La Cinématographie Française (1936)

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92 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Pauline Carton, Annette Doria et Madeleine Robinson dans une scène pathétique du film Le Mioche ALLEMAGNE Les Bilans Ufa et Tobis Lettre de New-York. Dans les Sociétés américaines (De notre correspondant particulier.) New York. — Il est intéressant de suivre les progrès, ou changements constants, que subissent tes tirmes américaines. Le plus grand changement survenu ces temps derniers est naturellement celui de l’Universal. On sait que Cari Laemmle a abandonné la direction de cette firme, qu il dirigeait depuis 30 ans. C’est ainsi qu’un des pionniers du cinéma disparaît de la vie active de notre industrie. Son fils, C. Laemmle Jr. est parti également de la firme et l'on dit qu’il travaillera sous la direction d’irving Thalberg à la M.-G.-M. Cet arrangement ne manque pas de piquant, car lrving fhalberg apprit son métier de producteur chez Cari Laemmle et c’est de là qu’il est sorti pour devenir le grand producteur à la Métro. Cari Laemmle se retirera complètement du cinéma. Il a l’intention de se reposer. Espérons maintenant que le niveau île la production Universal, qui avait baissé ces derniers temps d’une façon angoissante, sera relevé par les nouveaux arrivés. UNITED ARTISTS Chez United Artists, des changements importants ont été opérés récemment. Cette firme qui était, il y a quelques années, la firme distributrice de cinq ou six producteurs a agrandi son champ d’activité d’une façon considérable. Douglas Fairbanks Jr. produira à peu près quatre à cinq films par an, par ['intermédiaire <le sa tirme anglaise Criterion Films; Max Schacli et Arnold Pressburger réaliseront une dizaine de films à Londres également et Walter Wanger fera également distribuer ses films par United Artists. Cette acquisition de Walter Wanger par United Artists est une chose qui devait arriver. Les productions de cet homme étaient toujours au-dessus de la moyenne. United Artists, qui est toujours à la recherche des producteurs sortant des sentiers battus, lui a fait des offres. Les avantages qu’une distribution par United Artists offre à un producteur intelligent sont très clairs. Chaque film est traité très spécialement et les locations faites pour chaque production sont faites de telle façon que les meilleurs films obtiennent les pourcentages les plus avantageux. Les autres grandes firmes traitent les iilms des producteurs indépendants comme une partie de leur programme et les bons et les mauvais films sont distribués d’une façon égale. Il est évident que le producteur qui tient à produire des œuvres et non des numéros de programme se tourne vers les possibilités offertes par United Artists. GRAND NATIONAL FILMS Une nouvelle firme qui vient d’être fondée se base sur les mêmes principes. La nouvelle société dont il s’agit s’appelle : Grand National Films, et est partiellement financée par Pathé (américain). Pathé, ces temps derniers, s’est contenté de son laboratoire de tirage de copies et de ses actualités. Mais, sentant que le moment était opportun d’entrer dans la distribution, elle a aidé le financement de cette nouvelle firme, qui sera dirigé par M. Alperson. M. Alperson était jusqu’à ces derniers jours attaché à la National Agencv Corporation qui contrôle à peu près 1.000 théâtres aux Etats-Unis. Tl connait donc à fond la question de la distribution et sera sans doute d’une aide très efficace pour cette nouvelle organisation. La firme produira un assez grand nombre de films, mais distribuera également des films d’autres producteurs. — Jean Lenauer. Berlin. La Ufa est sans conteste la grande régulatrice du marché cinématographique allemand. Ses relations internationales et ses nombreuses combinaisons commerciales lui permettent de s’étendre sur tout le Reich et sa force de pénétration est remarquable du point de vue international. Elle vient de publier son bilan. L’examen de la situation qu’expose ciaprès le rapporteur est des plus intéressants et mérite qu’on le prenne en considération, d’autant plus que la firme soumet ses appréciations et commentaires à l’opinion publique pendant les temps difficiles, soit de 1931 à 1935. Et c’est ainsi qu’on apprend que la situation de 1931/32 se présentait sous un jour défavorable que les événements politiques lui infligeaient. La crise bancaire et son inlluenee sur la production provoquèrent une assez sensible réduction des recettes, par suite du chômage et de l’abaissement forcé des prix d’entrée. Le rapport de l’année commerciale de 1932/33 ne fut pas moins terne. Une crise des plus aiguës sévissait dans tous les pays. Le chômage s’accentuait de plus en plus, et le nombre des spectateurs diminuait dans d’effrayantes proportions. Une concurrence malsaine se produisit. A la fin de cette période, l’espoir renaissait quelque peu, car l’organisation des « Dirigeants du Film » allait prendre des mesures pour remonter le courant. Le Gouvernement, de son côté, établissait un programme de travail et extirpa les parasites qui paralysaient la bonne marche des affaires. Un revirement se produisit; le bon film reparut un peu et la question des prix d’entrée fut réglée. Le rapport de 1933/34, établi le 30 novembre de la même période, accusa aussi une légère amélioration. Différentes exploitations partielles pouvaient même enregistrer de très sensibles plus values. Cependant, d’importants amortissements et arriérés durent être reportés, chiffres qui lors de l’établissement du bilan pouvaient encore être considérés avec des garanties, mais, n’avaient pour l’instant, plus qu’une valeur relative, tandis que d’autres, en considération des événements politiques, de vaient être traités avec beaucoup de ménagements. Avec ces circonstances (et malgré une reprise de l’activité qui s’annonçait), le bilan se solda avec des pertes assez sensibles. En conséquence l’administration s’était trouvée dans l’obligation de procéder à une légère réduction du capital, afin de sauver la situation financière. Au début de l’année 34, les perspectives ne furent donc pas meilleures que les précédentes. Elles aboutirent à une débâcle de plusieurs grandes firmes. Actuellement les pertes subies ne peuvent pas encore être évaluées dans leur exacte proportion en ce qui concerne l’exercice 1932/33, déclare le rapporteur. L’exercice 1934/35 se trouvait une fois de plus obéré par les arriérés. Lors de l’établissement du bilan une des plus importantes maisons de la place avait dû fermer ses guichets et de nouvelles chutes s’annoncèrent. Le bilan a donc du être établi avec beaucoup de circonspection. Enfin à la fin de l'année 1934/35 l’optimisme revint. La mise aux studios de 10 films fut projetée et des mesures spéciales furent prises pour stimuler l’exportation. Le rapport final de 35 propose donc la distribution d’un dividende de 4 % soit 216.000 H. M. prélevé sur l’excédent de recettes de 243.171 R. M. et de reporter le reste de 27.171 R. M. au nouveau compte. * * * Ajoutons au rapport ci-dessus la remarque que l’exposé de la situation de la Tobis est logé à la même enseigne que celui de la Ufa et que cette dernière société vient de fonder des Caisses de prévoyance sociales, de maladie et de décès au profit du personnel et que son développement aura des chances à ne pas être compromis pendant l’exercice 1935/36. En matière de conclusion, nos confrères allemands poussent un triple Heil à l’adresse du Führer, disant que la renaissance du film allemand est uniquement l’œuvre de Hitler, puisque dans le temps, on n’enregistrait que des pertes et des déboires et que maintenant tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes... Il est vrai qu’on ne pouvait pas dire autrement! — N. L.