La Revue du cinéma (1928 - 1929)

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DU CINfeMA can rechauffant Farrell cle son corps, le plongeon de Mary Duncan, Mary Duncan toute entiere et en La detaillant. Ce film de Frank Rorzage est d'une beaute soutenue et ne presente pas une minute, du moins dans la version franchise (I), le cote desagreablement artistique de ses autres films Michel J. Arnaud. LES DAMNES DE L'OCEAN (The Docks of New Yorl() , par JOSEF STERNBERG (Paramount) . I Dans ce film comme dans Les Nuits de Chicago, et, j'espere, ceux qui le suivront, Joseph von Sternberg fait preuve de genie et se hausse au rang qu'il ne faut pas hesiter a lui reconnaitre de premier metteur en scene du monde. Personne, ni Poudovkine dont ll a la puissance, ni Murnau qui lui prete sa maitnse de l'eclairage, ni aucun des innombrables reahsateurs amencains auxquels ll doit sa science des details impeneux, pas un homme de cinema qui nous mette dans un lei etat d'affolement et nous force a le suivre de si pres. Nous perdons toute conscience, si ce n'est celle de notre poitrine qui s'emplit d'orage et prend un volume qu'elle ne retrouvera plus lamais. Von Sternberg aioute a tout son prestige le mente de l'imprevu, car ll a surgi l'annee derniere comme une revelation apres avoir mene une vie romantique, passee tout entiere dans les coulisses cruelles du cinema. Je sais bien que je ne rabattrais pas un mot de mon cnthousiasme, meme si je revoyais Les Docks de NewYorl( dans un cinema des boulevards, avec autant de coupures qu'on en avait impose aux malheureuses Nuits de Chicago. Dans son dernier film, Sternberg a repris Bancroft, sa decouverte, son enfant, qui a la naivete d'un gosse, mais plus de bonte, et quelle energie! Autour cle lui, Betty Compson, Clyde Cook, Olga Baklanova composent une interpretation etrange, mais dont chaque element prend une place singulierement bien appropnee « On ne raconte pas ce film », disent les critiques pour se debarrasser de la corvee d'analyser les evenements. Le sujet des Damnes de rOcean a une importance primordiale. Le title laisserait imaginer une description de la vie infernale des soutiers : a peine quelques images. Dudule et Bancroft, chauffeurs ereintes dans un navire inconnu, descendent passer la nuit a terre et Ion s'attend aux aventures heroi-comiques des ports mternationaux : 1'idee a peine esquissee s'evanouit. Bancroft contracte sa terrible musculature, il se bat et travels les pires echauffourees; il n'est bientot plus question du du sujet desormais classique cle la violence de Bancroft. Sternberg neglige a chaque instant les themes dont ses confreres font des genres. II se prive meme du formidable lire de Bancroft, qui garde pendant toute la duree du film le calme le plus etonnant. Le sujet dans cette triple atmosphere met aux prises avec simphcite un marin qui sauve une pauvre fille du suicide, la reconforte, feint de l'epouser, s'en va, puis revient. II est traite a la maniere americaine avec une foule de details et un grand nombre de personnages qui apparaissent et disparaissent comme dans la vie (sans rire) • Une scenariste de la-bas declare que le meilleur film serait celui oil Ton croirait jusqu'a la fin que le heros ne se marierait pas avec l'heroine. Si Ton debarrasse cette boutade de sa vulgante, c'est bien limpression qu'on garde pendant toute la duree des Damnes de I'Ocean. Mais Ton conserve ensuite le souvenir d'une oeuvre penetree d'une vie dont l'essentiel serait dans Fenergie et dans la force. Un film de desolation, avec des etincelles de gaite et de puissance. Une veritable tnstesse, non pas monocorde, que traduisent au debut des eclairages epouvantables de brouillard. Encore une fois le film d'un metteur en scene de genie. Louis Chavange. II I I I Des 3.000 moires de la version amem aine. pleins de sermons anglicans el de fleuves purific aleurs. M. Louis d'Hce a lire 2.500 metres parfails. Le sens du film a sans doule change, mais le spei lateur meme averti nulle pari ne irouvera irace de mutilation. Malgre la soumission totale du reahsateur aux pires lois, aux plus niaises conventions de la cinematographic capitaIiste americaine, malgre la pauvrete absolue du scenario, l'apphcation absolument inutile de la loi des trois unites, un manque de sincente evident dans les scenes du commencement et celles de la fin, il y a dans ce film une ties grande, une capiteuse, captivante et un peu lourde poesie. C'est du cinema dru, dense, parfait, vigoureux. M. von Sternberg passe actuellement pour le reahsateur le plus savant d'Amenque. II |>roduit « en serie », mais toujours intelhgemment, sobrement II n'a pas (ou plus?) la foi, l'enthousiasme. La facilite avec laquelle il passe de l'apologie dun insoumis (Les Nuits de Chicago) a celle dun pohcier (La Rafle) le juge moralement. II se soucie peu de « dire son fait a la vie ». Somme toute, il n'est qu'un bon metteur au point, un excellent ouvrier. Mais... Mais, aussitot que 1'appareil cle prise de vues se trouve place dans un bar ou un bouge, devant une foule en liesse qu'enivrent inexorablement, lentement, le vin et le bruit, devant une foule avide de ne plus songer au « chaque jour », joyeuse et nostalgique a la fois, deja inconsciente, aussitot qu'apparaissent dans le champ les gramos, les negres saouls, les poules un peu nues et haletantes, les visages emouvants et mouilles de sueur des danseurs, les petits drapeaux amencains, le piano mecamque, les signes avant-courerus dune belle rixe, M. Sternberg est change. On saisit alors dans ses images quelque chose comme l'affirmation dune personnahte, d'un gout vif et violent. On est pris completement. On se mele aux danseurs. On regarde avec cffroi ce geant qui fouille peniblcment, assis qu'il est devant une bouteille, dans ses pensees epaisses et informes; atten