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LE PERE
DE MADEMOISELLE (G.)
Comédie (100 min.)
Origine : Française.
Prod. : Les Films F. A. O., 1953.
Réal. : Marcel L'Herbier, en collaboration avec Robert Paul Dagan. Auteur : Pièce de théâtre de Roger Ferdinand.
Chef-Opérateur : Robert Juillard. Musique : Jean-Michel Damase. Décors : Maurice Colasson.
Dir. de Prod. : Robert Prévôt. Montage : Louisette Hautecœur. Chef-Opérat. du son : Pierre Bertrand.
Interprètes : Arletty, Suzy Carrier, Denise Grey, Germaine Reuver, Sophie Mallet, André Luguet, Jacques François, Mauricet. Présentation corporative (Paris) : 16 juin 1953.
CARACTERE. — Ce film gai est la version cinématographique de la pièce boulevardière de Roger Ferdinand. On y retrouve tout ce qui a fait son succès au théâtre : décors cossus, intrigue à tendance vaudevillesque, dialogues amusants. Sans oublier une distribution de choix avec, dans les principaux rôles, Arletty, Suzy Carrier et André Luguet.
SCENARIO. — Après avoir quitté sa province, Françoise (S. Carrier), est devenue, à Paris, secrétaire de la vedette Edith Mars (Arletty). Ses parents (A. Luguet-D. Grey), venus la voir, pensent que le luxueux appartement, dans lequel elle les reçoit, est le sien. Pour eux, Françoise se fait entretenir richement. Sur les conseils d’Edith, la jeune fille ne les détrompe pas. De nombreux quiproquos naissent de cette erreur. Finalement, elle leur avoue la vérité. Et elle se fiance à un jeune attaché de cabinet (J. François), qui aidera son futur beaupère, petit magistrat, à obtenir un rapide avancement.
REALISATION. — Toute la drôlerie du sujet étant contenue dans les situations, et dans les répliques qu’elles amènent, les adaptateurs ont, avec juste raison, conservé la presque totalité du canevas théâtral. A noter pourtant un retour en arrière bien venu et une courte évocation à laquelle une photographie volontairement un peu floue donne bien l’aspect d’une pensée rêveuse. Le décor principal, de style très moderne, est fort coquet. La critique des institutions républicaines porte d’autant plus sur le public qu'elle est bénigne et s’entoure de beaucoup de précautions.
INTERPRETATION. — Suzy Carrier joue avec beaucoup d’aisance et une malice bien étudiée. Arletty soit se montrer cocasse. André Luguet et Denise Grey forment un couple bourgeois et querelleur souvent divertissant. Jacques François interprète avec une élégance sobre et de bon ton son rôle de jeune premier. — C. B.
LE BALLET “LA SYMPHONIE FANTASTIQUE" FILMÉ A BILLANCOURT
«î» La Symphonie Fantastique, l'un des principaux ballets du répertoire chorégraphique international, a été remonté et filmé à l'occasion du film Le Chevalier de la Nuit, que tourne Robert Darène. Les danses ont été composées par deux danseurs, Kiril Wassilikowsky et René Bon qui ont, tous deux, appartenu à la Compagnie des Ballets Russes du colonel de Baj sil, récemment décédé, en s’inspirant de la chorégraphie composée à l’origine (1936), par Léonide Massine.
Le vaste ensemble décoratif et les costumes magnifiques établis par Christian Bérard, ont été reconstitués d’après les maquettes. Le ballet, comme le film, développe les épisodes romantiques évoqués par Berlioz dans sa grande composition musicale. Une troupe de quarante danseurs et danseuses a été réunie ; le ballet entier a été filmé, soit trois quarts d’heure de projection ; mais au montage il sera sans doute quelque peu réduit. Le rôle du Poète a été dansé par M. Paul Grinwiss et pour le double rôle féminin, Mlle Renée Saint-Cyr cède la place, pour la danse, à Mlle Janine Monnin, jeune danseuse fort belle et d’un très beau talent. — P.M.
LA ciNÉMATOGRAPHiE FRANCAÎSE
CRITIQUES DES FILMS
l 20 Juin 1953 S
LE SILLAGE DE LA MORT (G.)
(Torpédo Alley)
Aventures de guerre (82 min.)
( V.O.-D.)
Origine : Américaine.
Prod. : Lindsley Parsons ,1952.
Réal. : Lew Landers.
Auteurs : Scén. de S. Roeca et W. Douglas.
Chef-Opérateur : William Sickner. Musique : Edward J. Kay.
Dir. artistique : Dave Milton.
Dir de Prod. : Rex Bailey.
