La Cinématographie Française (1936)

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116 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE Ü&R/\PHIE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ que toute l’équipe des techniciens s’est transportée. Ici, ce ne sont plus les joyeux et animés colloques d’enfants, ni la fougueuse atmosphère de bataille qui m’avaient saisie dès l’entrée au Lycée... mais une pesante impression d’austérité. Lormier qui a le regard ferme de Charles Vanel regarde sa femme Hélène. Gaby Morlay, au beau visage crispé d’angoisse, aux yeux torturés se tait. Les minutes sont lourdes, étouffantes. Tout invite, dans ce cadre de travail et d’études, à la sévérité, à l’intransigeance. Je vais assister à une confession. Gaby Morlay, pour innocenter le jeune Brassier accusé injustement de vol, se dresse devant ce tribunal improvisé qui comprend les professeurs, le surveillant général, et quelques « grands » parmi lesquels Surot, Brassier et Navaille. L’épreuve est pénible, Gaby Morlay chancelle, elle se reprend. Va-t-elle parler? Non Non, elle n’aura pas à dire la vérité si pénible pour elle et son mari qu elle aime profondément... car Gilbert GilSurot intervient. 11 avoue avoir volé... il innocente Brassier. Et Brassier qui a le juvénile et franc visage d’André Fouché se rassérène à l’idée de se voir lavé de tout soupçon sans craindre pour la tranquillité de la femme qu’il aime. Admirablement menée, jouée puissamment par les protagonistes, et surtout par la grande Gaby Morlay et son remarquable partenaire Charles Vanel, cette scène, point culminant des Grands m’émeut profondément, et j’en sors bouleversée. Il me sera pourtant donné, à deux jours de distance, de voir enregistrer une scène totalement différente, toute de lumière, de rythme et de musique. Imaginez un aimable bar de nuit à l’usage d’une cité provinciale pour le psssage important du Conseil de Discipline élégante. C’est le « Hollywood’s Bar ». La jeunesse dorée y vient se donner l’illusion de la grande noce. Sur un haut tabouret, étrange et belle dans son tailleur de satin laqué aux reflets sombres, Régine Poncet chante une nouveauté de Sylviano : J’ai besoin d’un peu d’ Amour. Régine Poncet? Une nouvelle venue au cinéma, me dit-on. Fille étrange, blonde avec des yeux clairs de chat siamois. Je suis saisie par l’expression troublante de son visage, la sensibilité trouble de sa voix aux accents désabusés J'ai tout connu des voluptés... Félix Gandéra fait répéter à Jean Dax un jeu de scène Monsieur Ckamboulin étudie sa cravate. Une attitude de Pierre Larquey. Les projecteurs l’inondent de clarté... et la clientèle du bar chantant applaudit à tout rompre. — Bon pour le son? — Bon répond le « soundman ». Les électriciens font clignoter les lampes. Gandéra juge la scène. On recommence. Pourquoi? Je l’avais trouvée si bien comme ça. Mais il paraît que ça n’est pas encore tout à fait au point. Et l’opérateur Roger Hubert assisté de ses fidèles Charpentier et 7 îquet veut la perfection. Après avoir assisté à ces scènes si différentes d’atmosphère, et avoir admiré la merveilleuse création des deux grands artistes Gaby Morlay et Charles Vanel qui ont su renouveler leur art et leur émotion dramatique, j’ai voulu savoir ce qu’étaient Les Grands , et comment Félix Gandéra les avait conçus. 1 | SL LE SUJET Les Grands, pièce de Pierre Veber et Serge Basset, fut créée au théâtre de l’Odéon juste après la guerre en 1919. Elle obtint un succès triomphal. Un programme de l’époque me renseigne sur la distribution de l’époque : André Maupré jouait Jean Brassier, l’élève mélancolique et sentimental, le rêveur passionné et loyal ; Pierre Renoir jouait le cancre Surot... mais oui; Desjardins était Lormier le Principal, enfin Jeanne Lion interprétait Hélène Lormier. Cette pièce devait séduire les cinéastes, qui, en 1924, par eux connût un éclatant succès sur les écrans du film muet. Et voici maintenant Les Grands vus et modernisés par Félix Gandéra, l’auteur dramatique, le metteur en scène, le producteur connu, qui en fait une adaptation parlante, enrichie des développements que permettent aujourd’hui les ressources de la technique moderne. Un court synopsis et mon souvenir de la pièce Odéonesque me rapjDellent les grandes lignes du sujet. Un lycée provincial, le Principal Lormier et sa jolie jeune femme :