La Cinématographie Française (1936)

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I FR^jfpïSISE TECHNIQUE ET MATERIEL NUMÉRO 917 du 30 MAI 1936 — — _ =^-== Publié sous la direction technique de A. P. Richard Abonnement spécial aux douze numéros annuels contenant TECHNIQUE ET MATÉRIEL FRANCE et Colonies : 40 fp« ÉTRANGER (Union Postale) : 0© fp. Autres Pays : fp. LES REALISATEURS D’HOLLYWOOD FORCE VIVE DU CINÉMA, REVENDIQUENT LE POUVOIR Sous ce titre, « Cinémonde » du 28 mai dernier, publie un important article dont nous recommandons Sa lecture à tous les artisans et techniciens du Cinéma français. Ainsi que nous l’avons déjà annoncé, un certain nombre de réalisateurs de films d’Hollywood viennent de se grouper en une association dont voici les principales revendications : Diminution de l’emprise des commanditaires sur la production. Suppression des directeurs techniques, superviseurs, directeurs de production dont le contrôle a souvent pour résultat de nuire à la qualité des productions. Indépendance en ce qui concerne le choix des sujets. Augmentation importante du temps prévu pour la préparation du scénario. Libre accès du directeur de film aux salles de montage, collaboration avec les monteurs. Cette association a été appelée : Films Director Guild. Son bureau est ainsi composé : Président : King Widor. Premier vice-président : Lewis Milestone. Trésorier : John Ford. Quelques noms fameux ont adhéré au groupement dont : Frank Borzage, Howard Hawks, Wesley Ruggles, John Cromwell, Ruben Mamoulian, Wililam Wellmann, Gregory La Cava, Clarence Brown, E. Sutherland et H. Bruce Humberstone. Et voici ce qu’écrit à ce sujet le correspondant d’Hollywood de « Cinémonde » : Cela ne pouvait plus durer comme ça, me dit mon interlocuteur; nos conditions de travail devenaient de jour en jour plus intenables; notre indépendance s’amenuisait et notre liberté devenait un mythe. Nous avons donc pris la seule mesure capable de sauvegarder nos droits : nous nous sommes organisés et, désormais il faudra tenir compte de l’existence de notre syndicat... Ces paroles, que l’on pourrait croire sorties de la bouche d’un militant ouvrier, m’étaient adressées dans le luxueux cabinet de travail d’une maison de quinze pièces située dans les collines dominant Hollywood. — Vous m’avez promis de garder mon nom secret, continuait cependant mon interlocuteur. « La première raison pour laquelle nous avons organisé notre « Screen Directors Guild » (Union des metteurs en scène) est la protection de nos membres contre une dépréciation de leur valeur provenant des conditions de travail suivantes : «1° Depuis quelque temps, les producers et superviseurs ont assumé une importance qui a diminué en raison directe l’autorité des metteurs en scène. Un producer aurait même déclaré que d’ici peu il espérait réduire ces derniers au rôle et à la place des metteurs en scène de théâtre, avec un salaire réduit en proportion. Nous estimons au contraire que le metteur en scène, en fait, « écrit une histoire avec la caméra » et qu’avoir ses actions contrôlées par un homme moins au courant que lui-même est difficilement supportable. « 2 Très souvent, nous recevons le découpage d’un film le lundi et devons commencer à tourner le mardi. Comment pouvons-nous faire du bon travail dans ces conditions? Ce que nous voulons, c’est que pendant la période de préparation du découpage, nous assistions aux conférences et ayions notre mot à dire. « 3" La pratique s'est instituée de Noël -Noël dans Moutonnet tourner un film par diverses équipes; c’est-à-dire que pendant que le vrai metteur en scène dirige les scènes importantes, celles qui le sont moins sort confiées à des assistants. C’est là une tentative très nette pour diminuer le prestige et l’autorité d’un réalisateur, car, étant celui qui « signe » Se film et en porte la responsabilité, c’est lui qui devrait en diriger toutes les scènes; ou bien il devrait au moins avoir à donner son approbation à celles qui peuvent être tournées sans sa direction. « 4 Une fois la réalisation proprement dite terminée, le metteur en scène n’a actuellement pas le droit de surveiller le montage de son film. C’est le producer qui prend sur lui la supervision de ce stade essentiel d’une œuvre, et il arrive très souvent que Se metteur en scène voit toutes ses intentions défigurées et un travail dans lequel il a mis tout le meilleur de lui-même piétiné par un producer dénué de tous sens artistique. » IVIon interlocuteur se tut. Il avait parlé sans s’arrêter, en homme sachant à fond de quoi il était question. De mon côté, trop occupé à prendre des notes et impressionné par la validité de ses arguments, je n’avais pas songé à S’interrompre. Une question se présenta alors à mon esprit. — Jusqu’à présent, les metteurs en scène étaient groupés dans l’Académie des Arts et Sciences Cinématographiques. Vous était-il impossible de faire aboutir vos revendications par l’intermédiaire de ce groupement? — L’Académie est complètement sous la domination de nos patrons, les producers, me répondit-il. Il lui est par conséquent impossible de prendre sérieusement notre défense dans toutes les questions où l’intérêt des producers est opposé au nôtre. Les acteurs et les scénaristes l’ont compris depuis longtemps et dans une proportion d’environ 95 % ils ont quitté l’Académie pour former leurs propres syndicats. Nous ne pouvions que finir par en faire autant ». C’est ainsi que, îe 16 janvier dernier, naquit officiellement le Syndicat des metteurs en scène, organisé par une quarantaine de réalisateurs de premier plan. Suivent les noms indiqués plus haut.