La Cinématographie Française (1936)

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♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ 123 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ L’EXPLOITATION PARISIENNE ET LE CONTRAT COLLECTIF IM. YVART Directeur du Palace-Italie et de plusieurs autres salles importantes, membre du Conseil d'administration au Syndicat Français des Directeurs de cinémas, M. itvart a pris autres salles importantes, membre du Contrat collectif de travail qui a été signe le 15 juin dernier après une semaine entière de négociations avec les délégués de la Confédération Générale du Spectacle, ai li liée à la C. G T. Les négociations pour laborieuses qu’elles aient été, nous dit M. Yvart, ont toujours été empreintes de courtoisie et d’un bon esprit d entente. Mais les pourparlers ont été épuisants car certaines séances ont duré jusqu’à huit heures d’affilée. Enfin, l’accord est réalisé et il convient, pour tout le monde, de s’en féliciter. En général, les patrons ont dû reconnaître le bien-londé des revendications de leurs employés, il faut surtout se féliciter de la suppression des redevances des ouvreuses, bien que celle nouvelle disposition soit une perte sèche considérable pour les directeurs. Pour un cinéma de quelque importance, la somme atteint quarante à cinquante mille francs par an. «En ce qui concerne les quarante heures, nous attendons la promulgation de la loi et il n’est pas certain qu’elles seront appliquées à l’industrie du spectacle. Au Ministère du Travail, on nous a dit en dernier lieu, que chaque cas corporatif serait examiné séparément. Si, dans nos salles, les quarante heures sont appliquées, nos opérateurs seront en congé deux jours par semaine, dans certaines salles permanentes, trois jours par semaine. «Certes, nous ne prétendons pas que le contrat collectif que nous avons signé avec nos employés soit au-dessus de toute critique, mais nous avions le grand désir de nous entendre directement avec eux et de signer un accord pour éviter le pire. Si nous 11e l’avions pas fait, le ministère nous appliquait un contrat collectif plus dur encore sans qu’il nous fût possible d’en discuter les modalités. D’où notre volonté d’examiner avec la plus grande bienveillance le cahier de revendications en seize points que nous présentaient opérateurs, placeurs, ouvreuses, contrôleurs, caissières... « Les négociations se sont déroulées au Syndicat, boulevard Montmartre, et je me plais à rendre hommage à la ténacité et à la puissance de travail de notre président Lussiez qui, au cours des journées critiques, s'est montré à la hauteur d’une situation difficile. Dans les délibérations, Bastide, Brocard, Garnier, Mme Brézillon, Pinhas et moi-même l’assistions, et les représentants des circuits Gaumont et Pathé avaient voix consultative. Je sais que M. Lussiez a été critiqué et qu’il sera très vivement attaqué à la réunion générale qui aura lieu le 30 juin, mais ceux qui assistent aux événements en spectateurs ne peuvent pas se faire une idée exacte de l’importance du bouleversement qui s’est produit et de l’urgence qu’il y avait de trouver une solution honorable pour tout le monde. par Raymond BERNER AVANT d’exposer les opinions des personnalités que je viens de consulter un peu partout dans Pans, il me parait utile, indispensable même, cle résumer une impression générale. Les esprits sont incomplètement calmés, aussi bien chez les patrons que chez les employés. Les moindres incidents prennent des proportions démesurées. Or, dans une période comme celleci, il importe avant tout que chacun garde son sang-froid. D’un côté comme de l’autre, il faut tâcher de converser avec bienveillance. Les employés auront plus que jamais intérêt à se comporter dignement, les patrons devront éviter des mesures inopportunes qui pourraient ressembler à des brimades. Personne ne s’est élevé en bloc contre les revendications ouvrières et tout le monde, sans exception, a approuvé la suppression des redevances des ouvreuses, qui étaient manifestement contraires à la morale. La question du minimum des salaires est indiscutée, parce qu’indiscutable. S’il esc permis de regretter qu’il ait fallu une crise extrêmement sérieuse pour qu’une telle évidence apparût clairement aux yeux de chacun, pour que le droit à la vie fût enfin reconnu, maintenant que le contrat collectif est un fait acquis, nous nous permettrons d’adjurer personnellement les uns et les autres — et ces lignes n’engagent absolument que leur auteur d’oublier le plus rapidement possible les temps révolus afin d’entrer avec sérénité dans un ordre nouveau en y mettant toute leur bonne volonté et tout leur cœur. Une remarquable façade du Florida d’Agen (M. Tabuteau, directeur) « En outre il a été créé une commission mixte des délégations ouvrières et patronales, composée ue six delègues patronaux et d autant de délégués ouvriers, qui siègent deux lois par semaine, le samedi et le mardi matin au syndicat et oui pour mission d'éclairer les uns et les autres sur les modalités de 1 application et sur l'interprétation des divers articles du contrat collecta. Car, à l’heure actuelle, peu de personnes connaissent ce contrat et celui-ci 11e sera pas complètement compris avant plusieurs semaines. 11 se produit encore journellement des frictions entre patrons et délégués ouvriers, (pie nous avons été jusqu’ici, à une seule exception près, assez heureux pour résoudre à l’entière satisfaction des deux parties. Le seul cas demeuré en iiiige à ce jour sera, je l’espère, résolu à son tour. 11 importe avant tout que chacun garde son sang-froid. D’ici quelque temps, j'ai bon espoir que l’effervescence qui s est manifestée un peu partout dans les esprits se calmera complètement et que, dans l’ordre nouveau, les choses reprendront un cours normal sous le signe de la bonne volonté réciproque. « Pourtant, je désirerais très vivement qu’au-dessus de cette « commission de conciliation », on créât une véritable commission d’arbitrage, composée naturellement de délégués patronaux et ouvriers. Ceci est un souhait personnel. Les arbitres auraient alors qualité pour trancher les différends pouvant s’élever entre patrons et employés, chacune des deux parties s’étant préalablement engagée par écrit à respecter les decisions des arbitres. Il y a toute une jurisprudence nouvelle à créer et ceci ne peut se faire en un jour. — Et maintenant, croyez-vous à une reprise grâce à l’augmentation des salaires? Personne ne peut préjuger de l’avenir. Mais si la vie n’augmente pas trop et surtout si l’on arrive à réduire le chômage dans une proportion assez importante, il y a des chances pour que se manifeste une reprise qui, certes, 11’a jamais été aussi nécessaire qu’en ce moment. « J’ajoute que le contrat collectif, signé le 15 juin, a eu effet rétroactif au 12 juin et que les ouvreuses ont été remboursées à partir de ce jour. » Telles sont les importantes déclarations que nous a faites M. Yvart. UN DIRECTEUR DU XVI ARRONDISSEMENT Ce directeur, qui préside aux destinées d’une belle salle parisienne et désire garder l’anonymat, esl franchement pessimiste. Les quarante heures nous dit-il, sont difficilement applicables dans notre métier el plutôt que d’engager du personnel supplémentaire, nous supprimerons plutôt une ou deux matinées par semaine, de sorte que le chômage n’en sera pas amoindri, mais accru. Naturellement, nous avons supprimé d’ores et déjà les redevances des ouvreuses, ce qui est tout à fait naturel. Croyez-vous à une reprise à la suite