La Cinématographie Française (1952)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

14 0jfc IA ONÉMATOGRAPMiE FRANÇAISE CRITIQUES DES FILMS — 27 Décembre 1952 MANON DES SOURCES (G.) Comédie dramatique provençale (200 min.) Origine : Française. Prod. : Films Marcel Pag'nol, 1952. Réal. -Auteur : Marcel Pagnol. Chef-Opérateur : Willy. Musique : Raymond Legrand. Décors : Eugène Delfau. Montage : Raymond et Jacques Bianchi. Chef-Opérateur du Son : M. Royne. Interprètes : Jacqueline Pagnol, Raymond Pellegrin, Rellys, H. Vilbert, Delmont, Arius, F. Sardou, R. Vattier, Sarvil, H. Poupon, Blavette, A. Bervil, Daxely, D. Bosco, Mafïre, J.-M. Bon, Panisse, Ardisson, Ch. Lude, J. Toscane, Bréols, Valois, M. Géniat, M. Mathis, M. Marty. Première représentation (Nice) : 16 décembre 1952. CARACTERE. — Dans son style si personnel, tcur à tour spirituel, mordant, évocateur, poétique, Marcel Pagnol donne, avec ce film, une production digne de ses meilleures œuvres. Il anime ses personnages truculents dans le cadre provençal et campagnard qu’il aime et comprend si bien, avec une vie intense, les montrant soit naïfs, soit rusés, âpres au gain, en amoureux de leur terre, de ses fruits et de ses filles. Toujours hauts en couleurs, les dialogues évoquent une philosophie simple mais vraie et cette histoire d'un village soudain privé d’eau expose avec gravité et humour à la fois, le drame des consciences né d'un incident de la vie quotidienne. Tous les sentiments se montrent et s’affrontent en une sarabande héroïcomique où la subtilité du dialogue, le bon sens, l’humour de la Provence éclatent à chaque image. SCENARIO. — Manon Cadoret (Jacqueline Pagnol) , surnommée par les habitants de La Bastide Blanche, en Provence, « La Manon des Sources », vit dans la colline avec son troupeau, mal vue de la population, qui la considère comme une sorcière. Grâce à l’appui de l’instituteur (Raymond Pellegrin), Manon est enfin lavée de tous soupçons, mais elle a juré de se venger. Détournant une source, Manon prive d’eau la cité et les champs. L’affolement général amène Ugolin (Rellys), à avouer qu’il a malhonnêtement acquis les biens du père de Manon en murant une source. Mais tout le village est aussi coupable, car, le sachant, tous ont gardé le silence. Anglade (Delmont), décide le village à faire amende honorable après qu’Ugolin se soit pendu. Le Curé (Henri Vilbert), dont les paroles ont remué les âmes, remerciera le Ciel du retour de l’eau aux fontaines, tandis que l’Instituteur avouera son amour à Manon, qui a renoncé à sa vengeance. REALISATION. — Une très grande partie de l'intérêt du film réside dans le texte. Une suite de situations, tantôt dramatiques, tantôt humoristiques, situe les moments où culmine l’action, tandis que d’aùtres, en intermèdes, peignent vigoureusement l’âme, les conceptions et le comportement de chaque protagoniste. L’atmosphère provençale est restituée avec vigueur, autant par les faits, dits et gestes des interprètes que par les cadres où ils vivent. Une poésie agreste, sincère, naïve volontairement, se dégage des images, dont certaines en extérieurs sont fort belles. La musique d’ambiance, d’inspiration) folklorique, a un charme typiquement méridional. INTERPRETATION. — C’est tout le petit monde de Marcel Pagnol qui revit ici avec ses travers, sa bonne humeur, ses instants dramatiques, mais avant tout c’est la terre qui dicte sa loi. Jacqueline Pagnol est une jeune et sincère Manon, bondissante et vengeresse. Raymond Pellegrin est l’Instituteur, dressé contre toute injustice, luttant pour le triomphe du droit et de son amour. Rellys est un pathétique Ugolin, victime de son âpreté. Henri Vilbert est un, magistral Curé, qui sait se taire et parler quand il faut. Delmont est Anglade, paysan pondéré et honnête. Arius est un truculent Boucher, qui sait faire bon poids. Les nombreux autres rôles ont du relief et sont bien campés par leurs interprètes méridionaux. — P.