La Cinématographie Française (1952)

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9 LA ciNÉAtATOGRAPHÎE FRANCAÎSE « MANON DES SOURCES » sera projeté en une seule séance La dernière œuvre de Marcel Pagnol, Manon des Sources qui devait comprendre deux époques et, par conséquent, être présentée en deux programmes, n’en formera plus qu'un d’une durée de trois heures environ. Le film sera donc coupé par un entr’acte, la première partie étant Manon des Sources et la seconde Ugolin. Une quarantaine de copies sont actuellement au tirage et permettront de projeter le film dans toutes les grandes villes de province pour les fêtes de fin d’année. Les Parisiens devront attendre le début de janvier pour voir la sortie en exclusivité de ce film qu’on peut qualifier de sensationnel, tant par l’esprit de notre académicien du cinéma que par sa réalisation et ses idées de mise en scène. — L. O. ♦ RAOUL PLOQUIN va produire un film sur la jeunesse L’excellent et avisé producteur, Raoul Ploquin, dont le dernier film, Douze Heurés de Bonheur (Jupiter), effectue actuellement une brillante carrière, envisage de faire porter à l’écran, par un grand réalisateur, un scénario d’Albert Valentin, traitant des mérites de la jeunesse contemporaine. L’action se déroule dans un lycée mixte de province, plus précisément dans une classe de rhétorique. Le désir de l’auteur et de M. Ploquin est de présenter la vraie jeunesse française, qui n’est pas celle dont les exploits sont relatés dans les journaux à scandales, qui n’est pas non plus celle qui hante les caves « existentialistes ». Ce film aurait un double but : apporter au public un moment de délassement et lui permettre de mieux connaître cette jeunesse, sur laquelle des jugements définitifs ont été portés trop souvent à tort. Nous tenons une fois de plus à rendre hommage à la clairvoyance de M. Ploquin, qui ne s’est jamais intéressé qu’à des sujets dignes du plus grand intérêt (Le Ciel est à Vous, Les Dames du Bois de Boulogne, La Vie en Rose, Sans laisser d’adresse, etc.). — P. R. L*« ALHAMBRA », DE MÉZ1ÈRES OUVRE SOUS SON TROISIÈME ASPECT Au cours d’une soirée inaugurale, à laquelle présidaient M. Maurice Daudin, préfet des Ardennes, et M. Raymond Hanus, maire de Mézières ; M. Marcel Thirriot, président-directeur général de la Société Nord-Est Cinéma, a ouvert, jeudi 6 novembre, le nouvel Alhambra, de Mézières, entièrement modernisé par les soins de M. Edouard Lardillier, architecte. Avec un concert donné par l’Harmonie municipale de Mézières, les courts métrages : A l’Ombre des Pyrénées, Le Clown de la Jungle et les Actualités EclairJournal, le programme d’ouverture comportait Le Petit Monde de Don Camillo, qui trouva son grand succès auprès des personnalités macériennes invitées. Le hall en rotonde, très élégant, communiquant avec un grand bar latéral, accède de plain-pied avec l’orchestre et par quelques marches avec la corbeille surélevée. Au total, 850 places. L’ensemble est or, rouge (fauteuils, tentures et tapis) et ciel bleu de nuit. Eclairage indirect général, avec luminaires en loggias latérales. Cabine Western Standard, fauteuils de Gallay, climatisation de Wanson (Lille), tapis de Holbecq (Tourcoing). L'Alambra, ancien « Grand Cinéma », fut le premier établissement dirigé par M. Thirriot. Détruit par un incendie en 1925, aussitôt reconstruit, il réapparaît aujourd’hui sous son troisième aspect. La scène, machinée, permet concerts, attractions et séances théâtrales. ♦ EXPORTATION ITALIENNE L’exportation des films italiens s’est accrue de 100 % par rapport à 1949. Les marchés les plus importants pour le film italien sont l'Amérique Latine, la Suisse, l’Allemagne et l’Europe centrale. Ce pays fait un gros effort pour conquérir le marché américain. Pour les 12 mois se terminant en août dernier, l'Italie a produit 128 films et 422 documentaires. A l’occasion du récent passage à Paris de William Pine, producteur associé de Paramount, cette société avait organisé un cocktail amical dans un hôtel de la place Vendôme. De nombreux journalistes y assistaient. Le voici répondant aux questions que lui pose notre Directeur général, M. P. A. Harlé, sur L’OR DE LA NOUVELLE GUINEE, un grand film d’aventures en Technicolor, produit par Pine et Thomas, que nous allons voir prochainement en France. PATHÉ et U. G. C. forment une société pour la rationalisation de l'Exploitation Les Société S.N.P.C. et U.G.C., déjà associées dans les Messageries du Film, viennent de constituer une société d’études, la « Société d’Etudes Cinématographiques », dont le but est la rationalisation de l’exploitation de leurs théâtres. Cette société est gérée conjointement par les Société S.N.P.C. et U.G.C., dont les représentants permanents sont MM. Thévenot