La Cinématographie Française (1936)

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37 rTxxxxxxxxxxxxxxxm cIime RAPHIE SE ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ♦ ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦ amoindrir ses mérites en affirmant qu'on a été bien injuste avec l’excellent film de Chenal. La grande presse notamment n’a pas manqué de comparer les deux films, de couvrir de fleurs le film américain, ne laissant au film français que les critiques. Si les ornements de l’un sont plus brillants, la consistance de l’autre aurait dû lui ménager la bienveillance de ceux qui font profession de guider le public. Il n’en fut rien, la sincérité du réalisateur ne trouva pas grâce devant la sévérité d’une critique qui sait, à V occasion, faire preuve d’une plus grande mansuétude. Les Mutinés de l’Elseneur se seront vus adresser les reproches les plus divers, tels : L’invraisemblance du scénario, la tendance avancée de l’exposé, la présence d’une femme sur le bateau et autres menues peccadilles de moindre importance. Nous pourrons faire observer aux censeurs que le scénario vaut par l’action ce que vaut celle du roman, que le film n’est nullement un film de tendance, car le meneur g fait assez piètre figure de pauvre bougre, à qui le coup au chose remet les idées dans le sens qu’il est convenu d’appeler orthodoxe. Que d’illustres littérateurs ont, sans qu’on leur en fit reproche, utilisé la présence d’une femme à bord d’un bateau comme base d’une action principale ou accessoire. Evidemment Chenal n’a pas pu utiliser MM. Laughton et Gable qui sont des vedettes au sens le plus pur du mot, il a, et c’est là une appréciation toute personnelle, peutêtre présumé des forces de certains de ses interprètes. Mais que la critique soit plus indulgente pour un jeune, et il lui sera beaucoup pardonné. Le fait de juger à l’écran et surtout de comparer entre elles deux productions exige une connaissance approfondie des coulisses du métier avec une petite dose d'esprit critique qui ne fait pas obligatoirement partie des facultés de celui qui exerce son talent à l’examen des fautes de ses contemporains. La physique élémentaire lient compte île deux sortes de mesures, les relatives et les absolues; lu mesure relative y est d'une grande ressource pour le praticien. Il est dommage que l’usage n’en soit pas connu dans le cinéma, car cela éviterait au pauvre lecteur le pénible spectacle du massacre injustifié d’efforts qui méritent mieux < pie la superbe des maîtres de la pensée. En ce qui concerne la véracité de la partie marine, il faut être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître une nette supériorité au film français, qui a été tourné dans la tempête, dans des conditions de réalisme, qui impriment au film un accent de sincérité indiscutable. Lorsque L’Elseneur court dans les embruns, lorsque ses voiles se tendent à craquer dans la lumière, on ne peut rester insensible à la beauté qui se dégage des magnifiques images tournées par Chenal et Mundwiller. Les Révoltés du Bounty sont plus brillants, plus spectaculaires peut-être, mais ils sont incontestablement moins poignants, moins près de la réalité. Enfin, fait qui mérite d’attirer l’attention d’une critique pointilleuse, nous voudrions connaître les montants respectifs de ces deux productions qui font toutes deux avec des moyens différents honneur au cinéma. DES GENRES On a signalé de divers côtés la coïncidence des présentations de films qui ont pris pour thème ce magnifique sujet : la mer, ce qui fait qu’ actuellement la murine est à l’ordre du jour. Les cycles de productions spécialisées touchent tantôt à l'hippisme, parfois aux chemins de fer, quelquefois aux choses fluviales. A quand le premier film hippo-marinoferroviaire qui liera entre eux trois genres différents mais aussi passionnants. On imagine fort bien un film en deux époques, l’une au temps de Pichegru, qui sera composée sur les deux premiers thèmes, l’autre à notre époque, ce qui aura l’avantage de pouvoir admettre une coordination enfin résolue entre le rail, la route et l’aviation. Il est vrai que cela nous permet une évasion vers des sujets modernes loin des sentiers battus. Cependant on souhaiterait que messieurs les auteurs veuillent bien aborder d’autres plages, que celles vers lesquelles ils nous ramènent depuis des années. De plus, ainsi que le signale L. Wahl dans L’Œuvre, il est regrettable de voir mettre en sonore tout ce qui a été déjà réalisé en muet, car il est démontré que la })lu]>arl du temps la cinématurgie ne gagne rien à cette transmutation enfantine. MONTAGE Un bon montage bonifie un film de 30 % et un bon monteur est un élément précieux parmi les collaborateurs du metteur en scène. Hélas, celle vérité n’est pas reconnue par tout le monde, surtout par certains réalisateurs qui veulent à toute force monter euxmêmes les films qu’ils ont dirigés. Cette erreur monumentale démontre que ces réalisateurs s’intéressent à leur film, Un Studio à Lugano Lugano. Après Montreux, après Zurich et après Berne, voici Lugano qui se met sur les rangs pour avoir son petit Hollywood. Le Tessin aura-t-il'son Hollywood à Lugano? Le château de Trevano où serait installé le studio cinématographique suisse (Photo : Film-Press-Suisse) Il y compte fermement. Le Conseil d’Etat a soumis au Grand Conseil un projet de vente à une société cinématographique du mais nuit considérablement à la valeur de la production. Ce point de vue épousé par le producteur conduit à laisser entre les mains d’une personne fatiguée, un travail particulièrement délicat; < dors que le monteur reposé voit beaucoup mieux les qualités et les défauts du film. Un metteur en scène <jui a conduit l’action suivant un scénario découpé selon les règles n’a rien à craindre de l’intervention d'un bon monteur soucieux de défendre l'œuvre qui lui a été confiée. Le monteur travaille sous le contrôle du réalisateur après avoir assisté de préférence à la prise de vues et à la sonorisation. Il a, avec les éléments de détails recueillis par la script-girl toutes les pièces indispensables au montage correct des séquences et à leur enchaînement. Le discrédit qui semble vouloir toucher la très intéressante section des monteurs vient, une fois encore, de l’amateurisme qui s’est glissé dans cette branche de l’activité cinématographique au détriment des véritables professionnels. Monter bout à bout des morceaux de films n’est pas le travail du monteur sonore, mais celui de la colleuse automatique spécialisée, ce que beaucoup de jeunes semblent avoir oublié. Donner au film un rythme, en éliminer impitoyablement les points faibles n’est pas donné à tout le monde. Sans se croire le sauveur d’un film, un bon monteur a le droit d'estimer qu’il est indispensable à la réussite de l'œuvre, il a aussi le droit de croire que son salaire doit être en raison des services qu’il rend. Ce plaidoyer n’est pas un appel pro domo, mais le souhait sincère que les producteurs ne laissent pas disparaître le collaborateur indispensable qu’est le monteur sonore. A. -P. Richard. merveilleux Castello du Trevano pour la somme de 300.000 francs. Si la propriété de Trevano n’est pas idilisée pour des buts cinématographiques les acquéreurs devront payer un supplément d’achat de 200.000 fr. Les négociations avec un consortium austrosuisse en vue de l’achat du château de Trevano et de l’organisation d’un studio cinématographique sont près d’aboutir. On prétend que le casino de Campione serait intéressé à cette affaire qui va transformer Lugano en cité du cinéma.