-A. B. DEUX DE L'ESCADRILLE (G.) Comédie de situations (90 min.) Origine : Française. Prod. : Jason-Latino Consortium Cinéma 1952. Réal. : Maurice Labro. Auteurs : Roman de Pierre Salvat ; adapt. et dial, de Cl. Boissol et J. Emmanuel. Chef-Opérateur : Lehérissey. Musique : Paul Durand. Décors : Boutié. Dir, de Prod. : Hubert d'Achon. Montage : Desagneaux. Chef-Opérat. du son : Gauguier. Interprètes : Jean Richard, Roger Pierre, Noël Roquevert, J. Emmanuel, Cl. Boissol, D. Moreno, Armontel, R. Darène, M. Vincent, M. Barbulée. Présentation corporative (Paris) : 16 décembre 1952. CARACTERE. — Comédie de situations s'apparentant aux vaudevilles militaires qui ont toujours eu la faveur du public. L’action met en scène deux aviateurs français de la dernière guerre à qui surviennent toutes sortes d'aventures désopilantes. Nombreuses scènes d’extérieurs et Jean Richard, excellent comique, en vedette. SCENARIO. — L’aviateur surnommé Saucisse (J. Richard) est chargé avec son coéquipier (R. Pierre) de convoyer, de Sardaigne où est cantonnée son unité, jusqu’à Marrakech, un appareil destiné à la révision. Chemin faisant, il abat un bombardier américain en croyant qu’il s’agit d’un Messerschmidt et cette aventure risque de le faire passer en conseil de guerre. Mais son colonel (R. Darène) prend sa défense et obtient sa grâce, après que sur le chemin du retour, Saucisse ait réussi à ramener au sol un bombardier gravement endommagé par des chasseurs allemands qu’il a abattus. REALISATION. — Malgré quelques longueurs, ce film fait souvent rire. Les mésaventures comiques qui surviennent au héros renferment des gags irrésistibles. La mise en scène est sobre et soutient bien l'action. Belles vues d'extérieurs et de « plein air » (avions en vol). INTERPRETATION. — Tous les rôles de ce film ont été distribués à des acteurs comiques qui font honneur1 à leur réputation. On est un peu étonné de voir Armontel dans un rôle de général sérieux, mais ses réparties dans le cadre de l’action sont amusantes. Jean Richard, le nouveau jeune comique, et Roger Pierre, son partenaire, défendent leur rôle au mieux de leur talent. Noël Roquevert et Jacques Emmanuel et les charmantes Magali Noël et Maria Vincent font des apparitions remarquées. — P. R. ! (A) Pour adultes seulement, j (G) Pour tous publics. (S) Officiellement interdit aux enfants de moins de seize ans. IVANHOE (G.) Film d’aventures historiques ( 105 min.) Technicolor ( V.O.-D.) Origine : Américaine. Prod. : Pandro S. Berman, 1951. Réal. : Richard Thorpe. Auteurs : Scén. de N. Langley, adapt. de A. MaeKenzie, d’après le roman de Sir Walter Scott. Chef-Opérateur : F. A. Young. Conseiller du Technicolor : J. Bridge. Musique : Miklos Rozsa. Dir. artistique : Alfred Junge. Interprètes : Robert Taylor, Elizabeth Taylor, Joan Fontaine, George Sanders, E. Williams, R. Douglas, F. Currie, F. Aylmer, F. de Wolff, N. Wooland B. Svdnev, H. Warrender, P. Holt. Présentation corporative (Paris) : 16 décembre 1952. Première représentation (Paris) : 19 décembre 1952. CARACTERE. — Ce film, de grande envergure, est une magnifique illustration du roman fameux de Sir Walter Scott, dont il a respecté et l'histoire et le caractère chevaleresque. De très gros moyens ont été employés pour rendre avec éclat une époque lointaine et troublée, le XIIe siècle, dans une Angleterre déchirée par les luttes impitoyable entre Saxons et Normands. Un excellent Technicolor parfait les multiples éléments spectaculaires de cette production qui bénéficie, en outre, d’une distribution exceptionnelle. SCENARIO. — Lt chevalier saxon, Ivanhoë (R. Taylor), a découvert que son roi, Richard-Cœurde-Lion, n’est pas mort, mais est prisonnier du duc d’Autriche. C’est le frère de Richard, Jean-sansTerre. qui a fait courir le • bruit de sa mort pour monter sur le trône. Ivanhoë se met à la recherche des cent cinquante mille marks d’argent exigés comme rançon. En Angleterre, Rebecca (E. Taylor), la fille d’Isaac, un juif, dont il a sauvé la vie, lui donne assez d’argent pour qu’il puisse acheter une armure et un cheval. Cet équipement lui permettrade concourir au tournoid’Ashby, qui oppose Normands et Saxons. Grâce à lui les Saxons triomphent. En dépit de sa jalousie naissante, la fiancée d’Ivanhoë, Rowena (J. Fontaine), laisse la belle Rebecca soigner le jeune chevalier, blessé au cours du tournoi. Bois-Guilbert (G. Sanders), l’âme damnée de Jeans ans-Terre, emprisonne, au château de Torquillstone, Isaac, Rebecca, Cedric, Rowena et Ivanhoë. Les prisonniers sont délivrés par les archers saxons de la forêt de Sherwood. Rebecca est accusée de sorcellerie et condamnée à être brûlée vive. Ivanhoë accepte le « jugement de Dieu » et se bat avec Bois-Guilbert. Sa victoire prouve UN ANGE DANS LA FOULE (G.) Aventure policière (90 min.) (V.O.