La Cinématographie Française (1937)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

126 Le Producteur se doit de découvrir des talents nouveaux Le Film français a gagné cette année sa véritable place dans le monde M. ROBERT AISNER M. MARCEL VANDAL « Comment se porte le film français? Mais très bien, il me semble, nous dit M. Marcel Vandal, que nous avons rencontré cl a n s son élégant bureau de la rue de Berri. « La situation du film français est bonne; elle la doit surtout à la haute qualité de la plupart des productions. « Mais elle sera encore meilleure, lorsque le film français sera vraiment protégé, comme doit l’être toute industrie française. M. MARCEL VANDAL « Malgré les charges écrasantes qui pèsent sur le cinéma, je pense qu’une ère nouvelle vient de s’ouvrir pour la production française, ce qui lui permettra de regagner le terrain perdu. Objectivement, le cinéma français a une belle chance de reprendre une place de tout premier plan dans le monde, mais, je le répète, à condition qu’il soit efficacement protégé. « Mes projets? Je réaliserai vers le mois d’avril L'Empreinte du. Dieu, d’après le roman de Maxence van der Meersch, et probablement un autre film dans le courant de l’année. Ce programme me suffit, car j’estime qu’un producteur indépendant ne peut pas faire plus de deux ou trois films par an. Mon ambition a toujours été et sera toujours de faire avancer l’industrie du film en le servant intellectuellement, et c’est pourquoi je préfère produire peu mais bien. En outre, toujours fidèle à ma ligne c’e conduite, j’espère présenter quelques talents nouveaux dans mes deux prochaines productions, car il ne faut pas lier uniquement le sort d’un film au nom d’un metteur en scène, si talentueux soit-il, ou au nom d’une vedette, si commerciale soit-elle, et le rôle du producteur est justement de découvrir des talents nouveaux qui ne demandent qu’à s’épanouir. « Enfin, vous pouvez dire qu’une de ces deux productions sera mise en scène par W. Tourjansky, mais je ne sais pas encore si c’est lui qui réalisera L’ Empreinte du Dieu, dont la préparation occupe pour l’instant toute mon activité. » L’heureux producteur à Héraut Films du Poisson chinois et qui vient de terminer Baltha zar a le sourire confiant dès que je lui pose les questions de notre enquête. « Le film français a gagné, cette année, sa véritable place dans le monde, c’est à dire la deuxième, soit la première en Europe. Nous nous ; étions endormis durant des années. Nous nous sommes bien réveillés. Mais je crois que nous avons intérêt à faire du film international au lieu de perdre notre temps au film purement local, amortissable seulement en France, Belgique, Suisse et colonies. Pour ur, gros film international, les risques ne sont pas plus forts que pour un film médiocre, et les bénéfices à prévoir plus importants. Constatons que la technique, artistiquement et commercialement parlant, est tout à fait au point. Cette question des vedettes ne devrait pas prendre le caractère tragique que certains lui donnent. C’est au contraire une occasion d’essayer de nouveaux venus, metteurs en scène, acteurs, des aptitudes encore incertaines. Nous aurions presque intérêt à supplier les Américains de nous débarrasser des vedettes à cachets astronomiques. Alors la situation serait claire, et l’on pourrait faire du film en toute quiétude. Au lieu de suivre la mode et d’accepter aveuglément le goût des acheteurs, on le leur imposerait par l’attrait de figures et de noms nouveaux. . * * * « Naturellement, un allègement des taxes s’impose. L’année prochaine sera probablement très dure, les financements s’avèrent difficiles, dès maintenant. Il faut s’organiser sérieusement, et je souhaite qu'un organisme bancaire permette le financement régulier et national du filrri français à des taux normaux. » M. ROBERT AISNER Les Producteurs devraient s’entendre pour abaisser le taux des vedettes M. FERNAND RIVERS Auteur et metteur en scène de théâtre, Fernand Rivers est venu au Cinéma avec enthousiasme. Il fut d’abord distributeur associé, et produisit Le Maître de Forges, avec Gaby Morlay, et La Dame aux Camélias, avec Y vonne Printemps et Pierre Fresnay, puis Pasteur et Bonne Chance avec Sacha Guitry. Il fit ses prepremières armes de metteur en scène avec Le Chemineau (Victor Francen) , d’après Richepin. Et ce furent : Bichon, avec Victor Boucher, Les Deux Cosses, Boissière, avec Spinelly, Pierre Renoir, Yonnel et Lucien Nat, Le Fauteuil 47, avec Françoise Rosay et André Lefaur. FERNAND RIVERS Directeur du Théâtre de l'Ambigu et réalisateur du film Le Maî.re de Forges avec Gaby Morlay. M. Rivers vient de terminer Quatie Heures du Matin, d’Yves Mirande, avec un quatuor de vedettes : Lucien Baroux, Lyne Clevers, Marguerite Moréno et André Lefaur. A ma question : Que pensez-vous de la Production ? il répond : — Je pense qu elle est bien difficile. Personnellement, je ne suis pas trop mécontent. Est-ce ma façon de procéder, mais je réduis au strict minimum les frais de réalisation d’un film, puisque je suis producteur, metteur en scène. Néanmoins, il y a une augmentation sensible. Pour un film qui coûtait 1.200.000 francs, il faudra, à égalité de tenue, compter 1 .500.000 francs. Le film français est remarquable depuis deux ans. Le niveau moyen des productions est très élevé. Et je remarque surtout que l oi apprécie mieux qu’avant les dialogues soignés, les phrases drôles, les « mots ». Je crois à un bel avenir en 1938 pour le film français, mais à une diminution du nombre des films. Il devrait y avoir une entente des producteurs pour l’abaissement du taux des vedettes. Mais cela me paraît impossible, car, en dehors de tout accord syndical, il y aura toujours surenchère privée.