Montage : Ace Herman.
Interprètes : Mark Stevens, Dorothy Malone, Charles Winninger, B. Williams, D. Kennedy, J. Millican, B. Henry, J. Seay, R. Rose. Présentation corporative (Paris) : 28 mai 1953.
CARACTERE. — Un caractère d’homme, qui se reproche la mort de deux camarades, est étudié dans ses réactions pour dominer ses remords et orienter sa vie vers une activité militaire nouvelle. Une grande partie de l'intrigue se déroule à bord d'un sousmarin et dans un centre d'instruction formant les officiers spécialisés. Le concours de la marine américaine ajoute un élément de documentation très intéressant au conflit moral et à l’idylle amoureuse qui l’accompagne.
SCENARIO. — Pilote d’un avion qui a sombré, Bob Bingham (M. Stevens), est recueilli par un sousmarin. Bob, la guerre finie, décide de reprendre du service à bord d’un sous-marin. A la base d’entraînement, il retrouve le lieutenant Gates (D. Kennedy), qui l’a sauvé, et tombe amoureux de sa meilleure amie, l’infirmière Susan (D. Malone). Au début de la guerre de Corée, Bob et Gates font partie du même équipage et, au cours d’une dangereuse mission, sont blessés tous les deux. A bord du navire hôpital, Bob retrouvera Susan et lui déclarera son amour, tandis que Gates acceptera philosophiquement la situation.
REALISATION. — Sujet riche de matières, que Lew Landers a habilement exploitées dans sa réalisation. Le côté psychologique du complexe à vaincre est intelligemment développé, s'intégrant de façon heureuse aux incidents de la vie du bord. Très émouvantes scènes d’un début d’incendie à bord d’un sous-marin et d’une mission de débarquement audacieuse. L'aventure amoureuse est plus faible comme intérêt, mais procure l’agrément de passages alertes et gais, s’opposant aux séquences dramatiques.
INT ERRET ATIO N. — Mark Stevens exprime, avec une grande variété, ses inquiétudes, ses souffrances et son amour. Il est sympathiquement et parfaitement dans la note voulue. Dorothy Malone, seule femme du film, est séduisante, sans recherche d’effets inutiles. Sa sensibilité se traduit dans des scènes où elle hésite entre deux amours. Tous les caractères de marins sont traduits avec naturel et simplicité par des artistes excellents, tels que Charles Winninger, Bill Williams, Douglas Kennedy et James Millican, pour ne citer que les principaux. — G. T.
(A) Pour adultes seulement.
(G.) Pour tous publics.
(S.) Officiellement interdit aux enfants.
L'ENVERS DU PARADIS (G.)
Drame sentimental (96 min.)
Origine : Française.
Prod. : P. A.F.I.C.O., 1953.
Réal. : Edmond-T. Gréville.
Auteur : Scén., adapt. et dial. d’Edmond-T. Gréville.
C’hef-Opérateur : L.-H. Burel.
Musique : Paul Misraki.
Décors : Jean Douarinou.
Dir. de Prod. : Fred d’Orengiani. Montage : Arnstam.
Chef-Opérat. du son : Paul Habans. Interprètes : Eric von Stroheim, Jacques Castelot, Etchika Choureau, J. Sernas, D. Vernac, D. Doll, H. Manson, P. Lorsay, D. Caron, E. Hemme, Ardisson, D. Sassoli.
Présentation corporative (Paris) : 2 juin 1953.
CARACTERE. — Ce film touchant, conte l'histoire du très bel amour d’une toute jeune fille condamnée par la maladie et qui se sacrifie pour celui qu’elle aime. Le rôle est tenu par une jeune actrice au talent prometteur, Etchika Choureau, et son partenaire est le jeune premier Jacques Sernas. De nombreux personnages pittoresques sont campés par des acteurs appréciés, notamment celui d'un fantaisiste et excentrique officier de marine par Eric von Stroheim.
SCENARIO. — Dans un village méridional, un romancier en vacances, Biaise d’Orliac (J. Sernas), tombe amoureux d’une jeune fille du pays, Violaine (E. Choureau) et quitte sa maîtresse, Michèle (D. Doll). Celle-ci le relance, le menace d’un revolver. Il veut le lui arracher et, au cours de la lutte, Michèle est tuée accidentellement. Violaine, qui est très inalade et se sait condamnée à brève échéance, efface sur l’arme les empreintes de Biaise et y posent les siennes. L’inspecteur Dautrand (J. Castelot), découvre le journal intime de Violaine et comprend son sacrifice. Comme elle est mourante, il laisse l’action de la justice s’éteindre avec elle. Ainsi qu'elle l’a voulu, Biaise ne sera jamais soupçonné.
