La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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Trois Films Policiers On rirait d'incendiaires qui crieraient au feu avant de lacher la torche, mais il convient de regarder avec une admiration parfaitement feinte le critique qui, pour une fois, craignant la formation d'un poncif, en signale les prodromes. C'est ainsi que, devant une recrudescence de films policiers venus d'Amenque, on declare le cinema en danger : « Mefiez-vous de cette perfection !... », vous connaissez la rengaine. Sous pretexte que deux ou trois se sont alarmes de la precision a laquelle Varietes portait le film dramatique psychologique et parce qu'on a parle de M. Paul Bourget, quelque homme faisant or de sa plume a cru ingenieux de lever le lievre du poncif policier. Je dois preciser que si je reprouve le fait d'utihser au cinema des ficelles (le jeu de dos, par exemple) qui ont avance au Theatre Libre la degenerescence de ce genre htteraire, l'exploitation de procedes emotifs tels que les poursuites en auto, les ombres de cops sur les murs, les crimes sans mobiles apparents, les empreintes sur un revolver a air comprime, les pieces pournes de pieges ou les ndeaux cachent des espions, les tapis promettent des chutes et les lustres permettent les jeux de trapeze et dispensent, au premier choc dune balle furtivement et adroitement tiree, une obscurite salutaire et bouleversante... recoivent sans arriere-pensee ma soumission de spectateur. II convient de signaler aux amateurs une bande passee inaper^ue ou Taction, subordonnee sans cesse a la fatalite de l'aventure, reste absolument pure de souillure psychologique. II s'agit de Dans les Mailles du Filet (1), serial dont les six episodes ne peuvent rebuter ceux qui ont connu Les Mvsteres de New-York, Le Masque aux ( I ) Films celebres. Dents Blanches, Le Cercle Rouge, etc. En gros, l'histoire met en vie une espece de fou qui, grace a la complicite d'une vieille maquerelle du meilleur monde, enleve vingt jeunes filles milhardaires. II peut alimenter ainsi un « harem » pour vieux americains degoutes de l'eau et des dames puritaines. Deux jeunes gens decouvrent le true et, aides de la police, retabhssent l'ordre. Le public hurlait dans la salle : « Attention ! », « Par ici ! », « Eh ! tue-le done ! ». Je ne meprise pas ce genre de succes dans un cas semblable, car, malgre mon calme naturel et toutes les barneres qui arretent automatiquement les expressions violentes de mes instincts, j'avais bien du mal a refrener des cris d'angoisses. Ce film nous apporte une construction logique de l'ordre du joueur d'echecs de Maelzel exphque par Poe. Aucun hors-d'oeuvre inutile. Toute image a une force dans l'engrenage. L'action, continuellement enrichie par des faits nouveaux, eclaire un mystere pour en proposer un autre. Je peux seulement citer au hasard la poursuite en automobile et surtout l'entree de Jack Mulhall dans la maison du docteur bandit ; vous souvenez-vous a ce propos d'une phrase de Philippe Soupault (La Mort de Nick Carter) : « la maison s'ouvre comme une huitre. » Chaque ombre dissimule un danger. On entend une mouche s'envoler, un bnn d'herbe se relever aux antipodes. Jusqu'a nouvel ordre, on respecte chacun, tout geste est ambigu, tout visage cache un element d'aventure. La dispantion du fou proxenete — on fusille son image dans une glace, il s'evade des eclats et s'evanouit dans l'ombre — marque le resultat d'un des passages les plus intenses : l'investissement par la police de la maison a double paroi. Ce lieu de debauche est bati a iinterieur dun chateau inhabite