La Revue du cinéma (1928 - 1929)

MARY DUNCAN, que F.-W. MURNAU a cho.sie pour un role Fox des Quatre Diables LE CINEMA ET LES MCEURS La Fenetre Magique II y avait une fois une soeur que son frere cinematographiait clandestinement. Au bout d'un certain temps, n'ayant plus la force cle nc pas partager, ll lui of frit la revelation d'une serie d'elles-memes. Se decouvnr ainsi devint bientot pour elle un besoin vital. Non sculement elle etait encore avide d'images qu'elle avait vues vingt fois, mais elle arrivait a ne plus pouvoir se passer de ce poison pour s'endormir, pour etre gaie, belle, bavardc. Pensant qu'elle avait toujours ete prise a son insu, elle s'apprit a ne jamais se trouver saisie en defaut par l'oeil de verre, — tout en paraissant agir d'abondance, etourdiment. Kile joua done pour la joie de se voir dans l'actrice qu'elle etait devenue et qui, a n'im|3orte quel instant du jour ou de la nuit, avait la conscience du moindre battement de paupiere. Si les films y perdirent en fraicheur, ils y gagnerent en charme. Elle finit par tomber amoureuse d'elle-meme ; et se mit a vivre la moitie de sa vie pour en jouir des yeux pendant l'autre moitie. Un jour enfin elle devint folle et se transperca le sein avec une aiguille de verre, toute chaude de la scene qu'elle se preparait. On commence a deviner dans quel personnage on est, quel jeu peut vous etre attribue seulement quand on a pu