REALISATION. — Tourné en grande partie en décors naturels dans le Midi, le film rend bien le caractère toujours prenant des petits villages méridionaux, illuminés de soleil et « d'accent ». Il est composé de courtes scènes gaies, tendres ou tristes, qui donnent de la diversité au sujet ; un bon montage lui évite toutefois l'incohérence. Toute l’histoire est traitée avec tact.
INTERPRETATION. — Etchika Choureau et Jacques Sernas forment un couple jeune, sympathique et romantique. Composition très solide d'Eric von Stroheim, à la fois émouvant, drôle et toujours sobre. D’une très bonne distribution se détachent : Jacques Castelot, fin et brillant, et Ardisson le souriant « bricoleur ».
C. B.
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"MOONLIGHTER"
sera réalisé en relief
Aussitôt terminées les prises de vues de Blowing Wild, dont elle était la vedette au Mexique, aux côtés de Gary Cooper, Ruth Roman et Anthony Quinn, Barbara Stanwyck est rentrée aux studios Warner Bros, pour y tourner son premier film en relief.' H s’agit de la réalisation de Joseph Bernhardt, Moonlighter, où l’incomparable actrice a Fred McMur| ray pour partenaire.
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TROUBLEZ-MOI CE SOIR (G.)
(Don’t Bother to Knoek)
Drame psychologique (75 min.) (V.O)
Origine : Américaine.
Prod. : Julian Blaustein, 1952.
Réal. : Roy Baker.
Auteurs : Scénario de Daniel Taradash, d’après le roman de Charlotte Armstrong.
Chef-Opérateur : Lucien Ballard.
Dir. musicale : Lionel Newman.
Dir. artistique : Lyle Wheeler. Montage : George A. Gittens. Interprètes : Richard Widmark, Marilyn Monroe, Anne Bancroft, Donna Corcoran, Jeanne Cagney, Lurene Tuttle, Elisha Cook Jr., Jim Backus.
Première représentation (Paris) : 12
juin 1953.
CARACTERE. — Cette troublante étude psychologique, aux incidents tragiques inattendus, trouvera une audience auprès d’un public éclairé et des spectateurs cultivés. C’est un film dont les qualités passeraient inaperçues vis-à-vis de la masse, qui serait plus frappée, probablement, par l'extravagance de certaines situations, que par les causes profondes qui les motivent.
SCENARIO. ■ — • Dans un hôtel, un ménage confie la petite Bunny, pour une soirée, à Ne II (M. Monroe) , qui sera chargée de veiller sur le sommeil de l’enfant, en l’absence de ses parents. Nell, qui n’a pu résister au plaisir de revêtir le déshabillé et les bijoux restés dans la chambre, est aperçue par Jed (R. Widmark), dont la fenêtre se trouve en face. Le jeune homme, qui vient d’être éconduit par la chanteuse Lyn Lesley (A. Bancroft) , téléphone à Nell et la rejoint quelques instant après. Nell, au cours de la conversation, devient étrange et prend Jed pour son fiancé tué à la guerre. Elle cherche à se débarrasser de Bunny, qui s’est réveillée, la ligote et la bâillonne. Sortie depuis peu d’un asile, Nell est prise d’une crise de folie et s’ouvrirait les veines si Jed, ému de pitié, n’arrivait à la convaincre de suivre les agents qui vont la conduire à nouveau dans une maison d’aliénés.
REALISATION. — Bien des faits surprennent et semblent peu vraisemblables dans la première partie du film. On en comprend la cause et tout devient clair lorsqu'il apparaît que l’héroïne devient folle. C’est une habile et originale présentation d’un sujet, qui lui donne une valeur artistique spéciale. Le caractère de Nell est étudié dans ses moindres détails, ainsi que celui de Jed, garçon d’apparence assez cynique, dont les qualités de cœur et la compréhension ne se font jour que grâce à de bouleversants événements.
INTERPRETATION. — La création de Marilyn Monroe, dans un rôle très délicat, à une grande valeur. On la voit, peu à peu, perdre le contrôle de ses actes et on devine la situation, uniquement grâce à elle, avant qu’aucune explication n’ait été donnée. Ses expressions tragiques, son trouble moral, sont d’une troublante sincérité. Son partenaire, Richard Widmak, ne lui est pas inférieur et traduit ses sentiments avec finesse, découvrant peu à peu une sensibilité inconnue. Anne Bancroft interprète plusieurs chansons, avec une voix très particulière. Elle fait une création honorable.
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