La Cinématographie Française (1937)

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122 CIINE R/XPH1E SE que 20 millions de lires. Le reste, soit environ 30 millions, reste bloqué. Pour résorber ces actifs les Américains, nous l’avons vu, achètent quelques filins italiens; ou bien ils offrent à un producteur italien une garantie qui les fait bénéficier de quatre bons de doublage qu’ils utilisent eux-mêmes; ou bien ils produisent en Italie. Il en est de même pour la France, à qui un régime analogue bloque en banques un avoir moins considérable assurément. A diverses reprises des affaires se sont traitées par échange film contre film. On a produit aussi des fi fins en collaboration franco-italienne. C’est ainsi qu’actuellement est réalisé Tarakanowa, en double version, une française (Néro Films), par M Ozep et une italienne (S.E.C.E.T.), par M. Soldati. A la réalisation de ce film est attachée, en très haut lieu, une grande importance, et de bons el solides espoirs. On veut que cette tentative réussisse à tous égards. D'abord elle doit faire oublier d’autres essais peu heureux; ensuite elle doit être un début pour une collaboration fructueuse entre le cinéma des deux pays. Il y a un haut intérêt économique , aussi bien que spirituel à trouver un terrain de contact et de coopération avec la France. Le cinéma semble constituer un trait d'union spécialement efficace; n’est-ce pas là. nous diton, une force toute nouvelle, qui permet bien des rencontres , et une action commune? La collaboration franco-italienne est d’ailleurs, en ce moment, en plein essor. On attend avec beaucoup d’intérêt et de sympathie la réalisation des trois films que M. Julien Duvivier, le lauréat de la coupe Mussolini 1937, va tourner incessamment en Italie, et qui sont déjà annoncés par les circulaires officielles italiennes : Thomas l’Agnelet pour la I.G.I. Films, Saint-François pour la Coloseum Film et Les Amants de Venise pour la Ala Film, subsidiaire de la Coloseum. Cette question des fonds bloqués sera ainsi le moyen, pour l’Italie, de diriger vers ses studios une part de l’activité de la production mondiale, et d’attirer chez elle quelques-uns des metteurs en scène et techniciens étrangers. LES GOUTS DU PUBLIC ITALIEN Chacun s’accorde à reconnaître au peuple italien le goût, la vivacité et l’intelligence. Au cinéma, il aime surtout une histoire. Surtout, il ne veut pas pleurer; la joie qui brille au ciel de son beau pays l’éloigne des aventures trop sombres. Il préférera assurément ses propres artistes à ceux de l’étranger, et quelques-uns de ses favoris ont gagné leur prestige au théâtre. Citons quelques-unes de ses vedettes : Vittorio de Siea, Eisa Merlini, Amedeo Nazzari, Fosco Giachetti, Eisa de Giorgi, Assia Noris..., qui exercent, effectivement, un pouvoir d’attrait sur la foule. Il est hors de conteste que le public italien prend un vif plaisir aux films américains : il est séduit par le parti pris de jeunesse, de beauté; l’allure virile, décidée qu’on y trouve; aussi, très souvent, par la perfection du jeu, par l’optimisme sain, mâle, dans lequel le Code Ilays enferme le cinéma américain sans le gêner le moins du monde. Mais dans la production américaine même, une sélection s’opère. Par exemple, et pour nous en tenir au passé seulement, disons qu’il a de beaucoup pré Le député Roncoroni, présiaent de Ciné Cittâ et M Dr. Com. Guido Oliva reçoivent M. Ph. Reisman Réunion tenue sur les ruines des s udios de Pittaluga incendiés, pour décider la création de Ciné Cittâ. Coopération franco-italienne : Génina, Mireille Balin et 7ino Rossi pendant les prises de vues de Naples au Baiser de Feu féré — élite sociale comme public largement populaire — My mon Godfrey à W interset, Mr Deeds à Marked Women... Le mélodrame n’a pas sa préférence non plus. Il aime la comédie, fondée sur une aventure combinant l’agrément avec le bon sens. D’ailleurs, assez souvent, dans la production américaine, il retrouve un air de chez lui : nombre de cinéastes d’Hollywood ne sont-ils pas italiens, tels Capra, auteur de Mr Deeds et de It s’happened one Night (autre joli succès de cette année), et La Cava, Borzage et quelques autres... Le film allemand ne bénéficie pas d’une faveur spéciale de la part du public ni des autorités; d’abord, on a constaté, en Italie comme ailleurs, le déclin de cette production qui fut un moment très haut; ensuite, il est fréquent que le cinéma allemand recoure à un suicide, â un divorce : ce qui, ' tant du côté fasciste que du côté Vatican, est une objection majeure. Le film français a été assez lent à éveiller i l’attention du public italien; le parti-pris de dureté, la noirceur, le manque de confiance en la vie el en la force individuelle que notre cinéma respire si souvent, lui étaient antipathiques. Nombre de nos films, en outre, étaient arrêtés pour telles tendances d’ordre politique, social, religieux, patriotique... Le vif mouvement d’intérêt et d’attention cpii, au cours îles deux années récentes, a accueilli certains de nos films, tels La Kermesse héroïque, La Bandéra, Fantôme à vendre (qu’on a mis, ici, à notre actif), L’Equipage, Veille d’ Armes... indique i que la production française n’a pas encore i atteint en Italie, l’étendue complète de son marché. Le succès est certain chaque fois que la signification morale et sociale de nos i films ne heurte pas la mentalité du peuple italien. Disons, par exemple, qu’à la miseptembre, on pouvait voir affichés simultanément à Rome, Un Grand Amour de Beethoven, Port-Arthur; à Florence, Vertige d'un Soir (Gaby Morlay), L'IIomme du Jour (Chevalier), Kœnigsmai'k, La Bandéra; à Turin, L’Homme du Jour, Drôle de Gosse; à Gênes, Nitchevo, Port-Arthur, Le Juif polonais. LA PRESSE La presse fait au cinéma une place généreuse; les économies commandées par la disette mondiale de pâte à papier et l’augmentation des cours ont réduit, dans les journaux, la page hebdomadaire à une demie ou à deux tiers de page. Les comptes rendus paraissent le lendemain des premières qui sont échelonnées tout le long de la semaine. La critique est, le plus souvent, confiée â des écrivains jeunes, qui sont venus au monde lorsque le cinéma était déjà inventé, et pour qui il est plus facile de « penser cinéma ». Comme en France, la presse des grandes villes a une importance extrême dans les provinces, et l’emporte largement sur celle de la capitale. Les critiques les plus en vue, pour leur talent, l’importance de leur tribune, l’étendue de leur culture cinématographique sont MM. Philippo Sacchi au Corriere délia Sera, Fabrizio Sarazani au Giornale d’Italïa, Sandro de Féo au Messaggero, Maneghini à l’Osservatore Romano, Vittorio Mussolini au Popolo d'Italia, et l’équipe de la revue Cinéma: MM. | Corrado Pavolini, Alberto Consiglio, Al do de Benedetti. Les esprits plus pondérés reprochent parfois à cette critique « jeune » sa tendance, par excès d’intelligence, de vivacité, à juger d’un point de vue plus critique que constructif; mais des controverses qui souvent se développent avec une grande liberté, il naît dans le public un mouvement d’intérêt et de curiosité. La