La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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DU cin£ma Extrait du Bernard I'Hcrmite Ufa insectes, leurs approvisionnements, leur elevage, leurs guerres elevees a l'echelle de nos discordes par le grossissement de l'obectif, l'effet sur notre peau de leurs ternbles armes de chair. Ce nest pas en vain qu'on a donne aux films de cet ordre le nom de films abstraits, car d leur manque a tous quelques-uns des elements de notre representation normale. Tantot, c'est l'abstraction de 1'homme comme dans ces documentaires de la U.F.A., ou La Tour, de Rene Clair. Nous pouvons ainsi remarquer que dans les purs documentaires amencains, comme ceux de Flaherty, ll y a toujours une presence humaine, ce qui nous donne un caractere (au moins negatif) du film europeen, et ll en a plutot besom. Tantot, c'est l'abstraction de toute forme sensible, l'abandon d'une base reelle, le defile des signes geometriques ou des apparences amorphes pour le seul effet visuel, qui nous mtroduisent dans le domaine beaucoup plus restreint des films de Ruttmann ou de Chomette. II faut un grand courage et une grande foi dans l'avenir pictured du cinema pour entreprendre une production semblable. II faut encounr la deception du spectateur, meme cultive, qui se voit pnve du plaisir poetique que lui donnent les representations sensibles, et aller au devant de ce risque peut-etre inutilement, car nen ne prouve que le cinema puisse se passer de poesie. Devant les films abstraits, n'avez-vous pas ce sentiment de vide qu'on eprouve en presence de tout ce qui manque de quelque element essentiel, non pas lorsqu'un defaut subsiste qui laisse le spectateur dans l'effroi du reve, mais quand vraiment a disparu dune maniere incomprehensible ce qui faisait notre emotion, sans qu'on puisse dire exactement en quoi elle consistait, ni comment elle s'est evanouie. Je suppose que Ion a compris pourquoi je n'ai point parle jusqu'a present de YEloile de Mer, ou je ne constate pas cette absence. Toutes les fois qu'on assiste a la projection de quelqu'un de ces films, on a l'impression dun grand silence. L'orchestre ou les machines a bruit ont beau prendre leurs attitudes les plus tumultueuses, on a beau entendre le ronflement de l'appareil et quelle que soit la precipitation des scenes, elles se deroulent dans un univers ouate ou aucun son n'aurait d'echo. Une vague sensation de vertige, et puis quelle affreuse solitude ! Certains jours dans la vie d'un homme apparait, de la facon