La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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DU CINfeMA pas, ne pense meme pas a faire. Elle ne le domine pas, mais elle fait trop d'efforts pour l'aider, elle peut critiquer, mais elle salt a peine deviner, elle 1'aime mais elle ne le comprend pas, — ■ sinon elle l'aurait quitte ou 1'aurait constamment excite a utiliser sa force, sa bonte, a se trouver une raison de vivre ou ll vit. King Vidor a obtenu d'Eleanor Boardman, de James Murray, comme des innombrables personnages qui apparaissent dans le film, tout ce qu'il a voulu. On s'en est apercu depuis la Grande Parade, la force chez King Vidor n'est pas une ambition ou un gout, c'est un don, une necessite; il remue New-1* ork comme il lui plait et il peint avec une intensity imposante et sans reticence les milieux physiques et moraux qu'il a choisis. Son art psychologique est lourd mais puissant et il l'applique avec beaucoup de conscience pour essayer de degager les onginalites du caractere amencain. Le style de King Vidor a, chez beaucoup, deplu autant que son esprit. Certainement on constate dans la Foule des repetitions inutiles, lourdes, laides; Vidor ne peut se decider a choisir, il met tout et sans doute eprouve-t-il le besoin d'expliquer, d'eclairer, de sentir que tout le monde s'entend sur ce qu'il montre. II entasse detail sur detail, ecrasants par leur poids et leur vraisemblance. On peut reprocher a ses images d'etre exagerement vraies, mais surtout que Ton ne vienne pas me parler du romantisme du gigantesque, de gout pour le drame social, de vaine opulence, — vous avez voulu passer deux heures a New-York, tant pis pour vous. La mise en scene de la Foule est parfaite et pleine de surprises saisissantes; elle n'est ni discrete, ni elegante; souvent elle vous attaque et aussi vous emporte. Nul plus que moi n'a d'amour, de complaisance, de faiblesse pour les caprices du cinema-americain courant, nul ne souffrirait plus d'en etre prive. Mais cette nourriture, ce poison dont je suis l'esclave, a jusqu'a present presque toujours eu le tort de meconnaitre de gre ou de force toutes les originates profondes et fecondes du peuple pour lequel elle a avant tout ete creee. JEAN GEORGE AURIOL. THE CROWD (La Fou/c), de King V,dor. Alefro-Go/c/wyn Alaver