-D.) Origine : Italienne. Prod. : Mario Borghi. Réal. : Leonardo de Mitri. Chef-Opérateur : Carlo Bellero. Interprètes : Umberto Spadaro, Isa Pola, Dante Maggio, le petit Angelo. Présentation corporative (Paris) : 28 novembre 1952. CARACTERE. — Les hommes sont liés les uns aux autres par le facteur hasard, et leurs histoires bien souvent s’enchevêtrent, mêlant le bien et le mal. Tel est le thème développé avec, comme lien entre les divers épisodes du film, un enfant mulâtre perdu dans Rome. SCENARIO. — Angelo, petit orphelin mulâtre, arrive seul à Rome par avion. Un incident empêche les religieuses, venues le chercher, d’être présentes à l’atterrissage, et l’enfant part seul dans la ville. Recueilli par une brave femme, il s’enfuit après avoir été témoin d’un crime et échappe innocemment aux rechcr elles du policier Laspada (U. Spadaro). Après des hasards multiples,qui l’emmènent dans des milieux divers, Angelo est retrouvé par Laspada au moment où il est témoin d’un combat mortel entre l’assassin et un artiste qui l’a recueilli. L'aventure, qui se solde par de nombreuses arrestations et par la mise en liberté d’uni jeune homme soupçonné d’être l’auteur du crime, a pour conclusion le mariage de Laspada. REALISATION. — Intéressante étude de cas variés, montrant avec intelligence les réactions humaines dans des situations créées par le hasard. Grande finesse de détails et charmante compréhension de l'enfance. INTERPRETATION. — Le petit Angelo, qui a également tourné dans L'Orphelin de Capri, est un charmant mulâtre, aux cheveux blonds, qui vit tout naturellement son personnage sans le moindre artifice. Umberto Spadaro joue avec finesse et une pointe d’humeur son rôle de policier cherchant à démêler les fils d'une intrigue embrouillée. Les personnages épisodiques nombreux sent tous fort bien choisis. — G. T. l'innocence de Rebecca. Tandis que Richard-Cœur-de-Lion, libéré par le paiement de la rançon réunie par Ivanhoë, arrive sur les lieux du combat, Rebecca, qui aimait son sauveur, part tristement; Rowena retrouve avec bonheur son fiancé. REALISATION. — Le roman de Scott était suffisamment fertile en rebondissements pour permettre la réalisation d'un film dynamique, l’écueil étant même dans une confusion possible. Il a été soigneusement évité par l’élimination des détails peu importants ; par contre, l’essentiel de l’œuvre se retrouve en entier dans le film. Et surtout, tout le côté prodigieusement spectaculaire de l'histoire a été exploité au maximum. On n’oubliera pas, par exemple, le choc formidable des pesantls cavaliers lors des tournois, le grouillement de foules en costumes dans nombre de scènes, la nuée de flèches s’abattant sur le château de Torquillstone. Inspirés de la mode médiévale, les costumes sent fort jolis et parfaitement mis en valeur par un Technicolor très réussi; les décors, solides et bien étudiés, font très vrais. Tout ainsi a été réuni pour faire de ce film une superproduction aussi fidèle que possible du récit original. INTERPRETATION. — Remarquablement avantagé par le costume d’tpcque et par le port de la barbe, le beau et robuste Robert Taylor est un Ivanhcë plein de fougue, de décision, d’intelligence. Rarement Technicolor a été aussi bien qu’à la jolie Elisabeth Taylor, dont le jeu, s'affirmant avec les films, lui permet une très belle personnification de la belle juive Rebecca. Joan Fontaine, en douce et attachante Rowena, George Sanders, le redoutable et fier BoisGuilbert, sont excellents. Tous les autres personnages sent également parfaitement campés. — C. B. LES CRITIQUES DE NOTRE DERNIER NUMÉRO (N 1497, 20 décembre 1952) PAGE 10 : AU DELA DU MISSOURI, 78'. Dist. : M.G.M. LA FILLE DE LA NUIT. 87'. Dist. : HERAUT FILMS. LE BAGNE DES FILLES PERDUES, 80'. Dist. : COLUMBIA. PAGE 12 : SON DERNIER NOËL, 104'. Dist. : MONDIAL FILMS. BAÏONNETTE AU CANON, 92'. Dist. : FOX. RICHE, JEUNE ET JOLIE. 95'. Dist. : M.G.M. PAGE 14 : I.'IT.F. AUX FEMMES NUES. 96'. Dist. : GAMMA-JEANNIC FILMS. MUTINERIE A BORD. 83'. Dist. : ARTISTES ASSOCIES. LE DIABLE FAIT LE TROISIEME, 90'. Dist. : M.G.M. JE RETOURNE CHEZ MAMAN. 89'. Dist. : COLUMBIA.