La Cinématographie Française (1936)

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85 ♦ ♦ ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CÎlMÉl^WffijiRy FR^pESIS RAPHIE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ La Position du Marché latino-américain Comment faut-il traiter un Film ? par Louis VICENS Nous jugeons utile de rappeler ci-dessous la composition des divers « marchés » latino-américains. Il se produit souvent cpie des producteurs fixent sur leurs listes des prix plutôt à la légère et sans tenir compte des possibilités réelles des territoires en question. Il nous est arrivé, tout dernièrement, d’assister à une offre qui ne manquait pas de pittoresque : il s’agissait de fixer un prix pour le groupe de pays comprenant le Chili, le Pérou, la Bolivie et l’Equateur; le producteur a regardé la mappemonde et il a conclu gravement que quatre pays à 15.000 francs, cela faisait 60.000 francs! L’acheteur éventuel a souri légèrement et il est part, sans même faire de contre-offre. Des cas semblables font un tort énorme au prestige de notre organisation de ventes. Disons donc que le Mexique compose un marché, soit seul, soit avec les six républiques de l’Amérique Centrale : Mexique, 16.550.000 habitants, 200 salles sonores. Guatémala, 2.200.000 habitants, 17 salles sonores. Nicaragua, 2.975.000 habitants, 19 salles sonores. Panama, 467.000 habitants, 44 salles sonores. Costa Rica, 527.000 habitants, 35 salles sonores. Honduras, 860.000 habitants, 29 salles sonores. Salvador, 1.460.000 habitants, 24 salles sonores. Soit pour les six républiques : 168 salles sonores. L’Ue de Cuba peut être traitée également, soit seule, ou avec la République Dominicaine. Cuba, 3.768.000 habitants, 225 salles sonores. République Oominicaine, 750.000 habitants, 23 salles sonores. La Colombie et le Vénézuéla peuvent sc traiter séparément mais, de préférence, ensemble en raison de la contrebande toujours possible. Colombie, 8.223.000 habitants, 120 salles sonores. Vénézuéla, 3.026.000 habitants, 85 salles sonores. Le Brésil forme un marché propre, avec 41.079.000 habitants et 906 salles sonores. Pérou, Chili, Bolivie et Equateur se traitent presque toujours ensemble, mais le Chili peut être cédé séparément le cas échéant. Pérou, 6.237.000 habitants, 122 salles sonores. Bolivie, 1.200.000 habitants, 21 salles sonores. Equateur, 1.500.000 habitants, 31 salles sonores, soit, pour ces trois pays, 174 salles sonores. Chili, 4.287.000 habitants, 150 salles sonores. Quant à l’Argentine, elle comprend toujours le Paraguay et l’Uruguay. Argentine, 11.846.000 habitants, 1.000 salles. Paraguay, 851.000 habitants, 5 salles. Uruguay, 1.941.000 habitants, 122 salles. Quelles sont les possibilités actuelles de ces marchés pour le film européen? Seuls le Brésil et l’Argentine sont accessibles — et encore difficilement — aux films moyens. Les marchés étant entièrement contrôlés par les maisons américaines, seules les grandes productions ont des chances d’être placées. Les maisons d’Hollywood ont généralement des agences directes ou bien elles signent des contrats exclusifs avec des distributeurs indépendants capables. Ces contrats sont généralement très intéressants; les films sont cédés dans d’excellentes conditions et certaines compagnies ajoutent même des courts sujets et des magazines. Le distributeur indépendant proprement dit ne peut donc que se résigner à organiser son affaire avec des films américains bon marché épaulés par quelques films européens de prestige. Jusqu’en 1935, ces distributeurs menaient la bataille avec des films achetés en France, en Allemagne et en Angleterre. Le film parlant espagnol n'était pas encore devenu, à ce moment-là, un outsider si redoutable. L’Allemagne et la France ont toujours été les grands concurrents sur ces marchés, et si nos voisins l’emportaient souvent du point de vue de la quantité, les Français, en revanche, ont toujours réussi à maintenir davantage leurs prix. Ces derniers dix-huit mois, le film français de qualité s’est assez bien placé : La Bandera, Lucrèce Borgia, L’Equipaae, Les Bateliers de la Volga, Tarass-Boulba , Kœniasmark, Les Yeux noirs. Les Mystères de Paris, Les Nuits moscovites, etc, ont trouvé Après avoir été la touchante Janik dans Les Petites Alliées, Marthe Mussine va créer un rôle gai dans une prochaine réalisation. rapidement des acquéreurs, car il s’agissait de titres qui «poussaient » un programme. Mais l’on craint que la prochaine saison ne soit plus difficile. D’abord le cinéma français semble avoir interrompu son bel élan de l’année dernière et d’autre part, nous assistons à une sérieuse offensive des producteurs allemands et anglais. L’Allemagne fait de gros efforts; à la tenue incertaine de sa production elle a répondu par un « forcing » commercial qui, prodigieusement aidé par son « askimark », lui procure des résultats sinon extraordinaires, du moins assez dignes d’intérêt du point de vue propagande et commerce d’exportation. Le film anglais s’impose aussi progressivement. Gaumont British, notamment, semble avoir signé d’excellents contrats en Argentine, au Brésil et au Mexique. Mais la grosse surprise réside indiscutablement dans les recettes fantastiques de certains films tournés en Espagne. Les productions argentines et mexicaines obtiennent évidemment du succès, mais les films de C. I. F. E. S. A. : El Negro que ténia el Alma blanca, La Verliena de la Paloma et, surtout, Nobleza Baturra battent tous les records. Il s’ensuit donc, pour résumer, que le film français trouvera de plus en plus, sur les marchés latino-américains, des concurrents sérieux : Les Américains, véritables maîtres du marché. Les Espagnols, dont la force ira grandissant. Les Allemands, qui se maintiennent grâce à leur ténacité et surtout grâce à leurs bas prix. Les Anglais épaulés par un naissant mais déjà solide prestige. Nous ne parlons pas, à dessein, de la production nationale ou continentale qui trouvera ouvertes toutes les portes. Quel est l’avenir du film français? Si nous devons donner foi aux doléances que nous recevons de divers pays, la production française est appelée à perdre du terrain, surtout en ce qui concerne ses prix jusqu’à présent fermes. L’organisation de la vente manque d’unité. Sans vouloir discuter les louables efforts des diverses sociétés spécialisées il est indiscutable qu’un organisme central, qui grouperait les films dignes d’être exportés et oui veillerait à la conclusion d’accords en bloc dans les divers marchés, rendrait des services inestimables à la cause du cinéma français. C’est d’ailleurs la formule adoptée en quelque sorte, par nos voisins de l’Est. Certaines maisons indépendantes n’ont pas hésité à traiter des affaires ensemble. Mais le gros problème sera par dessus tout, la valeur de la production française 1936. Réussira-t-elle à rattraper le lourd handicap de ces derniers six mois d’inertie? Louis Vice ns.