La Cinématographie Française (1937)

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121 n rrxxxxxxxxxxxxxxxxxxx: FRmj&ISE EXPLOITATION MARCHE INTERIEUR Les producteurs placent leurs films, soit par leurs propres agences, soit par l’intermédiaire de firmes de location italiennes I telle l’E.N.I.C. (ancienne branche locationexploitation de la Cinès, reprise par l’Etat lors de la liquidation qui suivit la mort de Pittaluga), ou par des maisons américaines telle la Warner... Il existe un projet qui confierait à la Société des Auteurs la charge de la distribution. Le marché intérieur, chiffré à 2.500 salles, est encore faible, d’autant plus que les prix des places sont fixés très bas, et que le Dopolavoro (auquel appartient l’immense majorité de la nation) donne encore des réductions substantielles sur le tarif. Des efforts ont été faits pour accroître l’effectif des spectateurs, mais pratiquement, en trois ans, rien n’a été obtenu. A présent, on pense que l’activité accrue et la qualité meilleure de la production ne manqueront pas de donner, à cet égard, en Italie, le même résultat positif que partout ailleurs. Dans les provinces récemment rattachées au royaume, Haut Adige et Vénétie julienne, où la langue prépondérante est encore l’allemand et le croate, le gouvernement n’a pas adopté une attitude libérale comme la nôtre en Alsace : tous les films passent en italien. LE MARCHE ETRANGER Le marché d’exportation du film italien est encore fort réduit. Si de bons courants existent avec certaines nations telles que l’Argentine et le Brésil..., par contre, les résultats sont faibles en Europe et, par exemple, l’Angleterre est jusqu’ici réfractaire. Aux Etats-Unis, il existe une salle italienne, à New-York : le « Ciné Borna » (1.600 places), qui accueille surtout la population italienne de l’agglomération qui est la ville italienne la plus peuplée du monde! Un petit circuit la prolonge à travers les EtatsUnis. Parfois, dans le but de résorber les capitaux bloqués, quelques firmes américaines ont acheté des films pour les distribuer à l’extérieur, mais on a remarqué que jamais elles ne les ont présentés aux Etats-Unis. Ainsi, la M.-G.-M. a acheté Âldebaran et Vivere; la Paramount, Regina délia Seala et la Warner Noce vagabonde... SITUATION DES FILMS ETRANGERS Tout film étranger doit être doublé. La censure, bien entendu, les agrée auparavant; en dehors de certains sujets réservés, de l’élimination absolue des suicides et notamment des suicides d’enfants, etc..., ses interventions sont discrètes et mesurées. Il n’existe en Italie qu’une seule salle de versions originales, «le Quirinetta », à Borne : coquette salle de 600 places, élégante et confortable, avec clubs, réservée en fait à l’élite de la société romaine et au corps diplomatique qui, comme on le sait, est double, accrédité soit auprès du Boi, soit auprès du Saint-Siège. Le roi d’Espagne et sa famille, qui résident fréquemment à Borne, compte parmi ses assidus. Cette salle donne chaque jour deux séances, à 17 h. et à 21 h. 30, sauf durant le temps des vacances, où sa clientèle, traditionnellement, quitte Borne. Un film étranger produit à peu près 500.000 lires en moyenne, parfois un peu moins, parfois un peu plus. Garbo, qui eon Jeanne Aubert crée d.ms Mirages quelques chansons nouvelles de Vincent Scotto. naît la grande vedette atteint 2 millions et davantage. Les premières visions durent très peu de temps. On ne voit jamais à Rome, ni à Milan, ou ailleurs, des exclusivités garder l’affiche durant des mois. Huit jours sont déjà une bonne carrière. En seconde exclusivité, il quitte l’affiche après quatre jours. 