La Revue du cinéma (1928 - 1929)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

DU CINfcMA merit d'une vie aventureuse. Ces gestes me paraissent s'imposer d'une maniere beaucoup plus necessaire. II y a la comme deux series de faits qui ne se reioignent pas. Suivant l'humeur avec laquelle on considere sa propre existence, elle prend une allure monotone et plate, tout a Fair d'etre regulier et prevu ou bien elle semble brilLnte, nouvelle et variee ; on s'etonne du moindre evenement. C'est entre ces deux facons de considerer la vie, que jaillit comme un geyser la logique interne du film policier. Ces remarques un peu generales s'appliquent aussi bien aux Nuits de Chicago qu'au Loup de so:e noire. Mais tandis que dans le premier les personnages ou leur caractere imprimaient !eur marque a Taction, c'est a la seule valeur des combinaisons que s'attache Finteret dans le second. Nous assistons a une magnifique partie de dames ou les pions ne sont pas genes par quatre cotes dans leurs attaques. Encore faut-il aiouter que les dames prennent une importance un peu trop considerable dans le film policier, puisque Betty Compson et Marceline Day arrivent a convertir Lon Chaney et James Murray, ce qui est vraiment excessif. Tel qu'il est, Le Loup de so'e noire est un film remarquable, mais sans doute passablement inferieur aux dernieres oeuvres de Tod Browning, troo peu appreciees, L'Oiseau Noir, La Route de Mandalay, La Morsure. LOUIS CHAVANCE. L'HORLOGE MAGIQUE, par Ladislas Starevitch (Louis Nalpas) . Je n'avais aucun gout pour les histones mecaniques que Starevitch, au prix d'un grand travail, composait jusqu'ici, avec des fables de La Fontaine absolument refractanes a F illustration magique. Le theme a images, cette fois, est m'eux choisi. II anime ensemble le monde barometnque qui circule autour des heures et des saisons (chevalier, roi, bouffon, princesse) et le monde atmosphenque des forets et des eaux, avec, cela est entendu, une extradorinaire habilete, et aussi quelque humour. Et <;a rcmue drolement, pret a se casser. Mais, s'il vous plait, ne cnez pas amsi, a la feerie, au merveilleux, au merveilleuxc'est-si-facile. Elle est agreable et fine, cette histoire de couleurs sans dangers, mais, a mon gre, elle permet trop facilement a certains de se caler en souriant entre des mots qui ne leur sont pas permis. A. D. Reprise de FIGURES DE CIRE, par Paul Leni. Une fois entendue la question d'un pittoresque expressionniste parfois irritant et des decors systematiquement imites de Caligari, ll y a au fond de ce film, dans les tenebres exasperees, sous les fronts courbes et les mains moites un immense desert de sang et de sexes, une impossibility a remonter ensuite vers Fair pur, la sante, les gestes simples et le calme. Toutes les impuretes, tous les desirs atroces, Faffolante urgence de massacrer et de supplicier, le viol surtout, le viol fatal et virginal se sont donnes rendez-vous une fois pour toutes dans une chambre de tortures, au milieu des corps mutdes, des mains decharnees, des formulaires de magie et d'alclumie. La joie sadique secoue les doigts des squelettes et les joues creuses ; une joie savante et bleme s'apphque a peser chaque instant de la souffrance et a suivre les pas de la mort. Cette epouvante sadique que tant de films depuis Caligari jusqu'a Dr. Jel(yll and Mr. Hyde ont essaye de creer, pour la premiere fois elle apparait dans sa nu.dite hvide, justifiee par la lubricite mystique, gravee dans la chair meme par l'angoisse qu'elle provoque. Nous sommes au centre de Finterdit : le nom d'lvan le Terrible reveille en moi d'anciens souvenirs ; l'epoque ou ce nom, comme celui de Tamerlan et des tnbus tartares, representait toute une periode histonque inconnue, le Moyen-Age en Russie et en Asie Centrale qui etait et reste encore le mystere le plus impenetrable et le plus angoissant : les orgies dans les villages en ruines, Famour avec les cadavres, les chevauchees dans la neige et les steppes, les empoisonnements et les sciences occultes. Ivan, FHomme-Loup (le loup etant de tous les an:maux celui qui m'a toujours inspire la plus reelle et la plus msurmontable frayeur) . Et Jack FEventreur traverse un espace de folie et de misere, ou les mains ne rencontrent que le vide, oil le vide bourdonne aux oreilles, ou les corps sont attires par la mort ancienne et les abimes sans fond. Voila enfin un film qui menterait d'etre dedie a la joie de vivre. PIERRE AUDARD. L'ARGENT, par MARCEL L'HeRBIER (CinemondialCineromans) . Le financier moderne, personnage abstrait, rend surannee l'image grossiere, mais forte, des sacs d'ecus et des liasses de billets. Dans un film consacre a Fargent on ne doit pas s'etonner de voir reellement tout, sauf Fargent. Le role du banquier, a part le travail genial et instantane du cerveau, impossible a saisir, est tout de parade. On ne devine la puissance supeneure que par les signes de richesse et d'agitation, par les bluffs sonsciencieux en face de Fadversaire ei les courbettes du commun des homines. L'objet ne peut etre pris que de Fexterieur. Le scenario, avec ses quatre ou cinq phases bien tranchees, est une tragedie classique. Le montage enchevetre et precipite tres inte'ligemment les scenes secondaires pour laisrer toute leur duree et leur nudite aux moments de crise. Si vous pense7, en outre, au gout de FHerbier pour les « clous » et le faste decoratif, vous comprendrez que F Argent peut etre une excellente piece de theatre, mais une mediocre reponse aux piomesses du cinema. Une grave erreur de decoration prive Alcover de pas mal de ses effets, la splendeur glacee et trop rectihgne de Fhotel ecrase sa silhouette plebeienne, l'homme contredit agressive