La Cinématographie Française (1936)

I ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CSNE WR' fr£33j&isi RAPHIE SE ITTTTYTYYYZTZTYXYYTYYYYl TECHNIQUE ET MATESBEL ■ NUMÉRO 921 du 27 JUIN 1936 Publié sous la direction technique de A. P. Richard Abonnement spécial aux douze numéros annuels contenant TECHNIQUE ET MATERIEL FRANCE et Colonies : 40 fl*. ÉTRANGER (Union Postale) : 00 fp. Autres Pays : 75 ÏP* LA HAUTE FIDELITÉ EN REPRODUCTION avec l’autorisation de P.-E. GRAUGNARD La meilleure reproduction dépend des conditions suivantes : 1° Côté enregistrement : Avoir la plus large bande de fréquence possible sur le film, c’est-à-dire obtenir une reproduction simultanée des fréquences élevées, des fréquences médium et des fréquences graves; 2" Côté exploitation : Pouvoir reproduire ces mêmes fréquences ainsi enregistrées, sans en perdre une seule. Autrement dit, supposons-nous face à un piano : avec les installations actuelles, nous reproduisons les notes correspondant aux touches du milieu du clavier. Faire du Wide Range ou de la Haute Fidélité revient à vouloir reproduire également les notes côté extrême droite, et également les notes côté extrême gauche. Il convient pour obtenir une reproduction aussi parfaite que possible et ceci tout d’abord de par la nécessité de se servir de haut-parleurs dans la reproduction, de partager en 3 bandes la gamme de fréquence à reproduire, soit: — Une bande aiguë avec H.P. spécialisés dans la reproduction des aiguës et ne recevant que les fréquences aiguës; — Une bande médium avec H.P. spécialisés dans la reproduction des médium et ne recevant que les fréquences médium; — Une grave avec H.P. spécialisés dans la reproduction des graves et ne recevant que les fréquences graves. Il y est démontré, en particulier, qu’il est impossible de reproduire les fréquences très basses ou très aiguës sans haut-parleurs spéciaux complètement différents des haulparleurs dont nous avons l’habitude de nous servir pour le médium dans nos reproductions habituelles. Répétons-le, les raisons en sont déjà données et elles sont irréfutables. SYSTEME HAUTE-FIDELITE A 2 BANDES PASSANTES Il résulte obligatoirement de tout ce qui vient d’être dit : la1 * 3 * * * * * * * Il condamnation sans appel des systèmes Haute-Fidélité dits à 2 bandes passantes : aiguës et graves. Qu’il y ait par ce procédé amélioration sur les reproductions habituelles, nous en sommes persuadés, mais que le problème de la haute fidélité soit résolu par ce dispositif, nous ne le croyons pas, puisque le mélange des fréquences médium et aiguës entache, dès l’origine, le principe de la reproduction d’une imperfection montrée comme fâcheuse. Nous avons d’ailleurs, sur ce point, l’opinion autorisée de Western dont les Laboratoires, je crois, sont de quelque importance. Que dit et que fait Western? Western s’est Nous publions ci-après le résumé d’une étude de P. E. Graugnard, fondateur de Film-Radio, spécialiste praticien de la reproduction. Nous recommandons la lecture de cet article à nos lecteurs. La teneur se rapproche beaucoup de plusieurs études examinées ici, études qui montrent, comme celle-ci, ce que l’on doit faire pour que la progression de la reproduction du son suive celle observée dans l’enregistrement. A.