La Cinématographie Française (1936)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

FHgRRKlSÏ . 169 CXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX1 CII\ETOEGRAPHIE EXXXXXXXXXXXXXXXXXrYTTYl r H falVlTiM 9C> Confidences de Jean Dréville sur “La Sonate à Kreutzer” PORTRAITS 00 IMPRESSIONS par Jean GUITTON Je vais tourner prochainement La Sonate à Kreutzer et j’aborde ce film avec une foi enthousiaste que j’ai rarement éprouvée. Ce n’est pas seulement parce que ceux qui m’ont confié cette réalisation me rassurent pleinement et appartiennent à cette espèce de producteurs assez rare qui veut bien considérer qu’un film n’est pas nécessairement « d’aventures» pour ceux qu’il paye ni pour ceux qui le payent; ce n’est pas non plus parce que le roman de Tolstoï bénéficie d’un titre d’autant plus prestigieux que bien peu de gens se sont avisés de le lire. C’est avant tout parce qu’il s’agit d’un scénario profondément humain, à la fois scandé et élargi par la magnifique musique de Beethoven. L’auteur, H.-André Legrand, qui s’est élevé par cette œuvre au rang des tout premiers écrivains de l’écran, a compris d’emblée qu’il était impossible d’adapter purement et simplement le livre de Tolstoï, sectaire, moraliste et, par nature, hostile aux images. Il s’est inspiré de son esprit, il s’est empli de son souffle large, pour écrire une symphonie vivante, poignante, et dont le thème essentiel est la jalousie. La première partie, que nous pourrions appeler l’allegro, retrace l’existence insouciante d’un jeune viveur qui, courtisant la femme de son meilleur ami, sans s’en rendre compte, conduit ce dernier jusqu’au suicide. Ce premier motif qui commence dans la joie, se termine par quelques tableaux d’une extrême violence. La deuxième partie, qu’on pourrait appeler l’adagio, retrace le choc psychologique subit par le principal personnage, à la suite de cette tragédie, ses remords, sa conversion, puis sa^ délivrance lorsqu’il est enfin touché luimême par la grâce de l’amour. Dans la troisième partie, qui correspond au scherzzo classique, le protagoniste commence à expier sa jeunesse et se trouve envers sa femme dans une situation qu’il croit exactement semblable à celle où, par sa faute, s’est trouvé son ami quand il s’est donné la mort. Ce parallélisme l’obsède, le hante, le déchire. A son tour, il souffre tous les tourments de la jalousie et sa torture morale confine à la démence. Le final enfin, que nous pourrions appeler l’Apassionnata, voit éclater tous les effets de sa folie. 11 en arrive au crime et blesse grièvement la femme la plus pure, la plus irréprochable, celle qui lui a donné l’amour le plus vrai et qui est la mère de son enfant. Dans une salle de concert, au cours d’une audition de la Sonate à Kreutzer de Beethoven — devenue comme le leit-motiv de sa douleur — la tragédie atteint à son paroxysme et au cours d’un tableau comportant une très importante mise en scène, il est arrêté, sauvé de luimême par la foule hurlante et vengeresse... Plus tard seulement, dans sa prison, ayant compris que rien n’avait existé que dans sa jalousie maladive, il connaîtra l’apaise ment, il aura droit de songer au retour près de celle qui ne l’aura jamais abandonné et qui lui aura accordé son pardon. Telles sont les grandes lignes du manuscrit dont l’idée fondamentale est que celui qui n’aura pas cru en l’amour sera châtié par l’amour. Bien entendu ce développement dramatique est allégé par un certain nombre de traits plaisants et de personnages qui apportent au film une note humoristique délicate, comme il en est toujours dans la vie, au milieu des plus sombres événements. Nous n’avons pas voulu faire un film spécifiquement russe; au contraire, nous n’avons cherché à faire qu’un film humain, pour faire, par cela même, un film français. Avec le remarquable découpage technique de Robert-Paul, les artistes de premier ordre que j’aurai comme interprètes, l’équipe de techniciens de valeur que je m’efforce de réunir et les moyens mis à ma disposition par M. André Mouret et des producteurs qui n’ont plus rien à apprendre de leur métier, je n’ai pas besoin de dire que j’apporterai toute mon énergie et tout mon cœur pour faire de La Sonate à Kreutzer une des grandes productions internationales de la saison prochaine. — C. Geno Ferny dans le film de Marcel Gras Aux Jardins de Murcie PORTRAITS 00 IMPRESSIONS par Jean ÜUITTOH LUCIEN BAROUX M. Jean Guitton â qui nous avons demandé quelques portraits d’artistes nous envoie celui de Lucien Baroux qui actuellement tourne « Le Mioche », précisément de Jean Guitton. La paupière lourde, le cheveu fuyant, l’oeil rond, la semelle un peu traînante... «Il » ne fait vedette que par son talent. Il appelle tout le monde « mon cher»... On a envie de lui répondre « mon vieux » . Ayant l’air d’aimer tout le monde... tous se croient de ses amis... Reste à savoir ce qu’il en pense! Il est souriant... affable avec chacun. Il encourage ses Auteurs ( ce qui semble un défi aux usages et à la logique). A la lecture d’un scénario résolument imbécile, il sourit gentiment et vous dit de sa voix grave : « Il y a une idée mon cher ». Il ne dit pas laquelle... voilà tout! Il n'assomme pas les gens avec « ses » succès, mais il raconte volontiers ses déboires. Le « je » des cabotins lui est inconnu... il formule le « nous » qui rassure, en associant sa fortune à celle d’obscurs collaborateurs. Le Cinéma, pour lui, a réparé l’erreur du théâtre qui ne sut employer sa charmante bonhomie. Le théâtre!... peut-être y pense-t-il parfois? Etre « étoile » n’ empêche pas de rêver aux chandelles. Un grand artiste!... Mieux!... un brave homme! Jean Guitton. “Samson” en France Le 25 septembre, deuxième sortie générale dans les quartiers de Paris. Après le grand succès qu’a obtenu le film, un fait exceptionnel dans l’exploitation, est sa reprise dans les mêmes établissements à quelques mois de distance. C’est ce qui se produit pour Samson, dont la première sortie générale du 24 avril a été un succès sans précédent, malgré le beau temps qui a sévi à cette époque. Le 25 septembre est la date de reprise générale du film dans les quartiers de Paris et dans la banlieue. ■ Au lieu de sermon, on projette maintenant dans plusieurs églises anglaises, un film religieux qui est commenté ; une société spécialisée dans ce genre de films aurait été créée. ' A . GALLET Æe S^ftéalof£l<yte cL&ô iRjjÂjeoujLoc RidmuX'Rédanie &, Rideawc de Scène Fonctumnanl ou non BUREAUX LT ATEÜERS : I7& 19 RUE PAUL ÔOUDAY LL HAVRE TEL”' 2 LIGNES ( 60-ÔÔ 60-Ô9