et Cambournac. M. Richard assure les fonctions de directeur, M. Héron celles de directeur adjoint. Le siège de la société se trouve 56, rue de Bassano. M. Fred Orain, président de la Commission Supérieure Technique, a bien voulu nous communiquer le texte de la conférence qu’il a faite lors du Congrès International « Cinéma et Télévision », de Turin. Nous commençons aujourd’hui la publication de cet exposé, dans lequel M. Fred Orain définit la position du producteur de films devant la Télévision et fait état des procédés de « tournage accéléré » employés actuellement pour les films destinés à être télévisés. Chapitre Ier En dehors de la pellicule, simple instrument de travail qui peut fort bien être associé d’ailleurs, et le sera de plus en plus, à la diffusion radioélectrique, en qualité de support d’enregistrement, la Télévision consiste, tout comme le Cinéma, à décrire la réalité et la vie, à permettre des divertissements ou à conter des histoires au moyen d’images sonores. La Télévision et le Cinéma parlent la même langue, usent du même vocabulaire et de la même syntaxe, tendant au même dynamisme par les mêmes artifices, sont subordonnés de la même manière aux lois suprêmes du rythme, se prêtent aux mêmes effets d’ellipse, de suggestion, de contrepoint audio-visuel, et ainsi de suite. Du point de vue de la technique pure du spectacle, le passage du cinéma à la télévision n’est pas une révolution comparable à la substitution du cinéma sonore au cinéma muet, il n’est, en fait, qu’une des séquelles de cette révolution. La Télévision n’est qu’une élève, une continuatrice, une héritière, même quand elle ne se borne pas à emprunter des films qui ne lui étaient pas destinés, même quand elle prend l’initiative d’impressionner de la pellicule pour son propre compte, même quand elle fait joujou avec la transmission instantanée du spectacle « vivant », même quand elle n’est pas tout bonnement cliente du cinéma. La Télévision est un miracle. Mais l’effet d’un miracle qui se répète tous les soirs cesse bien vite d’émerveiller. On ne s’abandonne pas au miracle. Ce qu’on voit, ce qu’on peut aimer à voir sans se lasser, c’est ce que cette technique apporte et rapporte, la substance de l’image, abstraction faite des procédés radiotechniques de transmission. Ce qui compte, en définitive, c’est, comme on dit, le programme. Son mécanisme de consommation, aussi bien que son mode de production sont très proches du cinéma. Les braves gens ne s’y trompent pas qui, placés pour la première fois devant un récepteur d’images, s’écrient inévitablement : « Cette machine-là, mais c’est le cinéma chez soi ! ». Elle exerce sur son public un effet de fascination équivalent à celui que provoque le cinéma. L’absence de ce facteur favorable à l’envoûtement que constitue l’obscurité obligatoire du théâtre d’images est compensée, largement compensée, par la multiplication des émissions : le petit cinéma à domicile tous les soirs vaut largement le grand cinéma une fois par semaine. Ce miroir toujours prêt à vous conter une histoire nouvelle est un instrument dont la puissance magique égale celle de l’écran, plus difficilement accessible. Elle la surpasse même, mais en la continuant. Elle en est l’épanouissement universel, peut-être l’aboutissement définitif. Mais il faut préciser que la Télévision, en exerçant sur ces fidèles une action incomparablement plus forte que celle de la radio fatiguera davantage (ce qui devrait, en toute logique, justifier une heureuse limitation des heures d’émission). En exigeant de la Télévision une qualité au moins égale au niveau traditionnel des spectacles dignes de ce nom, les désirs du public contre-balanceront les tendances à l’avilissement de cette nouvelle technique d’art industrialisée. Rappelons que, dans l’histoire du Cinéma, le mauvais film, malgré les formidables atouts dont il disposait, malgré tant de spéculations sordides sur les pires instincts du public, malgré la quasi inexistence d’une élite de spectateurs possédant une influence réelle sur l’évolution de la production, n’a pas réussi à éliminer complètement le film de qualité. Toute fragile qu’elle soit, cette victoire n’en est pas moins d’heureux augure ; elle permet d’espérer que, dans notre vieille Europe, la politique de la qualité bénéficiera de l’acquiescement du spectateur et du technicien, que l’artiste trouvera dans le spectateur de télévision un allié plus énergique encore que le spectateur de cinéma. Ce n’est pas sans intention que j’insiste aussi vivement sur la parenté de ces deux formes de spectacles, sur la similitude des techniques qui régissent production et distribution pour le Cinéma et la Télévision. TÉLÉVISION ET CINÉMA par Fred ORAIN , président de la C.S.T. (A suivre.)