-P. R. toujours refusé à faire deux bandes passan tes et tous ses Wide Range sont établis sur 3 bandes. Notre conclusion s’impose donc : faire de la Haute Fidélité à deux bandes passan tes : aiguës et graves, c’est tromper le client, car c’est vouloir simplement l’attirer par un bas prix (d’ailleurs dû à l’utilisation de très peu de matériel en comparaison de ce lui nécessité par la véritable haute fidélité). Il y a d’ailleurs beaucoup plus fort m’a-ton raconté. Il paraît que d’aucuns vendent un amplificateur avec un ou plusieurs liaut-parleurs (plusieurs haut-parleurs cela fait mieux et facilite la vente de l’équipement en créant «l’ambiance») sans le moindre filtre séparant et aiguillant en sortie de l’amplificateur le courant destiné aux divers haut-parleurs (suivant la fonction départie à chacun d’eux). Le courant modulé s’en va donc au petit bonheur à travers tous les haut-parleurs!!! L’AMPLIFICATION HAUTE FIDELITE La nécessité des trois bandes, aiguës, médium et graves étant acquise, il y a lieu, bien évidemment, d’examiner comment va être résolue la question de l’amplificateur Haute Fidélité. Pour commencer cette nouvelle étude, basons-nous sur une remarque fondamentale de M Toulon, dont nous allons répéter les propres termes : «Si, par exemple, dit-il, un courant à fréquence élevée (mettons 1.000 périodes par seconde) est amplifié en même temps qu’un courant à très basse fréquence (mettons 50 périodes par seconde), il est impossible, quel que soit le soin apporté à la construction de l’amplificateur, de ne pas avoir une réaction de la seconde fréquence sur la première ». Autrement dit, l’auditeur aura l’impression de percevoir non pas 2 sons parfaitement purs et nets, mais bien une sorte de son aigu et haché par le son grave analogue au son bien connu du sifflet à billes. Il faut aussi savoir que, si l”on vêtit de la qualité, il est nécessaire de séparer les fréquences aiguës des fréquences basses, avant amplification. La séparation des fréquences à reproduire en 3 bandes sera donc faite, non pas à la sortie de l’amplificateur par un « filtre », comme on le fait habituellement, mais bien, si l’on désire une qualité parfaite, avant l’amplificateur proprement dit, c’està-dire apres le préamplificateur de cellule. C’est là que devra se trouver le filtre ou le système de séparation des 3 bandes. LA CORRECTION DE LA REPRODUCTION Une autre raison, d’ailleurs très importante, nous force à insister encore pour que la séparation des fréquences ait lieu avant amplification. La voici: On sait combien un enregistrement est différent d’un film à l’autre. Il en résulte qu’il serait intéressant, si l’on veut faire de la Haute Fidélité, c’est-à-dire si l’on désire en fait, avoir de la musique et non pas de la reproduction électrique, d’avoir dans la salle ou dans la cabine le moyen de corriger soi-même son installation sonore pour, en quelque sorte, l’adapter à la nature de l’enregistrement que l’on passe. Pour bien faire comprendre notre pensée imaginons que le son se partage après le préamplificateur suivant 3 directions allant respectivement à : 1° Un amplificateur d’aiguës; 2° Un amplificateur de médium; 3" Un amplificateur de graves. Si, maintenant, nous supposons ce qui est plus que classique, que la manœuvre d’un potentiomètre commande le volume du son fourni par chacun de ces amplificateurs, il va de soi que nous pourrons aisément corriger la reproduction du film puisque en manœuvrant l’un de ces boutons nous modifions la force de l’un ou l’autre des amplificateurs et, par conséquent et en définitive, la force soit des aiguës, soit du médium, soit des basses, c’est-à-dire par rapport à l’ensemble le timbre de la reproduction. On voit ainsi bien aisément toutes les énormes facilités que l’utilisation d’un tel dispositif amène pour la meilleure qualité possible de la reproduction en salle. C’est en tout cas mieux qu’un détimbreur ou tonateur ou autre, n’est-il pas vrai? Evidemment c’est chercher le fin du fin, mais dans certains cas cela peut être très intéressant. Au surplus, pour ceux à qui trop de réglages feraient peur, on peut bien facilement imaginer un appareil reproducteur présentant des réglages fixes, sur lesquels il serait obligatoire de marcher constamment, sauf dans certains cas déterminés, à faire fonctionner des clefs autorisant, comme nous le disons, ces réglages supplémentaires.