La Cinématographie Française (1936)

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♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CI^E FR rxxxxmxxxxxxxxxxxxxxxi SE Des Films qui fassent estimer la France Un historien moderne me disait que l’Affaire Dreyfus, en son temps, avait donné à beaucoup d’étrangers de l’estime pour notre pays. Me voyant étonné, il ajouta tout de suite que l’Affaire avait révélé chez les Français un besoin unanime de justice, une claire et haute conscience populaire, et qu’il n’y avait guère qu’entre les Ardennes et les Pyrénées qu’on put trouver pareille noblesse collective. Depuis ce temps, d’autres peuples ont évolué. Les Français ont eu aussi l’occasion de sentir qu’ils avaient unité d’âme, en juillet 14, ou au moment de Verdun, ou en 18 derrière le vieux Clemenceau, par exemple. Mais c’est le vieux temps, et il serait vraiment triste qu’il faille aujourd’hui une guerre, un scandale ou une révolution pour que mes compatriotes ne se considèrent pas les uns les autres comme des saligauds. Voilà pourquoi je suis désolé de lire, en même temps qu’une dépêche de Lyon annonçant le gros succès du dernier film de Noël-Noël, des lettres de directeurs bretons qui protestent avec véhémence contre la satire que ce film fait de soi-disant « bretons ». Il s’agit d’une comédie: prenons la chose en riant, mais évitons à l’avenir ce genre de plaisanterie. Les pièces de théâtre sont faites à Paris, pour Paris. Leur public est très limité. Nos films, eux, vont partout, et surtout en province. Croit-on malin, ne fût-ce que pour le bon rendement commercial d’une production, de dauber sur Rennes pour faire rire Marseille ? C’est encore une erreur de scénario. Nos auteurs parisiens, qui viennent peu à peu au cinéma, ce dont nous sommes très heureux, oublient qu’ils ne travaillent pas pour le théâtre des boulevards de 1910. Sur ce point, leur esprit a besoin d’un grand effort d’adaptation. '*** Ils le feront, j’en suis certain. Mais ils sont comme ces acteurs de théâtre qui s’embarrassent le premier jour où on les campe sur un plateau de studio, parce qu’ils ne savent vers quelle rampe d’éclairage orienter leur mimique. Nos auteurs ne « sentent » pas encore leur public, qui est d’ailleurs si varié qu’il semble impossible à saisir. Alors, ils nous collent de gros effets de théâtre, qu’ils savent être d’un succès comique assuré. Quels observateurs ont-ils dans les salles lointaines, pour juger de la valeur d’un scénario, d’un dialogue, d’un ,jeu d’artiste ? Les recettes ? C’est bien vague. Les critiques ? Ils n’existent pour ainsi dire pas. Il ne leur reste donc que les avis de nos revues du métier, qui étaient, eux aussi, bien imprécis jusqu’à présent. C’est pourquoi on nous voit maintenant serrer de plus près nos notes critiques et indiquer les lignes générales qui nous paraissent bonnes. * * J’espère que nos confrères nous suivront. Naturellement, ayant parlé de moralité, je me vois adresser les petits papiers classiques plaisantant la « vague de pudeur ». C’est pour les feuilletonistes un si facile sujet d’ironie ! Alors, je leur précise encore mon point de vue : Ce qu’il faut éviter, c’est de mettre dans des films dont le scénario ne présente aucune situation scabreuse en elle-même, et qui, par conséquent, sont destinés au public dit de famille, des plaisanteries de café-concert. H faut les remplacer par des gags plus fins (difficiles à trouver sans doute) et non « gaulois ». Si l’on veut un exemple, nous le trouvons dans un film récent, avec le mot de la casquette du père. Quand on aura enlevé ce mot, d’ailleurs inutile, le film, qui est très beau, dou Voici Pierre Blanchar tel que nous le verrons dans Feu Mathias Pascal mis en scène par Pierre Chenal blera son exploitation, et sera l’un des trois grands succès de l’année. Par contre, quand un sujet de film est audacieux, mais que son action dramatique est digne de l’écran, je demande que, sans hésitation, on pousse à fond ses audaces. Il n’y a qu’une limite, c’est celle de la censure officielle et .je voudrais qu’on la supprime. On estimera à l’étranger autant un type de film que l’autre. Mais plaisanterie parisienne et moralité française seront nettement distinctes. Nous n’entendrons plus dire à nos acheteurs qu’il y a une cochonnerie qui empêche d’acheter le film, ou, au contraire, que c’est une jolie fantaisie parisienne, mais qu’elle n’est pas d’un esprit assez vif. Nous aurons sur cent productions annuelles cinquante films pour les familles (uine année de programmation) et non vingt ou vingt-cinq comme maintenant. Ai-je été assez clair ? r * ' * * Notre production française est en magnifique progression, pour les sujets, pour le jeu, pour le dialogue, pour la technique. Nos concurrents européens s’endorment. C’est le moment de travaîl r-^rcr . ^ . ' ix Noire Numéro Trimesiriel N&tre prochain numéro spécial paraîtra le 26 Décembre. Ce sera notre 46" numéro trimestriel d’ Exportation en dna lansues. Nous prions nos correspondants et annonciers de vouloir bien hâter l’envoi de leurs textes. V" • ' ' — U