La Cinématographie Française (1937)

131 U ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CIME? FR£ ■RAPHIE CTZXXXXXXXZX1 1SE ♦ ♦♦♦♦♦ nam L’Exemple nous vient du Japon + Pendant son Séjour à Paris M. Nagamasa-Kawakita nous a confié ses Projets : Réaliser un Film Franco-Japonais par Marcel Colin-Reval Une charmime vedette japonaise du film nippon La Fille du Samuraï Tout récemment, nous avons lu avec stupeur qu’à Hollywood la moyenne des frais de production des films en couleurs revenait à plus de 32 millions; la moyenne des frais de production d’un film normal de 12 à 15 millions. Dans tous les pays producteurs de films, nous assistons, depuis un an, à une véritable course tendant à accroître le prix de revient des films. En Angleterre, la moyenne était de 10 millions de francs et même en Allemagne, où toutes les industries sont soumises à une réglementation économique des plus strictes, le prix de revient d’un film s’élève de 3 à 4 voire 5 millions de francs. Jus qu’à l’Italie qui s’est décidée à investir dans certains films plus de 18 millions de francs, alors que le pays lui-même peut difficilement amortir le cinquième de cette somme. En France, on le sait, les frais de production ont augmenté de 50 % depuis l’année dernière, pour atteindre une moyenne de 2.500.000 francs par film. Dans cette course, on se demande avec angoisse ce cpie deviendra le film européen aux marchés excessivement limités. Le film américain est loin d’être en danger, puisque les revenus sont encore bien supérieurs aux dépenses; certains films ont encaissé jusqu’à 50 millions de francs. Seul le Japon, deuxième pays producteur du monde, puisqu’on y tourne chaque année 450 films, a su garder une mesure raisonnable. En effet, la moyenne des frais de production d’un film japonais est de 30.000 yens, soit 200.000 francs. Toutefois, ces derniers temps, on s’est risqué à faire deux grands films atteignant de 500.000 à 700.000 yens; ce sont La Bataille de l’Eté à Osaka et La Fille du Samurai. Ce dernier film a été tourné en langues japonaise et allemande, sur l’initiative du producteur japonais, M. N. Kawakita. Ce dernier, grand dirigeant de l’industrie du film japonais, est un de nos grands amis. Nous avons eu la bonne fortune de le joindre à Paris dans les bureaux de M. Eevitan, son représentant français; au cours d’un long entretien, M. Kawakita nous a fait part de son grand projet : tourner un film franco-japonais qui serait mis en scène par Julien Duvivier. « Duvivier, a ajouté M. Kawakita, est un des metteurs en scène les plus aimés du public japonais. Tl se classe même en tète, avant Jacques Feyder, King Yidor, Ernst Une scène d’une production japonaise La Fille du Samuraï au dialogue mi-japonais, mi-Allemand Une imposante décoration de façade pour la sortie d’un film à Tokio Lubitsch, John Ford, René Clair, Capra, eic. C’est un film de Duvivier qui a ouvert le marché japonais au film français, le délicieux Poil de Carotte. Ce film, suivi de Don Quichotte , a fait un immense bien au film français, puisque cette année M. Kawakita a acquis, chez nous, de nombreux films dont : La Dame de Malacca, Le Crime de M. Lange, Drôle de Drame, Pépé le Moka, Jenny, Courrier-Sud, Le Mioche, Les BasFonds, L'Homme du Jour, etc... Ces films ont été précédés par quelques grands succès français, comme La Kermesse Héroïque , La Bandéra, Justin de Marseille, Maria Chapdelaine, La Belle Equipe, Golgotha, Le Grand Jeu, Club de Femmes, Le Golem, etc... Interrogé sur le marché japonais proprement dit, M. Kawakita nous a appris que le Japon comptait 1.500 salles, dont 1.250 salles sonores. « a m ~ a + n h «> a v -s h a # • k ■ ri Couverture d’une brochure éditée au Japon pour le lancement de La Kermesse Héroïque