11 est vrai que les tarifs sont fort bas et qu’à partir de ce degré, un fauteuil ne coûte guère plus qu’un apéritif. Le cycle d’exploitation des films s’accomplit très rapidement. Il ne faut pas s’étonner de ces courtes carrières, qui sont ici d’usage général. Au théâtre, de même, la durée des pièces est fort courte et ne dépasse pas une semaine. Les représentations sont données non par des troupes fixes, mais par des compagnies ambulantes. A Rome même, à Milan, à Florence, les saisons théâtrales (lyriques et dramatiques) ne durent que quelques semaines. Une troupe théâtrale qui reste à Rome un mois affichera 10 pièces! L’œuvre qui, ces dernières années, a eu, de loin, le plus grand succès a été Topaze qu’on a joué 18 fois de suite au théâtre Quirinal! PRIX DES PLACES Le coût de la production est assez réduit; un très grand film comme Scipion l’africain a pu coûter 12 millions; un film comme II Signor Max, de qualité soignée et de bonne valeur, n’a pas dépassé 1.200.000 lires. Les émoluments des vedettes sont assez raisonnables, ne dépassant, en aucun cas, 150.000 lires; les vedettes gagnent couramment 50 à 60.000 lires pour un film. Les recettes des films s’élèvent, d’une façon générale, entre 1.500.000 lires et 2.000.000 lires. Il y a aussi les films météores : Casta Diva, consacré au compositeur Bell i ni, a produit 7 millions, dont le producteur a reçu finalement 1/3; un autre film, La Secrétaire particulière, simple version italienne d’un film allemand, a produit également en un an 7 millions. La première impression du promeneur est que le prix des places est fort bas. A Borne, à Venise, à Florence, une chose saute littéralement aux yeux : « Entrée 1 lire »; et cela même dans les quartiers centraux, dans les rues où sont rassemblés les grands hôtels, les commerces de luxe. Cette impression première n’est pas tout à fait exacte, sans être cependant fausse. Il reste, en effet, que les tarifs sont très réduits. Il apparaît aussi qu’en Italie le cinéma n’est pas encore sorti île la phase préliminaire des installations un peu improvisées ou sommaires. En fait, à Rome même, depuis le parlant, on n'a construit que deux salles modernes. Les salles de première vision sont à Rome, à 10 et 14 lires. Ce sont les salles les plus chères. Les secondes visions sont à 6 et 7 lires. Couramment dans les unes et les autres on donne deux grands films, ou un film et un programme d’attractions. Immédiatement après, c’est l’exploitation générale, qui, en effet, est à 1 lire « Le Quirinetta », la salle de luxe, est à 10 ou 15 lires, parfois à 20 lires. Les tarifs varient aussi d’une ville à l’autre, selon le niveau général de l’activité économique et de l’aisance de la population. Us sont un peu plus élevés à Milan où existe une bourgeoisie commerçante et industrielle; moins élevée à Naples et à Venise, plus prolétarisées. Dans toutes les grandes villes, le cinéma est un divertissement largement fréquenté. Alors que, par exemple, chaque théâtre a sa clientèle nettement délimitée et sans mélange, par contre, au cinéma, aristocratie et intellectuels, fonctionnaires, employés, se mêlent. A Rome surtout, quelques salles se sont spécialisées : le « Corso » passe, par exemple, des films de belle qualité, à visée artistique; c’est après le « Quirinetta », la salle distinguée. Le « Supercinema » se consacre davantage au film d’aventures et s’ouvre à un public plus large : son récent grand succès a été La Dame aux Camélias avec Garbo, qu’ainsi Rome a connu avant Paris. Le « Barberini » passe des films d 'atmosphère mondaine. Les séances sont fort chargées; avec les deux grands films et le journal Luce passent des films publicitaires et des bandes-annonces très copieuses. II en résulte que souvent les films subissent, de-ci, de-là des coups de ciseaux qui en abrègent un peu la durée... car l’usage est de donner, chaque jour, quatre ou cinq séances consécutives, à partir du milieu de l’après-midi. Si ces tarifs suffisent à assurer la rémunération des films, du moins ils ne peuvent assurer à l’exploitation les ressources nécessaires pour les coûteux travaux de modernisation des salles. BLOCAGE DES RECETTES Le régime des sommes produites par l’exploitation des films étrangers est intéressant à connaître — d’autant plus que c’est sur son utilisation, en Italie même, qu’est fondé, en partie, l’activité future de la production nationale. Les Etats-Unis, pour prendre l’exemple le plus considérable, ont le droit d’introduire 250 films par an; mais sur les recettes ils ne peuvent réexporter