillais, au’il obtient beaucoup de succès à Paris. Mais le brave homme n’est pas dupe et ne croit pas du tout à l’avenir musical de son fils. Aussi songe-t-il sérieusement à lui faire '' épouser une riche héritière, Juliette. Camille, lui, est amoureux , d’une chanteuse italienne (V. Marino). Les choses sont encore compliquées par lu pupille de M. Lamy. Françoise (F. Arnoul). Finalement tout s’arrangera, Camille o.ura du succès et épousera celle qu’il aime. REALISATION. — Réalisé à Marseille dans de bons décors naturels, le film se déroule fort agréablement et rend assez facile à suivre une histoire dont les détails sont parfois complexes. La photographie est tou t jours soignée et d’intéressants effets d’éclairage ont été réussis. INTERPRETATION. — Henri Vilbert joue avec son autorité coutumière un rôle qui lui est familier. La photogénique Françoise Arnoul est très à son aise, ainsi d’ailleurs oue son partenaire Philippe Nicaud. Camille Sauvage qui montre sobriété et entrain doit être surtout apprécié dans son interprétation de bonnes chansons rythmées. — C. B. NAVIRES (600 m.) Prod. : C.F.F. Réal. : Scén. et comm. Marc Cantagrel. Opérateur : René Duval et Maurice Damien. Dessins animés : L. Motard. Musique : Garette. Panorama d’ensemble, en forme de synthèse, de l’industrie de la construction navale : cargos, paquebots, pétroliers, bananiers, docks flottants, etc. Son importance, à la fois dans l’activité industrielle générale du pays et dans l’équilibre financier (économies de devises). Statistiques, Réputation éminente des chantiers navals français « Normandie » et contretorpilleur « Terrible » et leurs records mondiaux de vitesse... Eléments de la construction (schémas) : coque, membrures, ponts. Nouvelles techniques de la construction : soudage : assemblage d’ensembles préfabriqués, d’où gain de poids, de temps. Toute l’industrie nationale apporte sa contribution : métallurgie, mécanique, instruments de précision, décoration. ameublement. Présentation claire et très expressive de moments choisis, brefs et très significatifs. Très belles prises d’images, réalisées dans de nombreux établissements industriels divers. Prenante impression d’ordre, de précision dans le travail intimement associé des ingénieurs, savants, ouvriers, artistes contribuant à l’ensemble. Sens de la grandeur du travail de l’homme. Intérêt constant et très varié. — P. M.