La Cinématographie Française (1937)

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200 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Tamara-laComplais ante, une Dramatique Histoire d’Amour au Pays des Chasseurs de Fourrures M. Herbert Lippschitz dirigera la Production U Affaire Lafarge Il y a des yens, pour le plus grand dommage du 7" art, qui s’improvisent cinéastes. Ce n'est, certes, pas le cas de M. Herbert Lippschitz qui, dès 1924, commençait sa carrière d’ architecte-décorateur dans les studios de Berlin. Aussitôt, il apporta à l’exercice de sa profession cet enthousiasme sans quoi le talent ne saurait s’épanouir et s’affir | M. Herbert Lippschitz mer, et c’est pourquoi il connut la consécration d’être appelé à la Ufa où il resta presque trois ans. Et quel travail ne fournit-il pas durant son stage berlinois! Il compte à son actif la décoration d’une centaine de films, célèbres pour la plupart, En 1933, après avoir été également le collaborateur de l’Universal et un séjour à Budapest, oii il attesta les mêmes dons et la même activité, il partit pour l’Espagne et il devint chef de production de la « Ibérica ». Il témoigna dans ces fonctions nouvelles, des aptitudes aussi brillantes que comme décorateur, puisqu'il eut l’occasion de les remplir dans des films de la qualité de Una Semana de Félicidad, Poderoso Caballero, Aventura Oriental et surtout Dona Francisquita, qu’on tient, à juste titre, pour la plus importante des réalisations ibériques. U sera demain chef de production de L’Affaire Lafarge, le film que Pierre Chenal doit mettre en scène, d’après le récit d’Ernest Fornairon, avec Marcelle Chantal, Pierre Renoir, Raymond Rouleau et Eric Von Stroheim pour princij paux interprètes. Jean-Charles REYNAUD. Les drames psychologiques ont toujours tenté les auteurs dramatiques et les metteurs en scène. Félix Gandéra qui fut l’un et est devenu l’autre, a trouvé dans« Tamara-la-Complaisante », le roman de GeorgesAndré Cuel, la matière d’un beau film dramatique à souhait. L’action se déroule en U.R.S.S., à la frontière de la Mongolie et de la Sibérie, dans la république imaginaire de Tcharyka, et retrace l’histoire d’une femme étrange, Tamara, que l’on a surnommée la « Complaisante » et qui vit seule au milieu de la steppe avec ses deux enfants. De nombreux éléments concourent à faire de Tamara-la-Complaisante, l’une des plus brillantes réalisations de la production française. Tout d’abord l’interprétation. Celle-ci comprend en tête Victor Francen, qui nous donne l’occasion île l’admirer sous un jour totalement nouveau, dans un rôle encore jamais abordé : celui d’un beau type de chasseur de fourrures sibérien (Grigory) aux instincts primitifs, aimé des femmes, mais (pii ne vivra que pour une seule. Vera Korène, l’altière et belle vedette de tant de films à succès, se présente à nos yeux, cette fois-ci, sous un aspect inattendu. Lucas-Gridoux, que nous a révélé Pépéle-Moko, interprète ici, le personnage d’un marchand de fourrures cauteleux et retors, dont Francen, dans un moment d’aberration, provoquera la mort pour l’amour de Tamara. La fine et sensible Régine Poncet qui, on s’en souvient, fit une remarquable création dans Les Grands, tient le rôle de l’émouvante fiancée de Francen, qui fera l’impossible pour arracher celui-ci aux griffes de Tamara, et poussera le dévouement et l’abnégation jusqu’à se sacrifier pour l’amour de Francen. Colette Darfeuil, que nous étions habitués à voir dans des vaudevilles et des comédies légères, revient à l’interprétation dramatique après une longue absence et elle se confirme définitivement dans cet emploi comme une artiste de grande valeur. Dans le rôle de la chanteuse Pacbenka, amoureuse de Francen et délaissée par lui pour les beaux yeux de Tamara, elle donne toute la mesure de son talent si divers. Les autres rôles sont tenus par Léon Bary, Maxime Fabert, Argus, Beauchamp, Joé Hamman, Berlioz, Carnège, Jean-Marie Laurent et chacun de ces artistes campe avec bonheur son personnage. Enfin l’esprit d’équipe qui anime tous les collaborateurs du film n’a pas peu contribué à la réussite de ce dernier. Citons pêle-mêle : Nicolas Hayer, aux éclairages inédits d’une technique nouvelle, qui promet d’être l’un des plus grands opérateurs du cinéma français. 11 est assisté de Charles Suin qui donne à l’image une perfection absolue. Gérardot, responsable du son, s’en est acquitté à merveille. Les décors dûs à L. Aguettand, constituent un effort considérable. L’intérieur d’un traktir russe et la reconstitution d’un marché de fourrures en Mongolie sont des modèles du genre. N’oublions pas, en outre, qu’une figuration énorme groupant jusqu’à 200 personnes sur le plateau, des chevaux, des troïkas, des traineaux, un orchestre de balalaïkas, etc... donnent à cette production une atmosphère vivante et colorée, et de très beaux extérieurs de neige embellissent le drame intense qui se joue entre les principaux acteurs. Le film sera agrémenté d’une partition musicale originale de Georges Auric et l’on entendra les chants du folklore sibérien. Le scénario, les dialogues et le découpage, sont de Félix Gandéra (qui assume également la mise en scène) en collaboration avec Jean Delannoy, assisté de JeanPierre Presne. La direction de la production a été confiée à Jean Mugelli et l’administration du film à Fornay.