La Cinématographie Française (1953)

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& 35® Année. — 75 Francs N* 1502. — 24 JANVIER 1953 ^^CINÉMATOGRAPHIE LE CINÉMA FRANÇAIS FRANÇAISE Abonnement annuel : France et Union Fran REDACTION, ADMINISTRATION : çalae : 2.000 fr. — Pays étrangers : 3.500 fr. — 29, rue Marsoulan . Paris (12*) U.S.A. : $ 12. Changement d’adresse : 50 fr R.C. Seine : 216.468 B. Chèques postaux : 706.90, Paris Téléphone DIDEROT 85-35, 85-36, CXXXXXXXXXXXXXXXIXXXXXXXXXXXXXXXXX3 REVUE HEBDOMADA *5-37 I R E Directeur : 1948 t Valéry Roger. Directeur général : Paul-Auguste Harlé. Directeur commercial : Antonio Ky tard. Conseiller de Direction : M. Colin-Reval. Rédacteur en Chef : Laurent Ollivier. Chef de la Publicité : Jacques Gaisser. rXXXXXXXXXXXXXXXXXXTTTXXXXXXXXXrTTS EXPORTATION ACCÉLÉRÉE En 1952, nous avons moins importé (1.589 milliards en 1952 contre 1.615 en 1951), mais aussi moins exporté (1.416 en 1952 contre 1.484 en 1951). Le solde débiteur, importation moins exportation, qui était de 131 milliards en 1951, s'alourdit à 173 milliards en 1952. Les exportations de marchandises françaises ont, en 1952, cessé de progresser, en valeur comme en poids, et cette situation alarme le nouveau gouvernement qui annonce, pour le marché intérieur une « relance » des affaires, et pour nos ventes extérieures des « encouragements » aux exportateurs. La nouvelle intéresse vivement le Cinéma. Sans être une marchandise de poids, puisque les 3.000 mètres d'un négatif emballé ne dépassent guère 30 kilos, un film rapporte fréquemment à l'exportation plus de 20 millions de francs, et souvent beaucoup plus de 100. L'Office des Changes n'étant pas un contrôleur des ventes mais seulement des recettes rapatriées, nous ne connaissons pas les rentrées annuelles de nos exportations de films avant 1950. Celles des deux récentes années sont : Exportation 1951 : 1 milliard 265 millions ; Exportation 1952 : 1 milliard 519 millions, soit 254 millions de mieux. Cette progression est d'autant plus frappante que ces recettes proviennent de films de valeur exportable relativement faible, que les années antérieures (1) confirment. Le Cinéma est donc parvenu, malgré des difficultés considérables, à reprendre depuis la Libération, son travail d'exportateur. Mais il doit pouvoir obtenir beaucoup mieux. En eftet, pendant les brillantes années de 1933 à 1938, où le marché intérieur français (2) était en pleine montée du « parlant », son exportation comptait pour 30 à 50 % dans l'amortissement de nos productions, tandis que le rapport actuel est au plus de 15 à 20 %. A l'époque, la qualité d'attraction de nos films s'imposait sans conteste, les charges de production, relativement aux (1) Le « Bulletin d’information du Centre National », n° 17, examinant les chiffres d'exportation des années 1946, 1947, 1948, 1949 et 1950, les évalue au total à 2.838 millions pour les cinq années, soit 600 millions par an, en moyenne. (2) Et, comme on a bien voulu le dire, une annonce dans « La Cinématographie Française » faisait affluer les chèques « à-valolr », ce qui est toujours valable. taux d'aujourd'hui, étaient légères, les crédits étaient libres, et la valeur du franc n'était pas en question. Le film reste, en tout état de cause, une marchandise d'exportation, dont le rendement actuel est encore au-dessous de ses possibilités normales. Il mérite donc intrinsèquement l'attention des Pouvoirs publics, en outre de ses effets connus de propagande nationale. Nous nous attendons à ce qu'on nous parle d'Aide, d'aide que nous aurions déjà et qui devrait suffire. Suffire à quoi ? A faire rentrer des tonds, ou à produire des films ? Il faut disjoindre ces deux points de vue. Quand on accorde 35, puis 25, puis 15 %, pourcentage depuis trois ans constamment dégressif, de part d'Aide aux recettes rapatriées, c'est, répondant au premier de ces points de vue, afin d'inciter les producteurs-exportateurs à réintégrer en France leurs monnaies étrangères. Sorte de pression, dans le jeu de change auquel ils sont tentés de se livrer. Stabilisez formellement le franc, et cette prime perd sa raison. Ainsi s'explique, j'imagine, l'abaissement progressif de son taux. Sinon, elle ne pourrait servir qu'à d'autres jeux. Prenant le second point de vue, on observera que, si le prélèvement de 5 francs et 10 francs sur les recettes dans la métropole, et la taxe de sortie sur tous les films en France, alimentent le Fonds commun de l'Aide, ils sont seuls à l'alimenter. Les 35, 25, puis 15 % ne sont, comme le 7 % , que des moyens de calcul de la répartition ultérieure ; répartition, je me répète, ne provenant en aucune façon de retenues prélevées, en faveur de la production, sur les sommes réalisées par les films exportés. Si la part d'Aide calculée sur l'éventuel succès d'exportation peut susciter quelqu'espoir chez le producteur, et l'inciter à viser une audience de classe internationale, cette « faveur » n'est que d'un faible poids, surtout au taux actuel de 15 %, pour son effort d'exportation. Et quant à l'ensemble du Cinéma, l'industrie ne trouve, actuellement, aucune aide particulière provenant d'une part des fonds qu'elle rapatrie de l'étranger. Le relèvement du taux d'Aide-export — après son récent abaissement — pourrait sans doute, avec la confirmation de la stabilité du franc, accentuer les rapatriements de monnaie. Il ne peut cependant tenir lieu de mesures directes, dont Andrée Debar et Massimo Serato dans LE MARCHAND DE VENISE. (Cliché Discifilm.) le Cinéma a besoin comme toutes les autres industries exportatrices : A court terme, détaxations effectives sur l'exportation, et prise en charge des trais matériels de diffusion extérieure. A moyen terme, crédits d'équipement de la production en France, pour la placer techniquement en avant de ses concurrents, c'est-à-dire immédiatement : couleur, magnétique, matériels de labo et de studio, télé-cinéma ; et crédits d'équipement de diffusion à l'étranger et en Union Française : salles, accords de distribution, services financiers pour la mobilisation des avoirs. Rappelons qu'il n'est pas, en matière de films, de trop petits efforts ni de trop petits résultats. Ceux-ci s'additionnent, dans le même sens. La clientèle s'accroît par engouement. Notre marchandise, si spéciale, se valorise en se diffusant. Conjointement, les journaux professionnels, les oeuvres filmées, les matériels, les produits de base, les procédés techniques, les organisations mêmes, gagnent en succès et en recettes. On peut rêver de perfection théorique, d'organisation d'Etat, de standardisation nationale. En fait, c'est l'ingéniosité individuelle, l'opiniâtreté et la peine de l'homme, qui tiennent et qui gagnent. C'est à leur liberté dans des lignes définies, soigneusement contrôlées c'est certain, que nos grands commis doivent travailler. P. A. HARLÉ