La Cinématographie Française (1936)

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♦ ♦ ♦ ♦♦ « CINE FR, R/VPHIE SE ZTTZZT XXXXXXXXXXXXX XXXX2 C propos du Décret du 7 Mai 1936 LETTRE ADRESSEE PAR M. MARCEL VANDAL, PRESIDENT DE LA CHAMBRE SYNDICALE DES PRODUCTEURS FRANÇAIS DE FILMS, A M. LE PRESIDENT DU CONSEIL. La Chambre Syndicale des Producteurs Français de Filins s’est émue du Décret instituant le contrôle des lilms français à l’Exportation et son Président, M. Vandal, adresse au Président du Conseil une longue lettre à ce sujet. Nous en extrayons le passage le plus important : 1" Le décret du 7 mai 1936 supprime virtuellement les ventes à terme de films français qui, jusqu’ici, constituent un appoint important pour le financement de nos films. Il est bien certain que dorénavant, aucun acheteur étranger ne pourra verser des sommes à valoir sur l’exploitation d’un film tant que celui-ci n’aura pas obtenu le visa d’exportation qui ne peut être accordé qu’après vision du film; 2° Ce décret (Art. 13) réduira le volume des affaires que nos Producteurs auront la possibilité de traiter, parce qu’il impose à l’importateur étranger l’obligation de projeter le film dans sa version originale sans qu’il puisse y apporter certaines coupures ou modifications qui, sans altérer la signification générale du film, ni sa tendance, en facilitent la diffusion auprès de certain public des différents pays. Ces mesures, qui atteignent les Producteurs français dans leur liberté commerciale, risquent, en outre, de n'être pas respectées et d’attirer sur ces mêmes Producteurs de graves et injustes sanctions : en effet, aux termes du décret, le refus de tout visa d’exportation pourra être opposé aux dits Producteurs en cas de manquements à l’engagement de n’apporter aucune modification aux films exportés. Or, le nombre des intermédiaires intervenant entre le Producteur et le Directeur de Théâtre cinématographique en territoire étranger est tel qu’on n’en saurait, en équité, rendre responsable le Producteur des modifications apportées à son film par ces intermédiaires qui, eux, ne courent aucun risque. 3 L’obligation de la formalité du visa d’exportation va avoir une autre répercussion que nous nous permettrons de vous signaler : Les services administratifs français ne sauraient ignorer que certains pays étrangers, notamment l’Allemagne, l’Italie et demain dans une large proportion l’Angleterre — exécutent des « versions » françaises de leurs films nationaux, tournées avec le concours d’artistes français parlant français, mais sans intervention des techniciens français nrsain d’œuvre française. Ces films ment viennent concurrencer sur î ferrite re français la production spé cifiquement nationale — puisqu’ils sont établis avec des prix de revient réduits et qu’ils pénètrent librement en France — mais encore ils seront présentés à l’étranger comme « films français ou parlant français » sans avoir besoin du visa d’exportation qui nous est imposé. Il en découle que les Producteurs français auraient intérêt — s’ils n’étaient mûs par d’autres considérations plus hautes — à tourner leurs films en combinaison avec des Producteurs étrangers, et dans des studios étrangers. Situation que nous nous permettrons de qualifier de paradoxale et résultat qui va certainement à l’encontre de votre désir de protéger l’Industrie du Film Français. 4° L’interdiction, implicitement contenue dans l’art. 13, du doublage de nos films dans une langue employée concurremment avec le français dans les pays dits de langue française, va réduire, dans une forte proportion, les possibilités de rendement de ces films, c’est-àdire leur diffusion sur les écrans étrangers. Or, dans l’intérêt de notre propagande, il est souhaitable au contraire que nos films soient le plus largement diffusés sous quelque forme que ce soit. C’est bien ce qu’ont compris nos concurrents Anglais, Allemands et Américains, qui professent ouvertement que " là où passe le film, on vend davantage Larquey dans Le Disque 413 de produits nationaux, on assure à son pays une plus grande autorité ». 5° D’autre part, l’obligation faite aux Producteurs de présenter leurs films à la Commission de Contrôle huit jours au moins avant la présentation publique ou la présentation corporative, nous paraît de nature à gêner les tractations commerciales puisque, en tenant compte du délai prévu par le décret du 25 juillet 1935, il devra s’écouler au minimum onze jours entre la terminaison du film et le moment où les Distributeurs pourront commencer à traiter le premier contrat. Un tel délai peut, en certaines périodes de l’année, retarder l’exploitation d’un film de six mois et plus, et compromettra gravement la situation de son Producteur. @ Faut-il vous signaler encore l’obligation d’apposer sur les films une » marque d’origine », alors qu’il n’existe pas de définition précise du « Film français » ? 7 Enfin, en ce qui concerne la composition même de la Commission de Contrôle, notre Chambre Syndicale a le devoir de vous faire part, Monsieur le Président du Conseil, de son émotion en constatant que tous les membres de notre corporation sont, par principe, exclus de la dite Commission. Nous cherchons vainement les raisons d’un tel ostracisme qui nous assimile à des citoyens de seconde zone. Jamais, dans le passé, un Producteur français, digne de ce nom, n’a présenté un film susceptible de nuire aux intérêts de son pays et nous avons le droit de connaître les motifs qui nous font exclure des Commissions où nos connaissances techniques nous permettraient de faire valoir des avis autorisés. ...ET DU TRAITE FRANCO-AMERICAIN M. Vandal a adressé au Président du Conseil une deuxième lettre pour protester contre la signature du traité de Commerce franco-américain. Les producteurs de film français avaient demandé à être entendus par le ministre du Commerce, M. Bonnet, avant la conclusion du traité. il/. Bonnet leur répondit qu’il n’avait pas besoin de les entendre, « l’ensemble du problème ayant déjà fait l’objet d’études approfondies ». ♦ Dernière Heure LE CONTROLE A L’EXPORTATION NE SERAIT PAS ENCORE APPLIQUE M. Hainsselin, Président du Syndicat des Exportateurs nous fait part en dernière heure de la récente conversation qu’il vient d’avoir avec M. Huisman, Directeur Général des Beaux-Arts. Aucune date d’application n’étant fixée dans le décret, celui-ci ne serait pas encore mis en vigueur et les exportateurs n’auraient jusqu’à nouvel avis aucune nouvelle formalité à remplir pour expédier leurs films hors de France. Les modalités d’application du décret seront, déclara M. Huisman, établies de façon à ne pas gêner notre commerce.